9 novembre 2017

Mon voyage en Chine

Après avoir vu plusieurs fois (sans le vouloir) la publicité de Sinorama, je me suis décidée à faire l’expérience d’un voyage organisé avec cette agence en Septembre/Octobre 2017.  Je ne suis pas amateur de voyage organisé préférant le chauffeur et le guide.  Mais l’occasion se présentant par une amie qui se cherchait une compagne de voyage, je me suis convaincue que l’expérience en valait la peine.  Et finalement je n’ai pas regretté du tout  ma décision.

En 2017, Sinorama a fait voyager environ 50 000 clients en Chine.  Cette entreprise établie à Montréal a été fondée par un Québécois du nom de Simon et son épouse Martine Jing, charmante chinoise/québécoise que l’on voit dans les publicités. En plus du siège social à Montréal, ils ont des bureaux à Vancouver et sur les Champs Élysées à Paris.  D’ailleurs j’ai pu constater que l’entreprise attire des touristes de partout qui saisissent l’occasion via les bureaux de Vancouver, Montréal et de Paris.

Il est facile de comprendre l’engouement pour ce voyagiste.  En effet, les prix de ses voyages défient toute compétition sans négliger le confort des hôtels à 4 ou 5 étoiles, des bus confortables et des trains ou des avions selon le cas.   La Chine est un grand pays et les déplacements se font souvent sur de grandes distances.

Le voyage choisi « La Chine pittoresque et le fleuve Yangzi (Trois Gorges) » de 15 jours au départ de Montréal débutait à 16 heures par un vol sur Air China avec arrivée à 17:20 hres le lendemain à Beijing que j’appellerai désormais Pékin parce que je trouve cette appellation ancienne plus jolie.  Le code d’aéroport est d’ailleurs encore PEK.

Le vol de 14 heures se supporte très bien. La Chine vit 12 heures en avance de l’Amérique.  On voyage donc la nuit et une partie du lendemain sur l’avion.  Le cycle de sommeil n’est pas vraiment affecté du moins à l’aller.  Au retour cela dépend de chacun.

L’arrivée à Pékin est efficace et l’accueil de notre guide/accompagnatrice (Isabelle) se déroule sans problème.  On apprend que Beijing veut dire « capitale (Bei)  du nord (jing) », qu’il y a des universités reconnues à Pékin et à Shanghai et que le Canada a implanté une école « très chère » à Pékin!  De 1980 à 1991, les études universitaires étaient gratuites mais aujourd’hui elles sont très chères.  Pour cette guide de 56 ans beaucoup de choses sont « très chères en Chine! »

La ville compte 22 millions d’habitants et les tours d’habitations y sont nombreuses.  Par contre la propriété privée du terrain n’existe pas en Chine.  Le terrain appartient toujours au gouvernement chinois, d’où sans doute la facilité d’expropriation pour la construction de tours d’habitations.  Les appartements à Pékin seraient hors de prix.

Une expression revient souvent dans la bouche de notre guide Isabelle: « avoir la chance de la naissance ».  Cela signifie que si on est né dans une famille éduquée, on sera éduqué.  Si on est né dans une famille illettrée on sera illettré.  Cette vieille formule de Confucius semble assez juste si je me fie à ce que j’ai observé.

La Chine compte 1,4 milliards d’habitants et seulement le tiers de sa superficie est fertile ce qui a pour effet de maintenir 30% de la population dans la pauvreté.  Aujourd’hui on dit que les Chinois nés en ville « ont de la chance ».  Ceux nés dans les campagnes en ont beaucoup moins parce que la Chine n’a le potentiel de nourrir que le quart de sa population.  C’est pourquoi depuis les années 1990 beaucoup de Chinois émigrent ou tentent d’émigrer pour donner une vie meilleure à leurs enfants.  La vie des chinois est toujours très liée à leurs enfants ou plutôt à leur enfant.  Là aussi, il y a 30 ans le mariage était arrangé par les familles qui constituaient l’autorité.  Aujourd’hui ce ne serait plus le cas.

La loi nationale de l’enfant unique remonte à 1979 et a été modifiée en 2015 pour permettre un deuxième enfant.  Il y a des exceptions comme toujours.  Moyennant un paiement important (3 fois le salaire annuel), ou si l’enfant naît avec un handicap on peut avoir un autre enfant.  Dans la philosophie chinoise l’enfant est synonyme de bonheur.  D’où l’importance de tout sacrifier pour le bonheur des enfants. C’est ce qui expliquerait que beaucoup de chinois envoient leurs enfants à l’étranger pour étudier, notamment au Canada.  Il ne faut pas penser que les aînés sont négligés.  Bien au contraire.  Dans la culture chinoise, l’autorité familiale et le respect reviennent à l’aîné.

À la suggestion d’un ami j’avais lu un livre passionnant intitulé «  Les cygnes sauvages » de Jung Chang il y a quelques années.  Cette lecture m’a permis, je pense, de comprendre beaucoup mieux les Chinois.  Cette saga dont le titre original est « Wild Swans: Three Daughters of China » relate l’histoire d’une famille durant tout le vingtième siècle et nous fait traverser les épreuves de la vie de la grand-mère concubine d’un général militaire jusqu’à la mort de Mao, en passant par la  marche de la faim et la révolution culturelle.  J’en recommande la lecture si on s’intéresse à la Chine.  Ecrit par une jeune femme qui a été parmi les premiers étudiants à quitter la Chine pour étudier à l’étranger (en Angleterre) après la mort de Mao.  Ce livre serait d’ailleurs interdit en Chine selon un de nos guides.

