22 novembre 2002
Le Québec en avance sur l’Ontario
Allocution de la ministre déléguée à l'Énergie, madame Rita Dionne-Marsolais à l'occasion d'un petit-déjeuner-conférence de l'Association des ingénieurs-conseils du Québec
C’est une vision claire et un engagement rigoureux qui permettent les grandes réalisations. En fait, si aujourd’hui nous affichons à Montréal un taux de chômage (7,2 %) inférieur à celui de Toronto (7,5 %), cela est dû aussi à la vision de toute notre équipe gouvernementale et je suis très fière d’y avoir contribué. Et ce n’est qu’un début! Si le peuple du Québec nous renouvelle sa confiance pour un autre mandat, nous voulons faire plus et augmenter cet écart en faveur du Québec.
Les nouveaux chantiers
Peu de pays industrialisés exploitent autant de ressources hydrauliques que le Québec. Par ailleurs, peu de pays possèdent autant de ressources hydrauliques inexploitées : le Québec possède un potentiel de 45 000 MW d’énergie verte tandis qu’il a été démontré que près de 20 000 MW présentent un intérêt économique indéniable aujourd’hui.
La « Paix des Braves » conclue en février dernier avec les Cris et l’entente Sanarrutik signée en avril dernier avec les Inuits du Nunavik (sanarrutik signifie en inuktituk « outils de développement ») n’ouvrent pas seulement une nouvelle ère en matière de relation entre les peuples mais confirment que nous pouvons développer nos ressources en concertation et dans le respect de l’environnement. Encore une fois, nous sommes toujours en avance sur nos voisins canadiens et même américains, pour ne pas dire sur le monde.
Ces ententes historiques nous permettent de relancer la filière hydroélectrique. Elles entraînent également la création d’un environnement économique sécuritaire, propice aux investissements, tout en donnant un nouvel essor au développement de la filière hydroélectrique.
À l’heure actuelle, plusieurs projets font l’objet d’études de faisabilité et, au cours des prochaines années, de nombreux autres chantiers hydroélectriques seront mis de l’avant. Les retombées économiques de ces projets sont énormes. Déjà, les travaux d’aménagement d’Eastmain-1, entrepris en juin dernier, et les études réalisées sur la centrale d’Eastmain-1A et la dérivation de la rivière Rupert ont généré jusqu’à ce jour des retombées de plus de 90 millions de dollars, et nous n’en sommes qu’au début.
De nouvelles réalités : les changements climatiques
Les efforts que nous déployons au Québec afin d’utiliser une énergie propre constituent un défi de tous les jours.
En 1980, le bilan de consommation en énergie du Québec s’établissait à 64 % pour le pétrole, à 27 % pour l’électricité et à 8 % pour le gaz naturel. Vingt ans plus tard, nous avons réussi à renverser cette tendance si bien que, pour la première fois de notre histoire, l’électricité est devenue aujourd’hui la première source d’énergie utilisée par les Québécoises et les Québécois. Au cours de l’année 2000, l’électricité a comblé 42 % de nos besoins, soit un point de pourcentage de plus que les produits pétroliers, tandis que la consommation de gaz naturel a, quant à elle, doublé.
Le bilan énergétique du Québec est fort révélateur de nos habitudes de vie et de consommation. À lui seul, le secteur industriel consomme 36 % de l’énergie, les transports 27 %, tandis que les parts des secteurs résidentiel et commercial comptent respectivement pour 19 % et 17 % du bilan énergétique.
Malgré les efforts que nous avons consentis au cours des années afin de mieux utiliser et conserver l’énergie, le Québec reste l’une des régions du monde où la consommation d’énergie est la plus forte. En fait, notre consommation par habitant est légèrement inférieure à celle de nos voisins du Sud, mais elle est deux fois plus importante que celle des Japonais, des Français ou des Anglais. Elle est également plus élevée que celle de pays nordiques comme la Suède ou la Norvège.
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