25 septembre 2002

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La spécificité du marché québécois de l’énergie, lors du « Canadian Competitive Energy Summit 2002 »

Allocution de la ministre déléguée à l'Énergie Madame Rita Dionne-Marsolais - La spécificité du marché québécois de l'énergie, lors du « Canadian Competitive Energy Summit 2002 »

Elle compte :

3,5 millions de clients;
plus de 21 000 employés permanents et temporaires;
des ventes de 152 TWh au Québec et des ventes nettes de 10,2 TWh sur les marchés américains;
un chiffre d’affaires de plus de 12 milliards de dollars;
une capacité de production de 31 174 MW dont 93 % est d’origine hydraulique;
un réseau de transport de 32 273 km et un réseau de distribution de 107 139 km.
À l’instar d’autres utilités publiques Hydro-Québec, doit s’adapter au nouveau contexte énergétique. Mais elle nous dessert toujours aussi bien, nous assurant une énergie propre, renouvelable, à très bon prix.
Les nouvelles préoccupations énergétiques

L’ouverture et la libéralisation des marchés de l’énergie en Amérique du Nord n’est qu’un élément de l’équation énergétique qui se pose à tous les États en ce début de millénaire. De fait, depuis quelques années, de nombreuses prises de conscience et de nouvelles réalités bousculent le paysage énergétique. La menace de changements climatiques et des préoccupations sociales ont fortement modifié les mentalités.

Désormais, nous devons toujours penser et agir dans une perspective de développement durable. Cette approche nous commande d’agencer harmonieusement les notions d’économie, d’environnement et d’évolution sociale. Il est en effet essentiel de satisfaire aux besoins des générations actuelles, sans remettre en cause la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins.

Le Québec a fait dans le passé des choix qui ont aujourd’hui des retombées très positives sur l’environnement. Parce que nous avions des ressources hydrauliques et que nous avons misé sur la puissance de l’eau, l’hydroélectricité, nous affichons un bilan encourageant : comparativement aux provinces canadiennes, nous disposons du plus faible taux d’émission de gaz à effet de serre par habitant soit 11.8 tonnes/habitants comparativement à 22.7 tonnes/habitants pour le reste du Canada.

Le développement durable porte aussi en lui des notions de respect et d’équité sociale. Les ententes avec les Cris et les Inuits permettent une prise en charge accrue par ces deux peuples et offrent un nouveau partenariat entre nations, basé sur la confiance et la coopération c’est une approche commune. Les Cris et les Inuits pourront désormais participer au développement du Nord-du-Québec et du Nunavik, deux vastes et magnifiques régions du nord, qui offrent un grand potentiel hydroélectrique, évalué à près de 12 000 MW.

Actuellement, on estime que le marché énergétique québécois a atteint un plateau de croissance et les spécialistes du ministère des Ressources naturelles prévoient que la demande d’énergie au cours des prochaines années croîtra aux environ de 1,5 % par année.

Les plus récentes projections confirment que nous devons accroître notre capacité de production. C’est pourquoi, en février dernier, Hydro-Québec a lancé des appels d’offres afin d’accroître les approvisionnements en électricité dès 2006.

Quatre grands ouvrages, offrant un potentiel de 2 100 MW sont actuellement en construction (Sainte-Marguerite-3 (882 MW), Toulnustouc (526 MW), Eastmain 1 (480 MW) et Grand-Mère (220 MW)) tandis que d’autres font l’objet d’études (Eastmain-Rupert, Rapide des cœurs, Chutes Allard).

L’énergie, chacun le sait, est essentielle. Sans énergie, pas de développement, j’oserais même dire, pas de vie. La crise du verglas de 1998 a donné à tous les Québécoises et les Québécois un aperçu de son rôle indispensable!

Mais comme je l’ai mentionné au début, la responsabilité des gouvernements consistent aussi à assurer que les consommateurs aient un choix d’options énergétiques.

C’est dans cet esprit que le gouvernement du Québec veut tout mettre en œuvre pour approvisionner les Québécois en ressources gazières. C’est pourquoi, nous voulons explorer le potentiel gazier du Golfe Saint-Laurent, dont certaines données du ministère des Ressources naturelles nous indiquent un potentiel gazier. C’est le défi de l’année à venir et nous l’avons confié à Hydro-Québec qui s’est doté, cet automne, d’une division Gazière.

Le modèle québécois nous a bien servis. Il nous a dotés des moyens et des outils efficaces pour tirer de la restructuration des marchés de l’énergie le maximum et ce, dans le respect de nos valeurs sociales, économiques et environnementales.

L’avenir des Amériques se construit à partir de la contribution de chacune des nations qui les composent. La nation québécoise y contribue activement et notre contribution est unique et un peu différente. Nous ne sommes pas français, nous ne sommes pas anglais, nous ne sommes pas latins. Nous sommes un peu tout cela et notre vision de l’avenir reflète des valeurs de respect d’harmonie et de courage.

Dans le secteur de l’énergie, nous abordons l’avenir différemment qu’ici à Toronto. Pour nous, mêmes dans la mouvance de la déréglementation, l’énergie doit demeurer un service public essentiel.

J’aimerais citer d’ailleurs le journaliste Eric Reguly qui écrivait dans le Globe and Mail le 17 septembre dernier :
« Electricity in an essential service… If a government is not prepared to allow a privatized business to go bankrupt, what is the sense of privatizing it in the first place? »
À toutes et à tous, je souhaite de fructueux échanges!

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