Tous nos guides ont adopté des prénoms français pour faciliter la communication avec les clients de Sinorama, ce qui est plutôt amusant et facilite les échanges.  Isabelle a vécu la révolution culturelle de 1965-1976 (dont elle ne parlera jamais) puisqu’elle est née en 1961 donc en pleine révolution culturelle.  Elle a subi également la « loi nationale de l’enfant unique » (1979-2015).  Compte tenu de son âge, elle est la seule parmi nos guides à avoir fait référence à Mao qu’elle crédite d’avoir forcé l’égalité entre les hommes et les femmes avec la loi de 1951 assurant ainsi l’alphabétisation des filles.  Elle a aussi répondu à des questions plus délicates comme l’existence de la peine de mort encore en vigueur en Chine.  Nous sommes d’ailleurs passés devant un immense édifice moderne à Pékin dont le mandat est de s’occuper des prisons!  Compte tenu de la taille de l’édifice, il doit y avoir pas mal de prisons en Chine!

 

L’histoire de la Chine

La Chine possède une longue histoire même si le peuple chinois ne la connaît pas vraiment ou en tout cas ne la partage pas beaucoup.  Il faut se souvenir que ce peuple est composé de serfs qui ont toujours été à la merci des empereurs avant d’être totalement soumis au parti communiste chinois (PCC).  Cette civilisation demeure sans doute l’une des plus vieilles civilisations au monde.

La documentation historique remonte au XXIe siècle avant JC.  Pour faciliter la compréhension, on peut partager l’histoire de la Chine en trois phases.  D’abord les périodes royales et impériales avec un régime féodal où les nombreuses dynasties jusqu’en 1912 se partageaient l’immense territoire.  La grande muraille de Chine en est un vestige d’ailleurs.  En 1912, Sun Yat-sen, un des fondateurs du parti communiste du Kuomintang contribue à mettre fin à la dynastie des Qing et à « l’ère des seigneurs de la guerre ».  Il est considéré comme le « père de la Chine moderne ».  Il instaure la « République de Chine » qui tiendra jusqu’en 1949.   Un affrontement entre communistes en 1949 donnera naissance à la République de la nouvelle Chine connue sous le nom de « République Populaire de Chine ».  C’est la Chine de Mao et de ses successeurs.  Celle que nous connaissons aujourd’hui.   Étonnamment ses dirigeants semblent reprendre quelques comportements impériaux si l’on se fie au dernier congrès du PCC (novembre 2017) alors que XI Jinping s’est fait investir d’une autorité suprême!

Durant la période impériale, les rois et les empereurs luttaient les uns contre les autres dans le but d’étendre leur royaume.  Les empereurs se donnaient le nom de « fils du ciel »  pour légitimer leur pouvoir par un « mandat céleste ».  D’ailleurs au centre-ville de Pékin près de la « Cité interdite », on trouve le « temple du ciel » qui rappelle ce lien céleste et qui en souligne l’importance.  Il y a eu de nombreuses dynasties mais on connaît un peu plus la dynastie des Han (202 av JC-220 ap JC) et celle des Qing (1644-1912).  La dynastie des Han constitue la première dynastie à avoir adopté le confucianisme, lequel a continué jusqu’à la fin de la Chine impériale.   Sous la dynastie Han, on a aussi établi la route de la soie au plus profond de la Chine et fait arriver le bouddhisme en Chine.  Une période de troubles s’ensuivit.  C’est la période des trois royaumes alors que trois conquérants se disputent le territoire Chinois.

Les autres dynasties dont il reste quelques vestiges sont les Tang, les Song, les Jin, les Yuan, les Ming et les Qing.   La dynastie des Qing fut la dernière des dynasties chinoises.

Elle disparaîtra au début du XX ième siècle avec la naissance de la République de Chine en 1912.  Ce sont les idées révolutionnaires de Sun Yat-sen allié au parti communiste chinois qui mettent fin au régime impérial.  Sun Yat-sen mourut en 1925 et c’est un de ses lieutenants Tchang Kaï-chek qui prendra le contrôle de son parti, le Kuomintang.  Tchang Kaï-chek était plus nationaliste que révolutionnaire.  Il se retourna contre les communistes déclenchant une guerre civile chinoise.  En 1931, l’invasion japonaise de la Mandchourie (1931-1945) aura pour conséquence de chasser les nationalistes de la région initiant la seconde guerre sino-chinoise.

L’expansion japonaise se prolongea jusqu’en 1937 alors que les armées japonaises auraient perpétré le terrible massacre de Nankin dont tous les chinois se souviennent.  Les armées japonaises auraient renversé l’empereur en arrivant par la Corée.  Comme il n’y avait pas encore une autorité unique en Chine, les japonais ont vitement contrôlé tout le peuple chinois. L’invasion japonaise dura de 1931 à 1945 et s’intégra à la Seconde guerre mondiale.  Durant cette période, les affrontements entre les nationalistes et les communistes chinois furent nombreux.  Toutefois,  durant l’invasion japonaise les deux groupes collaborent contre l’envahisseur.  C’est le Kuomintang avec à sa tête Tchang Kaï-chek, dont l’épouse avait été éduquée aux Etats-Unis, qui a finalement vaincu les armées japonaises, sans doute grâce aux liens conservés avec les État-Unis.  Après la défaite japonaise de 1945, la guerre civile entre les deux factions chinoises reprendra.  Les communistes chinois se réorganisent autour de Mao Zedong le consacrant Chef du Parti Communiste Chinois (PCC) .

