20 septembre 2007
L’identité Québécoise et la Culture
Allocution par Rita Dionne-Marsolais, Députée de Rosemont à l’Assemblée Nationale au CEGEP de Rosemont le 20 septembre 2007
Allocution par Rita Dionne-Marsolais, Députée de Rosemont à l’Assemblée Nationale
au CEGEP de Rosemont le 20 septembre 2007
Identité et culture sont intimement liées. La culture, c’est ce que nous sommes. La culture, c’est l’amalgame de nos valeurs, nos coutumes, notre religion , notre langue… L’identité québécoise, c’est en quelque sorte le catalyseur de notre culture.
Bien sûr, la culture s’exprime en différents lieux et sous différentes formes. On pense à l’expression par la télévision, le cinéma, la musique, la littérature (le théâtre et les livres), la peinture, la danse. Nous consommons aussi des produits culturels.
Au Québec, nous consommons beaucoup de produits culturels qui nous renvoient tous les jours l’image de notre identité québécoise. On se regarde à la télé, on s’écoute à la radio, on se lit dans nos romans, on se voit dans nos tableaux, on se retrouve dans notre musique, notre ballet et nos chansons. Notre identité québécoise est très claire, elle veut dire quelque chose. Elle est vivante. Elle évolue dans le temps. Elle sert nos causes. Elle transmet nos préoccupations. Elle grandit au contact des autres.
La force d’attraction de l’identité québécoise est très puissante, mais elle est toujours limitée par la réalité politique du Québec. Parce que l’ancrage de la culture qui la façonne est très profonde et que son champ d’action rejoint tous les continents, la culture québécoise est inscrite dans les courants internationaux et évolue à leur rythme.
Pour que cette identité québécoise soit reconnue par d’autres, il faut qu’elle soit connue. On ne reconnaît que ce que l’on connaît.
Pour faire connaître notre identité québécoise, il faut diffuser notre culture. C’est pour cela que tous les gouvernements québécois depuis la révolution tranquille ont encouragé nos artistes à se comparer aux meilleurs et à rayonner au niveau international. Cela était très difficile et audacieux dans les années 60 et jusqu’à l’Expo 67. C’est encore difficile et ce le sera toujours, car le monde est grand et la compétition est forte. Mais c’est moins audacieux aujourd’hui, car nous avons eu plusieurs succès à l’international. Pensons à Denys Arcand, au Cirque du Soleil, Luc Plamondon, Marie Chouinard etc..
Cet effort pour se « faire connaître » est toujours dilué. À tel point que l’on a l’impression que dès que nos artistes réussissent dans le monde, ils perdent leur identité québécoise. Même si notre culture fait sa place dans le monde, sa connaissance n’aboutit pas nécessairement à la reconnaissance de l’identité québécoise. Parce que cette découverte de la culture québécoise se fait toujours sous le « bouclier canadien » au profit de la reconnaissance du « Canada » dans sa partie francophone. Pensons, par exemple, au Cirque du Soleil en Asie qui est reconnu comme le reflet de l’identité canadienne!!
C’est quand même paradoxal : la culture québécoise est connue partout, mais c’est le Canada qui lui est reconnu et non pas le Québec! Toute notre quête de reconnaissance internationale de l’identité québécoise est bloqué par un carcan canadien qui empêche le reste du monde de faire le lien identitaire avec notre culture.
La quête des souverainistes depuis René Lévesque, c’est la reconnaissance de l’identité québécoise par le reste du monde. Nous avons réussi à être visible sur le plan culturel dans le monde. Mais l’identité québécoise n’a pas encore sa pleine reconnaissance dans le monde.
Les fréquentes et de plus en plus nombreuses vagues d’immigration que connaît le Québec depuis toujours ont forgé une culture particulière au Québec et l’identité québécoise qui s’exprime aujourd’hui. C’est une identité puissante et internationale.
Il manque une tribune politique pour que l’identité québécoise prenne vie dans le monde. Nous sommes encore sous la férule du Canada. Mais le Québec, ce n’est plus le Canada français. Le Québec est un État moderne avec presque tous ses attributs, même celui de nation, depuis tout récemment. Il ne lui manque que l’attribut politique de pays pour avoir droit de participer aux décisions internationales.
Pour avoir droit de parole et de vote aux organisations internationales, il faut être un pays. Dans la dynamique de mondialisation actuelle où la culture est facilement ramenée à un niveau de produits seulement, il est important pour le Québec de se faire entendre. Pour nous, la culture c’est ce que nous sommes, ce n’est pas seulement des produits à vendre, mais aussi des valeurs à faire connaître.
En conclusion, en ce 21ième siècle, l’identité québécoise est confrontée à un enjeu de taille qui n’a plus rien à voir avec ce que l’on a connu jusqu’ici. Notre identité québécoise continuera d’évoluer en catalysant les additions multiples à notre culture, mais dans une ère de virtualité l’assise politique devient un enjeu crucial de la réussite pour la survie de notre identité québécoise.
Le potentiel de cette identité québécoise est immense aujourd’hui.
La souveraineté du Québec nous assurerait la possibilité de la réaliser pleinement au profit de toutes les composantes de notre culture pour un rayonnement concret et optimal du Québec dans le monde et la reconnaissance internationale de notre identité québécoise.
C’est le projet du Parti Québécois.
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