7 avril 2005

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Le secteur énergétique au Québec – contexte, enjeux et questionnements

Remarques finales de la députée de Rosemont et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’énergie Madame Rita Dionne-Marsolais, à l’occasion de la fin des travaux de la commission parlementaire portant sur le document de consultation

6o Une diversification des approvisionnements énergétiques en priorisant
les énergies vertes avec des objectifs précis à Hydro-Québec

C’est une évidence qui a fait l’unanimité ici. Il faudra donc que le gouvernement soit visionnaire et passe à l’action car depuis 2 ans, tout est en parole seulement.

L’éolien
Dès juillet 2004, après l’avis de la Régie sur le Suroît, le communiqué de presse gouvernemental disait ceci : « Le gouvernement a demandé à Hydro-Québec d’acquérir, le plus rapidement possible, 1000 MW d’énergie éolienne supplémentaires ». La demande est faite depuis près d’un an, Hydro-Québec affirmait en janvier dernier être prêt à procéder. Nous sommes encore en attente. Le premier 1000 mégawatts lancé par le gouvernement du Parti Québécois a été suivi d’un consensus assez évident. Il est temps que le gouvernement actuel passe à l’action.

Le ministre nous répondra qu’il attend l’étude sur le potentiel. C’est bien. Mais on sait tous que cette étude, au minimum, confirmera l’énorme potentiel.
Ça prend plus que du vent pour développer une filière éolienne. Ça prend une vision claire, une volonté politique et des gestes concrets.

Cette vision claire, on souhaite aussi qu’elle se raffine. On refuse que le Québec devienne seulement un leader « canadien » comme le souhaite le ministre du Développement durable et de l’Environnement. De ce côté-ci de la chambre, on veut que le Québec devienne un leader mondial et pour ce faire, il y a un défi technique majeur que le Québec doit relever et que le Québec est capable de relever. Pour y arriver, des efforts de recherche et de développement sont absolument nécessaires. C’est unanime.

On veut aussi que ce soit les régions du Québec qui en profitent, d’où la nécessité d’une obligation de contenu régional dans le prochain appel d’offres. Ni le premier ministre, ni le ministre n’ont voulu s’avancer là-dessus. Je l’invite dès aujourd’hui à confirmer qu’il y aura de telles obligations dans les appels d’offres. Dans le cas contraire, il sera pratiquement impossible de faire de l’éolien un créneau d’excellence.

Également, si l’on veut que le Québec parvienne à se hisser comme un leader mondial, il faudrait nécessairement qu’Hydro-Québec en soit finalement le producteur et en ce sens, il apparaît évident pour la majorité des intervenants venus se faire entendre que la stratégie énergétique devra contraindre Hydro-Québec à produire de l’énergie éolienne. Est-ce que ça pourrait être 5% d’ici 10 ans, 10% d’ici 15 ans ? C’est à évaluer. Mais chose certaine, si on ne contraint pas la société d’État de cette manière, l’éolien demeurera marginal dans nos approvisionnements énergétiques.

En forçant Hydro à produire elle-même de l’énergie éolienne, il n’y aura plus d’ambiguïté sur les coûts d’équilibrage. Il n’y aura pas non plus de confidentialité sur les contrats d’acquisition avec le privé comme cela s’est fait par Hydro-Québec Production, en dehors de l’appel d’offres du premier 1000 mégawatts. De plus, il importe de le rappeler, ces contrats ne contiennent aucune obligation de contenu local ou régional.

Le gaz naturel
Plusieurs ont attiré notre attention sur le potentiel réel des biogaz à partir des sites d’enfouissement. Cette énergie verte doit faire partie du portefeuille énergétique du Québec.

Aussi, la technologie plus récente associée au gaz naturel liquéfié (GNL) demeure méconnue au Québec. Selon certains, le gaz naturel liquéfié peut constituer une source nouvelle d’énergie non négligeable. La question qui se pose maintenant, c’est la pertinence, l’intérêt pour le Québec d’accueillir deux terminaux dans un horizon de 5 ans.

Plusieurs sont venus nous dire qu’on ne pourra pas éviter l’approvisionnement en gaz naturel, au risque d’ailleurs d’avoir des matières plus polluantes qui accroîtraient nos émissions de gaz à effet de serre.

À juste titre, d’autres nous ont rappelé que les risques liés au pétrole (épuisement des réserves, risques politiques et financiers) sont les mêmes pour le gaz naturel. Un gouvernement responsable devrait donc en tenir compte dans la définition d’une stratégie visionnaire de diversification énergétique responsable.

Par ailleurs, pour répondre aux demandes répétées devant cette commission, le gouvernement devrait envisager un fonds pour des projets d’énergies vertes pour des endroits où le coût de raccordement est excessivement élevé et également pour les réseaux isolés (Îles-de-la-Madeleine).

Le concept des projets énergétiques communautaires a attiré l’attention des membres de l’opposition. Cette approche présente définitivement des atouts et devrait être encouragée.

Il est clair également qu’un appui aux projets et aux technologies solaires doit être retenu. D’ailleurs, des incitatifs ont été suggérés et nous les appuyons, pour le solaire thermique comme le solaire photovoltaïque.

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