En 1949, le Parti Communiste Chinois occupe la majeure partie du pays et Tchang Kaï-chek doit se réfugier dans l’île de Taïwan qu’il désignera toujours comme la « République de Chine ». Le 1er octobre 1949,  les Maoïstes proclament la « République Populaire de Chine » sur tout le continent.  Mao Zetong imposera son autorité et ses façons de faire à tout le continent avec les conséquences que l’on sait.

Malgré les tentations d’affirmation d’indépendance et les affirmations de sa souveraineté, les relations de Taiwan dite la« République de Chine » avec la « République Populaire de Chine » seront toujours d’une grande prudence afin de ne pas encourager ni provoquer une réunification ni une confrontation avec Pékin.

En 1966, une autre révolution dite « culturelle » cette fois, bouleversera la Chine.  La femme de Mao à la tête de la « bande des Quatre » anime un mouvement « contre les chaînes culturelles » du passé.  C’est une période très sombre pour la Chine où pratiquement tous les vestiges de la culture et de l’histoire chinoise sont détruits.  Le très beau film du Québécois François Girard intitulé « Le violon rouge » rappelle bien cette période.

En septembre 1976, Mao décède et la lutte pour sa succession s’ouvre.  En 1978, l’arrivée de Deng Xiaoping, anciennement secrétaire général du parti communiste lancera la phase des réformes.  Il dirigera la Chine jusqu’en 1992 et construit un pays où deux systèmes (socialiste et capitaliste) doivent pouvoir parfaitement coexister.  A partir de 1979 l’économie de la République populaire de Chine est désormais « une économie socialiste de marché ».  C’est le début de la croissance pour la Chine.  Les régions gagnent de plus en plus d’autonomie sans toutefois être totalement libres.  Le goût des réformes démocratiques entraîne l’agitation des étudiants en 1989 et l’occupation de la place Tiananmen.  L’armée a toutefois facilement imposé son autorité et cette révolte n’aura pas plus de suites.

La Chine est encore un pays complexe.  Cette république socialiste exerce un contrôle sur 22 provinces, cinq régions autonomes, quatre municipalités (Chongqing, Pékin, Shanghai, Tianjin) et deux régions administratives spéciales, à savoir Hong Kong et Macao.  Selon les dirigeants chinois, l’île de Taiwan constituerait la 23ième province!

Selon notre guide, l’espérance de vie en Chine en 1949 était de 51 ans, alors qu’en 1962 elle est passée à 59 ans et aujourd’hui elle serait de plus ou moins 76 ans.  Les professions les plus valorisées en Chine sont les professeurs et les médecins.  Ces derniers peuvent prendre leur retraite à 55 ou 60 ans avec 85 % de leur salaire, alors que les ouvriers/ouvrières doivent se retirer à 50 ans avec 60 % de leur salaire.  En Chine, le professeur serait l’ingénieur de l’être humain alors que le nettoyeur de rue est l’esthéticien de la rue et l’infirmière, l’ange en robe blanche.  Ces noms sont plutôt charmants.  C’est tout à fait chinois.

Le service militaire durerait 2 ans et serait possible à compter de 18 ans si on a une bonne santé.  Par contre, j’ai lu (The Economist, 30 septembre 2017) que dans les écoles secondaires et dans les universités chinoises, (incluant la plus prestigieuse de Chine), les étudiants(es) de première année doivent faire un entrainement militaire obligatoire de deux à trois semaines.

Cet entraînement se fait avec des répliques de fusil en bois, fermé par un bouchon de caoutchouc pour la sécurité!  Cette pratique remonte aux années cinquante.  Depuis la « révolte de Tiananmen » (1989) elle a repris de plus belle parce que le gouvernement croit en la discipline militaire dans les écoles et sur les campus.  La loi sur l’Éducation Nationale en défense poursuit l’objectif de développer « un enthousiasme patriotique ».  Selon certains, cela aiderait à endurcir les enfants trop gâtés par des parents (et grands-parents) découlant de l’application de la politique de l’enfant unique!  Cela ne plaît pas à tous… L’objectif demeure de maintenir l’autorité du parti sur tous.  Notre guide a souligné que la révolte de Tiananmen n’avait pas été rapportée dans la presse chinoise, mais seulement dans la presse étrangère.

 

Pékin

L’aéroport de Pékin est loin au nord du centre-ville alors que notre hôtel se situe au sud également assez loin du centre-ville.  Notre guide nous fait voir rapidement la ville en répondant aux questions.  Notre premier repas sera semblable à tous les autres: un verre de bière, des légumes bouillis ou blanchis, du riz collant, quelques morceaux de viande (porc, canard ou poulet), un bouillon peu goûteux (en fin de repas) et des morceaux de pastèque pour dessert.

Le menu ne variera pas beaucoup de tout le voyage, la table non plus d’ailleurs.  Elle sera toujours ronde, parce que le cercle est important pour voir tout le monde.  La vie est un cercle comme la lune pour les chinois.  Dans la pensée chinoise les aînés sont à respecter dans la pure tradition de Confucius même illettrés.  Dans ce cas, les aînés auront recours à un sceau pour signer.

Nous rentrons ensuite plutôt fatigués mais assez heureux de cette première impression.  L’hôtel est à la hauteur de nos attentes et le sommeil sera très apprécié.  Les petits déjeuners sont copieux en Chine comme on le constatera le premier matin.  Heureusement parce que c’était à peu près le seul repas que j’appréciais.  On y trouve les traditionnels plats chinois mais également les produits plus occidentaux: croissants, omelettes, yaourt, céréales, etc.

