2 mars 2005

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Il n’y a plus de place pour une double imposition au Québec

En cette période pré-budgétaire, il me semble que nous devons sérieusement nous interroger sur notre avenir collectif et les choix qui s’imposent dès maintenant pour le bâtir à notre image.

Car derrière cette question, se cache celle de notre avenir : sera-t-il francophone ? A cela, je réponds que les francophones ont une place en Amérique, comme les autres populations latines. Mais cette place requiert une assise que le Canada ne peut plus nous assurer, compte tenu de la taille de notre population. Dans une démocratie saine, les gouvernements se doivent de répondre à la majorité. Or, avec à peine 20 % de la population canadienne, nous ne faisons plus le poids dans cette démocratie fédérale, même si nous payons plus que notre part d’impôts.

Avec l’ouverture des marchés internationaux, les pays de petite taille, souvent inférieure à celle du Québec, tirent bien leur épingle du jeu; ils participent pleinement aux échanges sans sacrifier leur personnalité, ni leurs valeurs. Des études universitaires récentes le démontrent (dont la dernière de deux économistes des universités Harvard et Brown, Alberto Alesina et Enrico Spolaore, The Size of Nations, MIT Press) : « Des 10 pays les plus riches au monde en terme de produit national brut per capita, seulement 2 comptent plus de 5 millions de personnes, les États-Unis et la Suisse ».

Il y a de l’avenir pour le Québec dans une économie de marché, et il n’est pas nécessaire d’y laisser notre personnalité. Plus qu’une question de diversité culturelle, c’est une question d’ouverture socio-économique. Et c’est maintenant qu’il convient de nous mettre au travail ! Voilà une vision porteuse d’espoir pour le Québec et pour tous ceux et celles qui croient qu’il y a une place pour des hommes et des femmes parlant le français en Amérique, et qui veulent relever le défi de la modernité sans sacrifier leur identité.

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