2 mars 2005

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Il n’y a plus de place pour une double imposition au Québec

En cette période pré-budgétaire, il me semble que nous devons sérieusement nous interroger sur notre avenir collectif et les choix qui s’imposent dès maintenant pour le bâtir à notre image.

Or, au Québec, nous valorisons « la liberté (de pensée, d’expression et d’action), la paix sociale, la famille et le bon gouvernement ». Pour faire progresser la société, des redressements financiers sont parfois nécessaires. Toutefois, il ne faut pas confondre redressement financier et exclusion sociale. L’objectif d’un redressement financier, pour un gouvernement, doit être d’assurer que les citoyen(ne)s puissent conserver des services publics en quantité et qualité optimales ; car c’est pour ces services communs que les citoyens paient des impôts.

Quand le Parti Libéral a été élu, il a vite constaté, comme le Parti Québécois l’avait fait avant lui, une impasse budgétaire. Pourquoi ? Parce qu’avec la double fiscalité fédérale et québécoise la gestion des finances publiques du Québec a atteint la limite du possible. Les finances publiques fédérales et québécoises ne mentent pas. Depuis 1945, le fédéral a toujours refusé de rendre au Québec l’intégralité de l’impôt sur le revenu des particuliers conscrit pour les efforts des première et deuxième guerres mondiales. Il a plutôt choisi d’augmenter sa part de taxation.

Avec le temps, la vision fédérale s’est traduite par de nouveaux impôts fédéraux pour offrir des services similaires à ceux déjà offerts par le gouvernement du Québec et qui relèvent de sa responsabilité historique et constitutionnelle. Mais les Québécois(es) n’ont pas modifié leurs attentes face au gouvernement du Québec. Au contraire, ils ont accentué leurs demandes de services à leur gouvernement à Québec et se retrouvent aujourd’hui les plus taxés au Canada.

Le déséquilibre fiscal québécois découle des attentes d’une population marginale à l’échelle du Canada : les francophones.Le leadership fiscal au Québec, c’est le gouvernement québécois qui l’exerce, pour des raisons historiques et surtout culturelles parce que c’est lui qui fournit ces services. Les Québécois(es) paient un impôt de trop; ils doivent décider celui qu’ils veulent payer. Cette question est propre au Québec. Ou nous éliminons l’impôt fédéral et donnons le mandat exclusif au gouvernement québécois d’assurer l’ensemble des services publics aux citoyens(es) du Québec et payons tous nos impôts au Québec; ou nous cédons ce mandat au gouvernement fédéral pour qu’il l’assume entièrement.

C’est à ce prix que les impôts des Québécois(es) seront ramenés à des niveaux comparables aux autres société occidentales pour des services comparables que nous choisissons de nous donner. Il est impératif que les Québécois(es) se posent cette question et y répondent clairement. C’est au gouvernement de la poser ; et dans l’intérêt de notre avenir collectif, le plus tôt sera le mieux.

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