Notre première journée débute à la Cité interdite au centre de Pékin.  En passant par la Place Tiananmen on ressent tous un peu d’émotions.  Le temps est beau et la place est complètement fleurie.  Notre guide nous rappelle que nous sommes dans la période de la Fête nationale (1er octobre) et que les Chinois célèbrent cette fête en voyageant beaucoup. Je lirai plus tard dans le China News que 702 millions de touristes Chinois se sont promenés dans toute la Chine durant cette période!  La ville se fait belle pour cette période alors que des nettoyeurs de rue travaillent sérieusement dans toute la ville.  Sur la place, on remarque même des militaires (ou cadets?) frottant les lampadaires!  Il y a foule sur la place et notre guide doit aller acheter les billets.  Durant cette courte période on remarque l’édifice de l’Assemblée Nationale, ou la maison du peuple, et en face le mausolée de Mao.

Il existe une Assemblée Nationale tout près de la Cité interdite.  Elle est totalement soumise au Parti communiste chinois.  Les 3 000 membres siègent 15 jours par année, au mois de mars.

Ils sont élus pour cinq ans.   Selon notre guide il y aurait environ 10-15% de femmes déléguées. Cependant elle ne semblait pas très certaine.  Très efficace, elle nous dirige vers le tourniquet où nous pouvons pénétrer dans l’espace de la Cité interdite tous ensemble.  Elle nous laisse libre de circuler et donne peu d’information sauf si on la questionne.

Notre guide nous raconte un peu l’histoire des derniers empereurs.  Elle nous souligne que la dernière impératrice venait de la Mandchourie (tout comme notre guide) et que c’est le père de la République, Sun Yat-sen, qui a mis fin au régime féodal en 1911 établissant ainsi  la « République de Chine ».  Bien que la Chine soit l’un des plus vieux pays au monde avec 4 000 ans d’histoire, son intégration dans le monde « moderne » est assez récente.

Notre guide nous explique la signification du drapeau chinois qui flotte partout en cette semaine de la fête nationale.  Le célèbre drapeau rouge affiche la couleur du communisme avec une grosse étoile entourée de quatre petites.  Elles symbolisent les classes agricole, ouvrière, d’affaires et intellectuelle formant l’union des 4 peuples dans la grande République populaire de Chine!  On observe un obélisque sur la place.  C’est un monument aux héros du peuple remontant à 1946.  Visiblement pour notre guide, le rôle de Mao dans l’égalité des hommes et des femmes a été très important.  Avant la nouvelle Chine (République populaire de Chine) les femmes ne pouvaient manifester ni émotion ni aucune expression.  En somme, elle ne pouvait pas montrer qu’elles existaient!  Avec Mao elles sont devenues égales aux hommes avec l’accès à l’instruction.

Nous pénétrons dans la Cité Interdite (de son vrai nom « Cité pourpre interdite » ou ancien palais) par la porte du Méridien. La couleur rouge de la Cité est la couleur du bonheur en Chine. La couleur dorée est celle des empereurs et témoigne de la longévité.  Enfin, la couleur bleue étant celle du ciel, elle représente l’éternité.  Ce sont les trois principales couleurs de la Cité interdite.  Trois portes en permettent l’accès.  Celle du centre étant réservée pour l’Empereur, c’est la porte de la paix.  Une seule fois par an, l’impératrice pouvait entrer par la  porte centrale à l’occasion de son anniversaire de naissance.  Il n’y a aucune végétation dans la zone du palais de la Cité Interdite pour éviter tout attentat sur la vie de l’empereur.

La Cité se compose d‘une cour extérieure pour les réceptions et d’une cour intérieure réservée à l’empereur.  Les appartements de la famille royale et de ses sujets se trouvent au centre. Le complexe couvre 72 hectares au total, dont 50 hectares de jardins.  On comptait 44 personnes pour l’entretien du complexe.  À l’entrée du bâtiment principal de « la suite de l’accueil » on remarque deux lions au bas de l’escalier.  Ils sont imaginés pour protéger les empereurs encadrant la « porte de la pureté ».  Le premier pose sa main sur un globe représentant la terre pour exprimer la domination et la force.  L’autre, symbolise la prospérité. La Cité aura été la résidence de 24 empereurs, 14 de la dynastie Ming et 10 de la dynastie Qing.  Elle sera abandonnée comme centre politique de la Chine en 1912 avec l’abdication du dernier empereur Puyi et la dernière impératrice Cixi.

Quelques objets témoignent de certaines croyances de l’époque. Par exemple la tortue immense témoigne de la longévité de l’empereur, les grues symbolisent son immortalité et les foyers/chaudrons servaient à brûler l’encens lors des cérémonies.  Dans la salle des impératrices ont trouve 24 sceaux.  Les sceaux (ou poinçons) étaient très importants pour assurer l’application des édits, en particulier de succession.  En poursuivant, on trouve la chambre nuptiale et plus loin les jardins.  On nous rappelle que l’empereur n’était pas toujours libre de visiter sa femme. Heureusement il était entouré de plusieurs concubines.  Certains empereurs ont eu jusqu’à 5 000 concubines!  Tout cela dans l’esprit diplomatique du temps!  En effet, le mariage permettait des alliances territoriales plus solides.

