4 novembre 2008
Adieu de Rita Dionne-Marsolais à l‘Assemblée Nationale
D’abord, merci : aux citoyen(ne)s de Rosemont pour leur confiance pendant 14 ans et merci à mon équipe : Jean-Pierre Sylvain, Véronique Bergeron et Judith Jobin qui m’appuient généreusement sans jamais se plaindre…et merci aussi à tous ceux qui ont travaillé avec moi au cours de toutes ces années.
Aux employés de l’Assemblée nationale pour leur générosité, disponibilité et efficacité…souvent dans des conditions urgentes. Merci au vérificateur général et à ses employés pour leur travail remarquable et courageux dans le contrôle des dépenses publiques.
Aux collègues de mon Parti pour leur amitié, leur support et leur oreille attentive dans toutes les circonstances difficiles de la vie politique.
Merci à mes Chefs pour leur confiance en toutes circonstances en particulier la députée de Charlevoix.
Enfin, j’offre mes excuses si j’ai offusqué des membres de cette assemblée dans mes quelques envolées oratoires au cours de ces 14 années.
Avant de quitter, j’aimerais saisir cette dernière occasion pour rappeler que je me suis engagée en politique pour deux raisons :
– d’abord la souveraineté du Québec, parce que le Québec étouffe sous le joug du gouvernement fédéral. Personne ici ne peut nier que le contrôle de son budget impose au moins le contrôle de ses revenus comme de ses dépenses. Et même la ministre des finances sera d’accord avec moi .
– mon autre motivation était de contribuer à l’amélioration de la gouvernance publique au Québec pour que nos impôts soient investis de la manière la plus optimale pour le bien-être de tous les québécois. C’est pourquoi la Commission parlementaire sur l’administration Publique est si importante pour notre démocratie. Nous l’avons vu encore la semaine dernière lors de l’audition de la Lieutenant Gouverneur du Québec
Monsieur le PRÉSIDENT à mon départ, je voudrais faire deux recommandations :
– Les députés doivent recevoir plus de formation en matière de gouvernance publique. Les membres de la CAP ont la chance d’avoir accès aux travaux et au personnel du Vérificateur général du Québec, mais il faut plus et pour tous les membres de l’assemblée. Le défi de la démocratie de demain repose sur notre capacité à retrouver la confiance des citoyens en leur administration publique. Il faut que tous ici comprennent ce que disent les rapports annuels de gestion comme les résultats financiers de notre gouvernement et surtout que nous puissions nous comparer avec les autres gouvernements…
– La gouvernance me préoccupe et vous le savez tous. Une reddition de comptes de la gestion de nos sociétés d’État devrait se faire régulièrement et rigoureusement, c’est ma deuxième recommandation. C’est une question d’administration publique. Les sociétés d’État sont devenus des monstres où la reddition de comptes est insignifiante devant les élus qui représentent pourtant les actionnaires que nous sommes tous.
Je vous recommande que le vérificateur général procède à tous les 3 à 5 ans à une vérification d’optimisation de ressources chez HQ comme à la CDPQ et dans les autres sociétés d’État. Cela urge! Il faut que les députés puissent ouvertement questionner une fois par année les dirigeants de ces sociétés. Cela doit se faire à la Commission d’Administration Publique sans les ministres parce que c’est la seule commission qui ne soit pas partisane. L’assemblée annuelle existe dans toutes les entreprises et celles qui sont cotées en bourse doivent subir le questionnement de leur plus petit actionnaire au moins une fois par année.
Quant à la CDPQ on a fait valoir la compétence pour augmenter les salaires des dirigeants de la CDPQ. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle n’était pas au rendez-vous dans le cas des papiers commerciaux. C’est inacceptable que ces experts n’aient pas procédé à une évaluation diligente des risques adéquats au moment de placer les épargnes des québécois dans les papiers commerciaux! J’espère que les bonus payés pour 2006 et peut-être 2007 aux dirigeants de la Caisse responsables de cette incompétence seront réclamés et retournés à la Caisse par ceux-là même qui ont pris des risques excessifs avec l’épargne des Québécois par pure avidité personnelle! Une vérification d’optimisation de ressources s’impose ici aussi et vite!
Monsieur le Président vous voyez que je ne quitte pas la scène politique même si je ne serai pas des vôtres au retour. Je vais suivre la gouvernance publique, parce que c’est mon argent! C’est votre argent et c’est celui de tout le monde ici. Il me semble que cela mérite toute notre attention et toute notre rigueur.
Alors je vous dis : soyons vigilants et à bientôt!
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