22 novembre 2002

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Le Québec en avance sur l’Ontario

Allocution de la ministre déléguée à l'Énergie, madame Rita Dionne-Marsolais à l'occasion d'un petit-déjeuner-conférence de l'Association des ingénieurs-conseils du Québec

En juillet 1971, l’Assemblée nationale du Québec adoptait la Loi du développement de la région de la Baie James. C’est ainsi que sont nées deux sociétés qui ont fait leurs preuves depuis : la Société de développement de la Baie James (SDBJ) et la Société d’énergie de la Baie James (SEBJ).

Cette dernière est devenue une filiale à part entière d’Hydro-Québec en 1978, après une épreuve de force, il faut bien le dire. Elle a eu le mandat d’effectuer le développement du potentiel hydroélectrique des affluents du versant québécois de la baie James. Deux mille cinq cents spécialistes québécois, ingénieurs et autres, ont ainsi œuvré dans cette formidable équipe qui regroupait, au plus fort des travaux, 18 000 personnes.

Quand on y pense, les grands ouvrages hydroélectriques québécois défient encore l’imagination. À elle seule, la phase I du complexe La Grande, qui prévoyait l’aménagement de 3 centrales, incarnait l’audace, l’adresse et, encore une fois, l’ambition de tout un peuple.

Mais ce projet n’engageait pas que l’hydroélectricité; il impliquait aussi la mise en valeur de tout un territoire. Dans un milieu austère au climat rigoureux, là où la nature règne en maître, il a fallu tenir compte d’une manière particulière des impacts sur l’environnement et sur la vie des communautés. Il a fallu construire des aéroports et des milliers de kilomètres de routes, ériger des villages et une multitude d’infrastructures. Il en a donc fallu des ingénieurs pour imaginer et réaliser tout ça! Sur une courte période et dans des conditions souvent fort difficiles, nos forces et notre génie ont réussi à faire surgir du sol cet ouvrage grandiose.

Le 22 février prochain, il y aura 40 ans que des hommes de vision (parce qu’il n’y avait pas encore de femmes dans leur rang), que ces hommes de vision faisaient, en 1963, au nom du gouvernement du Québec de l’époque, une offre d’achats au prix du marché pour se porter acquéreur de toutes les actions des huit différentes compagnies privées d’électricité du Québec.

Hydro-Québec a donc acheté toutes les actions et non directement les actifs des compagnies propriétaires des réseaux privés du Québec. Le coût total de l’opération « nationalisation », qui était plutôt un « takeover » avant que ce terme ne soit consacré, s’est établi à 604 millions $. Elle achètera graduellement par la suite les coopératives d’électricité pour compléter son achat des réseaux privés et constituer l’Hydro-Québec d’aujourd’hui. Cela constituait le premier rattrapage énergétique vis-à-vis l’Ontario.

Comme Hydro-Québec n’achetait que les actions des compagnies exploitantes, les compagnies d’ingénierie et de construction ont pu continuer leurs activités à travers le monde et même au Québec. C’est un peu, je pense, à cause de cette nuance qu’Hydro-Québec a toujours été sensible à l’importance de garder des activités d’ingénierie et de construction à l’extérieur de la société d’État. Dans sa planification de grands projets, Hydro-Québec a toujours eu comme objectif de voir apparaître des sociétés francophones d’ingénierie et de construction. Si, aujourd’hui, de nombreuses firmes québécoises d’ingénierie ont acquis leur savoir-faire et une renommée internationale, cela est dû à cette vision.

Aujourd’hui, cette expertise est reconnue aux quatre coins du monde et elle fait notre fierté. Grâce aux bâtisseurs d’eau dont vous êtes, le Québec est le 3 producteur d’hydroélectricité au monde. La plus importante firme d’ingénierie canadienne est maintenant québécoise, tandis que 9 firmes de chez nous se classent parmi les 25 plus importantes. Dans ce secteur, il ne s’agit pas d’un rattrapage, nous sommes réellement en avance sur l’Ontario, aux dires même du président de la plus grosse société d’ingénierie de l’Ontario.

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