Enfin, le pavillon de l’élégance était celui réservé à l’impératrice. Elle était la « reine des perles ».  Autour de ce dernier on retrouve un dragon et un phénix représentant le couple impérial.  Le phénix symbolise l’impératrice et le dragon, l’empereur.  Deux paons complètent cet aménagement en hommage à la beauté des femmes.

En poursuivant notre visite nous pénétrons dans le jardin de la Cité où certains cyprès auraient jusqu’à 400 ans d’âge.  Le jardin de la Cité se trouve à l’intérieur du Pavillon des femmes.  Il est tout simplement magnifique avec des rocailles gigantesques typiquement chinoises puisque la rocaille est le premier élément de la vie éternelle en Chine. On y trouve un éléphant devant apporter bonheur et fortune.  Il y fait frais ce qui me fait croire que ce lieu devait sans doute être le lieu préféré des femmes en été.  Autour de la Cité on remarque des douves remplies d’eau qui la protégeaient en l’isolant.  Comme il manque d’eau à Pékin on nous précise que l’eau provient d’un canal dit « impérial » dont l’eau est acheminée depuis le fleuve coulant vers la mer de Chine.

L’eau est chère à Pékin parce que la ville manque d’eau.  Le chauffage aussi est cher parce que l’on veut remplacer le charbon par d’autres sources d’énergie.  Le fait de ne plus brûler du charbon a beaucoup amélioré l’air de Pékin.  Lors de ma première visite une poussière de suie enveloppait continuellement la ville d’un brouillard gris!  Autre constat heureux que celui de tous ces nettoyeurs de rues qui gardent les trottoirs et les rues propres.  Enfin, on peut voir à plusieurs endroits un dessin montrant qu’il est interdit de cracher dans la rue.  Cela aussi est une nette amélioration car je me rappelle très bien combien cela était déplaisant pour ne pas dire « répugnant »!

Pour se rendre au repas du midi nous avons traversé l’ancien quartier des ambassades en bus. Ce quartier présente des édifices assez luxueux abritant des bureaux et un ancien hôtel très bien conservé.  Ce dernier a servi aux négociations lors de la cession de Hong Kong à la Chine. On a pu observer également des bâtiments à quelques étages servant de résidences aux « très très hauts fonctionnaires » à la retraite!

Je remarque à quel point  il y a des voitures de luxe (Audi, BMW, Mercedes etc.) quand nous circulons sur l’avenue la plus longue et la plus ancienne de Pékin: l’avenue de la paix éternelle. Elle se prolonge d’est en ouest sur 70 km.  Fait à noter également, c’est le nombre de voitures électriques toutes aussi luxueuses.  L’avenue compte 5 à 6 voies de chaque côté et encore là,

des fleurs en pots partout qui ont été déposés à l’occasion de la semaine de la fête nationale.  Il semble que 85% des gens de Pékin possèdent une voiture et que 65% des Pékinois voyagent sur 18 lignes de métro.  Nous ne sommes pas surpris d’entendre que les camions doivent circuler la nuit à Pékin entre minuit et 6 heures le matin.  Chaque voie a d’ailleurs sa vitesse permise variant entre 60 et 120 km, de manière à assurer la fluidité de la circulation.  Le permis de conduire est possible jusqu’à 70 ans aujourd’hui et la voiture doit subir une vérification technique tous les trois ans.  La ville émet 20 000 permis par mois et octroie les permis d’achat de voiture par tirage au sort!

Notre guide répète souvent « Je vous dis la vérité » à tel point que je me demande si elle dit vraiment toujours vrai?

En après-midi, nous poursuivons notre visite au « Temple du ciel ».  Destiné aux hommes seulement, ce serait le plus bel édifice d’architecture traditionnelle chinoise.  Sa construction n’est pas religieuse mais a pour objectif une bonne moisson accordée par le ciel.  On se rappellera que l’empereur est l’intermédiaire entre la voie céleste et la terre. Les enceintes carrées symbolisent la terre alors que la rondeur du temple symbolise le ciel. La couleur bleue est la couleur céleste.  Elle est réservée à l’empereur.  La couleur verte est la couleur du peuple. L’empereur empruntait la voie sacrée et impériale vers le mur de l’écho où dit-on, les conversations s’entendent du nord au sud. Sur ce site on compterait 150 arbres de plus de 300 ans sur un territoire de 274 hectares. L’empereur y effectuait deux visites par an aux solstices d’hiver et d’été.  Les fêtes chinoises sont toujours liées à la lune parce qu’avant 1911 la vie se déroulait en fonction du calendrier solaire.

À la porte de tous ces temples et palais on remarque le marchepied élevé dans le cadre des portes.  Cela servirait à chasser les mauvais esprits chinois de l’entrée!  Aussi, le chiffre « 9 » est important parce que sa prononciation est la même que « éternité »  tout comme le chiffre « 6 ».  On trouve donc 9 marches au « temple » entre chacun des niveaux.  Le chiffre 99 signifie l’amour éternel!  Les portes se trouvent également au sud alors que les fenêtres doivent se trouver au nord suivant les règles du Feng Shui.  Selon la légende, au décès on laisse une lumière allumée (bougie) pour que les morts aient de la lumière et n’aient pas peur lors de leur retour sur terre.

