14 mai 2002

Dans le cadre du Forum sur l’énergie pour le 21e siècle

Allocution de la ministre déléguée à l'Énergie, madame Rita Dionne-Marsolais - Dans le cadre du Forum sur l'énergie pour le 21e siècle Saint-Jean

Allocution de la ministre déléguée à l’Énergie, madame Rita Dionne-Marsolais – Dans le cadre du Forum sur l’énergie pour le 21e siècle Saint-Jean,
Nouveau-Brunswick, le 14 mai 2002

Governors,
Mayor McAlaray,
Distingués invités

Je suis très heureuse d’être parmi vous aujourd’hui, pour ce forum dont le sujet me tient particulièrement à cœur, soit les voies où s’engage le monde de l’énergie, en ce début de 21e siècle. En tant que ministre déléguée à l’Énergie, mais aussi à titre personnel, je suis très intéressée par les nouvelles formes d’énergie et j’ai eu plusieurs fois l’occasion d’en discuter publiquement au cours des derniers mois.

J’en reste toutefois là dans l’énoncé de mes convictions énergétiques. En effet, en tant que représentants des gouvernements de l’est du continent, le forum sur l’énergie du 21e siècle nous invite à travailler d’abord dans un contexte d’écoute active que je trouve particulièrement stimulant.

Les rencontres entre leaders politiques nous permettent le plus souvent, avec raison, de débattre entre nous des mérites respectifs de nos politiques énergétiques. Il nous arrive également assez souvent d’échanger avec l’industrie sur l’effet immédiat des politiques gouvernementales.

Le forum de cette semaine permettra bien sûr ce genre d’échanges, mais il offre d’abord et avant tout l’occasion de discuter de façon plus approfondie de l’avenir du secteur de l’énergie. Il permettra d’entendre les points de vue de l’industrie énergétique comme des organismes régulateurs de la région sur les tendances à plus long terme du contexte réglementaire et des perspectives d’affaires, sur la gestion des réseaux de distribution ou de transport, ou encore sur le contrôle des impacts environnementaux.

Il me fait, en ce sens, particulièrement plaisir de présenter ce premier panel, qui nous permettra d’aborder les questions du contexte réglementaire et des enjeux de la gestion environnementale. Le contexte de plus en plus déréglementé du secteur de l’énergie pose, en effet, de nombreux défis et suscite de nombreuses questions relatives à l’environnement.

Par exemple, comment peut-on favoriser les formes d’énergie renouvelables comme l’énergie éolienne, le solaire ou la biomasse dans un système de marché d’échanges quotidien où prime la rentabilité immédiate ? Comment peut-on développer de nouvelles technologies énergétiques propres et efficaces, dans un tel contexte, alors qu’il est nettement plus simple, pour la rentabilité, d’avoir recours au pétrole ou au gaz naturel ? Comment, du coup, inciter l’industrie à favoriser l’efficacité énergétique quand ses principales préoccupations sont de vendre de grandes quantités d’énergie à un prix avantageux ? L’intégration d’un facteur environnemental aux calculs de disponibilité, de coûts de transport et de coûts de production de l’énergie est peut-être une voie pour gérer ces préoccupations, mais sur quelles bases pourrait-on l’intégrer ?

De plus, quelle est la place des projets à long terme, comme les aménagements hydroélectriques, dans un contexte de déréglementation et de gestion du court terme ? Leurs effets sur l’environnement sont essentiellement bénéfiques, mais ils exigent également des investissements majeurs et de longs délais de construction.

Certaines questions environnementales ont déjà été abordées dans le contexte réglementaire. Les législateurs et les organismes régulateurs ont déjà, par exemple, fixé des normes pour le SO2 et les oxydes d’azote (NOx). Toutefois, la production de CO2 et d’autres gaz à effets de serre n’ont encore donné lieu à de véritables approches réglementaires, malgré les négociations internationales à ce sujet. Or, l’effort à consentir pour régler ces problèmes est une question cruciale, déjà fortement débattue, puisque ces efforts devront être répartis entre les pays, régions et États, et entre les divers secteurs d’activités, notamment ceux de la production énergétique et des activités énergétiques liées au transport ou à l’industrie, qui sont responsables d’une bonne partie de ce problème.

Je pourrais discourir sans fin sur ces questions critiques auxquelles l’industrie, les différents organismes de réglementation et les gouvernements doivent s’attaquer conjointement. Il y a là amplement matière à discussion et j’ai hâte d’entendre ce qu’en pensent nos invités.

Merci de votre attention.

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