1 mars 2010
La politique et l’action
La politique et l’action
Je suis renversée de lire qu’un ancien premier ministre ou une ancienne ministre des finances n’avaient pas la liberté d’agir alors qu’ils étaient au gouvernement. Peut-être que cela est vrai pour un ministre des finances encore que…. Mais cela n’est certainement pas vrai pour un Premier Ministre. En politique québécoise c’est le Premier Ministre qui détient l’autorité suprême. Quand il veut quelque chose, les ministres doivent le lui donner et si cela ne convient pas, alors ils démissionnent ou ils sont renvoyés à leur poste de député.
Cela étant dit, il y a des tensions sociales qui peuvent découler de certaines décisions, mais quand il y a cohésion au sein de l’équipe gouvernementale, on peut gérer cette tension. Il le faut. C’est la responsabilité du gouvernement de s’assurer d’un climat social sain autant que d’un climat économique constructif. Et c’est au Premier ministre que revient la responsabilité de la cohésion de son équipe Chaque ministre doit exercer son autorité dans l’intérêt de toute la société québécoise et non des intérêts de son comté. Il est vrai qu’il faut parfois négocier et faire des compromis, mais certainement pas au détriment de ses convictions profondes. Quand la pression devient trop forte ou intolérable, alors on quitte. Certains choisissent de démissionner. Je ne partage pas cette façon de faire. Comme élus il y a une responsabilité et un devoir envers les concitoyens de terminer un mandat. Au moment de la prochaine élection ils auront le loisir de se représenter ou non.
La politique doit servir l’intérêt commun et non pas l’intérêt particulier. À suivre ce qui s’est passé cette semaine au sujet des frais de scolarité on peut se questionner sur l’intérêt commun. Je me rappelle très bien l’étude « universitaire » qui annonçait le surplus d’infirmières à prévoir dans les années 2000… Elle était apparemment bien documentée!
Peut-être qu’une vision et une réflexion prospectives sur l’université québécoise de demain et sa responsabilité comme sa gestion pourrait éclairer davantage le débat que la solution unique et de panique proposée, à savoir hausser les frais des étudiants. J’aurais de la difficulté à expliquer à « nos enfants » pourquoi « nous » avons eu la chance de bénéficier des largesses de l’État pour poursuivre nos études supérieures alors que nous le leur refusons.
Les fonds sont toujours limités face à des besoins illimités. C’est la base de la théorie économique mais ce qui est aussi à la base de cette même théorie c’est qu’il faut contrôler son budget autant ses rentrées de fonds que ses dépenses.
Alors une chose importante à faire aussi dans le même esprit et la même urgence, il me semble, c’est de contrôler autant nos dépenses que nos revenus et cela veut dire garder au Québec tous les impôts des québécois. Personne en affaires n’a jamais réussi sans contrôler ses revenus et ses dépenses. Ensuite il faut contrôler toutes les lois qui s’appliquent sur notre territoire et les faire respecter.
Toutes les analyses économiques faites sur le Québec démontrent l’incapacité financière du gouvernement face aux défis du 21ième siècle. Il est temps d’être plus pragmatique que démagogique. Le monde change et le Québec doit changer aussi que cela nous plaise ou non.