 

Sur la route du retour à l’hôtel, notre guide nous parle un peu plus des particularités de la Chine. Ainsi, malgré la liberté plus grande aujourd’hui, la Chine demeure un pays contrôlé.  La culture du pays est toujours agricole.  On entend encore aujourd’hui l’expression « avez-vous bien mangé? »  En fait la vie chinoise dépend du résultat des récoltes.  Cette expression est la façon de demander si « Ça va » entre Chinois.  Si on répond OK c’est que l’on a eu à manger suffisamment.   Pour les Chinois, les occidentaux sont des « gros nez »  « ou nez plats » alors qu’eux auraient de « petits nez ».  Plutôt curieux quand on prend le temps d’observer les physionomies respectives.

Selon notre guide, la loi de 1983 sur la vie privée a ouvert les Chinois à une certaine liberté.  La manifestation de 1989 sur la Place Tiananmen a accentué cette ouverture.  Elle aurait eu un certain effet positif sur les droits des citoyens.  Auparavant les guides ne devaient montrer que le beau côté de la Chine et des autorisations étaient requises pour tout.

Le mot « droit » n’existait pas dans le dictionnaire chinois.  Aujourd’hui l’État est plus permissif. Les nouveaux édifices modernes de Pékin en témoignent.  Ils sont le fruit de jeunes architectes innovateurs ayant étudié en Chine.  Selon notre guide les « anciens » ou les Chinois plus vieux ont un peu de difficulté avec cette nouvelle liberté.  D’ailleurs elle précise que « Le pays est riche mais pas toujours le peuple. »  L’absence de contestation en Chine serait fortement liée au fait que ce peuple a été en esclavage sous le régime féodal.  Par la suite les guerres intestines ont occupé les Chinois qui ont eu beaucoup à faire pour se nourrir et survivre.  Ils n’ont pas eu de temps pour la contestation!  Aujourd’hui ils sont soumis au PCC.

Notre prochaine journée débute avec la visite au magasin d’État que l’on qualifie de fabrique de perles.  En effet, on nous présente l’histoire des perles chinoises et la culture de ces dernières. Ces perles d’eau douce sont importantes en Chine.  D’ailleurs le mot « perle » est le qualificatif des impératrices, leur nom étant toujours précédé du mot « perle ».  Dans la Chine impériale, on désignait l’impératrice comme étant « la perle de l’empereur » ce qui voulait dire la femme de l’empereur.  Elle ne conservait pas son nom de jeune fille ni son prénom mais prenait toujours le nom de son mari.

Pour se rendre à la fabrique de perles on prend une autoroute à 5 voies où les voitures roulent pare-choc à pare-choc.  Notre visite débute par l’explication sur la qualité des perles: la couleur, la grosseur et la régularité des perles sont les facteurs déterminants de la qualité.  Les impératrices mangeaient des perles de toutes sortes de manières: chausson, crème, et autres produits.  Les perles dorées seraient les plus chères.  En effet, elles sont très belles! La couleur de la perle dépend de son absorption de certains éléments.  La perle dorée a donc absorbé beaucoup de cuivre et la perle noire beaucoup de fer.  Ces perles « de culture en eau douce » sont produites par coupe du cartilage intérieur de l’huître en quelques petits morceaux et l’insertion d’un morceau de cartilage dans une autre huître.  Les explications sont assez sommaires mais il faut retenir que des produits contenant de la poussière de perles ne peuvent que nous embellir!  Si on se fie aux vendeuses, elles ont dû en manger pas mal pour avoir des visages si parfaits et si blancs!

Ensuite nous auront droit à la visite et aux explications sur le jade.  Cela était moins intéressant parce que le Canada produit du jade (dans les rocheuses notamment), bien qu’en moindre quantité.  Le jade constituait la monnaie chinoise avec l’or et l’argent encore il n’y a pas si longtemps.  L’usine de jade loge au pied de la grande muraille de Chine vers laquelle nous nous dirigeons, toujours pare-choc à pare-choc même à 11 heures le matin!  On nous dit que cela est causé par la période de la fête nationale.  En route on remarque que les constructions sont modernes mais qu’il n’y a aucune activité sur les chantiers.  Cela est sans doute dû au congé national!  Mais je n’en suis pas convaincue parce que le congé n’a pas encore débuté!

En route vers la grande muraille on sent la montée.  Nous mangeons au restaurant de la fabrique de jade et nous commencerons l’escalade de la Grande muraille après le lunch.  Le jade est très beau et il y en a de toutes les couleurs: du vert foncé, le plus cher, au blanc le plus pur et symbole de la réunion familiale en passant par le jade rouge jusqu’au jade cristal.  C’est vraiment très beau.

La Grande muraille ou plutôt les Grandes murailles sont des constructions ressemblant à des fortifications.  Elles étaient construites pour se protéger des ennemis entre le IIIe siècle avant Jésus Christ jusqu’au XVIIe siècle après.  Elles avaient pour fonctions de défendre le nord de la Chine contre l’envahisseur.  Construites sous la dynastie des Ming ces fortifications impressionnent.  Elles s’étirent sur plus de 6 700 km à raison de 6 mètres environ de hauteur et 5m de largeur.  Nous débutons à un point à partir duquel nous pouvons monter sur 1 km

(environ 200 marches) avant d’arriver à une plate-forme de bonne taille.  Je ne me suis pas rendue au bout où se trouverait « le » promontoire impressionnant.  Je me suis contentée du premier point d’observation parce que la montée est difficile avec des marches de hauteur inégale et une pente assez abrupte.  Le point de vue était tout de même fabuleux et offrait plusieurs tronçons de la muraille à perte de vue.  C’est vraiment envoutant et la température était idéale.  Tout le long de la montée la vue est spectaculaire.  Evidemment il y avait beaucoup de familles chinoises et c’était très amusant de les voir nous prendre en photos ou nous demander d’être photographié avec nous. Visiblement nous étions des spécimens rares dans cette faune toujours souriante.  Il faut dire que ma compagne de voyage Lucie est blonde !

Au retour, on passe par le vieux Pékin.  Le quartier de Ming est remarquablement restauré.

C’est là que se trouve d’ailleurs le grand réservoir d’eau donnant une impression très reposante. L’eau provient du fameux canal impérial, le grand canal de pékin, alimentant les douves de la Cité interdite.  Ce canal de 1800 km de long permettait le transport entre la mer de Chine et la capitale.  Plusieurs tronçons subsistent encore aujourd’hui.  Notre ballade autour de ce lac dit « des ethnies » nous permet de constater que les commerces modernes remplacent graduellement les anciennes boutiques et résidences.  Ce vieux quartier offre une vue de ce qu’étaient les anciennes habitations de la ville.  Ces petites maisons n’ont pas de sanitaires ni de chauffage intérieurs.  Visiblement on les conserve pour le tourisme!  Néanmoins les petites ruelles étroites et les « pousse-pousse » sont plutôt sympathiques.  Nous passons devant l’édifice qu’Hergé a reproduit dans « Tintin et le Lotus Bleu »!  Comme c’était jour d’école il y avait peu de monde, mais à partir de 20 heures il y aurait beaucoup de jeunes fréquentant les cafés et autres boutiques.  Il est interdit de se baigner dans le « lac des ethnies » mais après 17 heures l’absence de contrôle a pour conséquence quelques baigneurs en cette journée plutôt chaude.

Sur la route vers l’hôtel nous passons devant le parc olympique où nous pouvons admirer le magnifique « nid d’oiseau » construit pour les jeux de 2008.  Un édifice assez extraordinaire devenu le stade national de Chine. Il offre un magnifique point de vue et peut accueillir 100 000 spectateurs assis.  Les édifices de la ville olympique sont aujourd’hui loués à des sociétés commerciales.  C’est la partie jeune et très moderne de Pékin.  Pour les jeux d’hiver de 2022 le gouvernement construit un stade de ski intérieur à 2 heures de Pékin en TGV.

Nous traversons ensuite le quartier des étrangers.  Ce quartier très moderne loge 20 000 étrangers.  Puis c’est le quartier des ambassades.  Le Canada possèderait  la plus grande ambassade à Pékin.  C’est étonnant de constater qu’il n’y a pas de bruit de klaxon à Pékin même si la circulation est aussi dense de jour comme de nuit.  En effet, un règlement  municipal l’interdirait!

Comme tout le groupe avait pris  le tour« Beijing by Night » on poursuit la visite avec un repas chinois autour d’une table ronde où nous sommes tous les douze participants du groupe. Notre tour de nuit est plutôt sommaire avec une visite d’une place moderne où les écrans géants dévoilent des publicités toutes plus voyantes les unes que les autres au-dessous desquels défilent une série de magasins affichant de grandes marques occidentales. «  The Place » c’est son nom, possède le plus grand écran plasma au monde.  Compte tenu de notre fatigue ce tour n’a impressionné personne du groupe!

Demain nous prenons l’avion pour Chongqing où nous pourrons admirer les célèbres Pandas.

 

Chongqing

Nous arrivons à Chongqing et « Jacques » notre guide  nous accueille chaleureusement. Chongqing veut dire « double bonheur » et c’est la municipalité la plus peuplée de Chine avec environ 33 millions d’habitants dont 14 millions en zone urbaine.  Sise sur la rive nord du Yangzi cette municipalité a été créée de toute pièce en 1990 pour répondre aux besoins de la construction du barrage des Trois Gorges.  Elle faisait auparavant partie de la province du Sichuan.  Au départ elle avait pour mandat de s’occuper des gens déplacés par le projet hydroélectrique des Trois Gorges.  On peut facilement s’imaginer l’envergure des besoins et les tentations de corruption qui s’en sont suivies.

De fait, à part les travaux des Trois Gorges, cette municipalité a beaucoup fait parler d’elle dans les années ayant suivi la nomination de Xi Jinping à la tête du Parti Communiste Chinois (PCC) en 2012.  Le  chef du PCC de la municipalité-province de Chongqing de 2007 à 2012 se nommait Bo Xilai.  Il avait été auparavant Ministre du Commerce de la Chine (2004-2007).  Il s’était fait une réputation en luttant fortement contre la mafia locale en 2009.  Très influent au PCC il fut démis de ses fonctions en 2012.

La mise en accusation de la seconde épouse de Bo Xilai (Gu Kailai) pour avoir commandé le meurtre d’un homme d’affaires britannique a déclenché un processus de mise en accusation de Bo Xilai lui-même.  Le 20 août 2012 son épouse était  condamnée à la peine de mort avec sursis.  Quant à Bo Xilai, le 22 septembre 2013 il était condamné à la prison à vie, ses droits politiques étaient supprimés et ses biens saisis.  Malgré sa tentative d’appel, il demeure à la prison de Qincheng, une installation de détention pour l’élite.  Son épouse réside également dans le même genre d’installation de luxe.  Quant à leur fils, diplômé de Harvard, il vit aux Etats- Unis.  Certains spécialistes prétendent que l’éloignement de Bo Xilai avait pour but de consolider le pouvoir de Xi Jinping sur le PCC.  Le dernier congrès du PCC en octobre 2017 semble leur donner raison en confirmant l’autorité suprême de XI Jinping.

Chongqing est située dans une sorte de cuvette.  C’est une ville « d’eaux et de montagnes » en pleine croissance sur les bords du Yangzi.  Son industrialisation est impressionnante des deux côtés du Yangzi.  Cette ville a d’ailleurs déjà été capitale de la Chine au temps de la guerre sino-japonaise (1937-1945) sous le régime nationaliste de Tchang Kaï-chek.  Elle fut alors la ville la plus bombardée de Chine!  La ville fut libérée par Mao en 1950 après l’établissement de la nouvelle Chine (1949) c’est à dire de la République Populaire de Chine.  Aujourd’hui Chongqing est un centre important de l’industrie lourde, de la fabrication notamment électronique et du génie nucléaire.  C’est de Chongqing qu’origine la fondue chinoise telle que nous la connaissons en occident.

Plusieurs ponts relient les deux rives de la ville et ils sont tous plus beaux les uns que les autres.  Après le déjeuner nous partons pour le zoo de la ville où se trouvent bon nombre de pandas.  C’est une visite que j’attends avec impatience, parce que je n’ai jamais vu de pandas vivants.  Le temps est moche à Chongqing.  Il fait gris et il semble que ce soit la couleur normale du temps.  C’est sans doute un bon climat pour le bambou, dont se nourrissent les pandas.

Le Sichuan est le pays natal des pandas.   On y trouve une réserve naturelle de bambou.  La capitale du Sichuan, Shenzhou à 300 km au nord de Chongqing possède un important centre de protection des pandas.  Par contre, le zoo de Chongqing est connu à travers le monde pour ses pandas.  Il a été mis sur pied en 1953 et le pavillon des pandas géants remonte à 1960.  Il a été rénové en 1989.

C’est assez impressionnant de voir ces belles bêtes plutôt attachantes.  Le panda est un animal en voie d’extinction parce que c’est un animal qui n’aime pas s’accoupler.  Alors il faut avoir recours à l’insémination artificielle.  À la naissance, son poids varie entre 100-140 grammes.  Il est beaucoup trop petit pour la femelle d’où le besoin de le protéger.  C’est un animal solitaire qui n’aime pas se déplacer.  Il est végétarien et ne mange que du bambou.  Nous pouvons les observer de très près et très facilement.  Il y en a plusieurs dont une jeune femelle appelée Tintin.  C’est fascinant de les observer paresseusement accrochés aux arbres ou bien installés à manger du bambou.  Après cette période d’observation nous poursuivons notre visite du zoo fort bien aménagé.  Devant le site des lions nous pouvons constater que le lion est plus porté sur l’accouplement que le panda!  Deux belles bêtes nous en font une démonstration claire.

 

Le Fleuve Yangzi ou le fleuve bleu

Après cette visite nous partons pour l’embarquement sur le bateau de croisière fluviale sur le Yangzi.  La cabine est confortable avec une salle de bain avec bonne douche.  Elle est assez grande pour un bateau, elle est fonctionnelle avec peu de rangement.  Notre cabine possède un petit balcon avec 2 chaises et une table ronde.  Les suites se trouvent en haut et coûtent plus chères mais elles semblent très luxueuses et possèdent leur terrasse privée à savoir réservée pour les occupants des suites seulement.  Au total nous voguerons sur 815 km du début à la fin de la croisière.

Au fil de l’eau, la brume ne nous quitte pas avec une densité variable selon les passages.  On peut observer du bateau, des villages en montagnes, des sites industriels, de la construction résidentielle, des petits bateaux et plusieurs ponts reliant les deux rives.  Je remarque que nous suivons un chenal balisé par des petits bateaux supportant des balises rouges tout le long du parcours.  L’air est bon même si le temps est très variable.  Le soleil et les montagnes offrent un paysage typiquement chinois de nuages et de soleil toujours variable.  On peut voir qu’il se fait du dragage dans le lit du fleuve.

Après environ 240 km nous arrêtons à la « pagode rouge » du village déplacé de Shibao. Cette première escale pour voir la « perle du Yangzi » qu’est la pagode rouge nous force à prendre un pont suspendu.  Afin d’éviter qu’elle soit inondée par le harnachement du Yangzi, on y a aménagé une île sur le lopin de terre où elle se trouvait.  Construite en1819 sous la dynastie des Ming elle compte 12 étages et 56 m de haut.  La particularité de cette pagode est qu’elle a été construite sans clou!  Elle est très impressionnante à voir.  À ses pieds, se trouvent un très beau parc où un mur de marbre sculpté raconte les batailles et les victoires des Ming!

Le 1er octobre, jour de la fête nationale, nous pénétrons dans l’embouchure des Trois Gorges. Trois sommets de montagne se rejoignent en offrant des falaises rocheuses majestueuses. Nous sommes tous sur le pont à 6h45.  Devant nous le spectacle est magnifique.  Des pics montagneux se croisent dans les nuages dispersés en mouvement perpétuel.  Un spectacle naturel impressionnant.  On oublie les bateaux qui passent tout près soit en quittant l’embouchure ou en y pénétrant.  On avance doucement pour nous permettre d’observer les deux rives.  A bâbord nous pouvons voir de nombreux édifices à logements suspendus à la montagne.  Des cultures en escalier, des belvédères et bien sûr des lignes de transport d’électricité suspendues à d’immenses pylônes.  À tribord, les montagnes sont trop abruptes à ce niveau pour y construire quoi que ce soit.  Les falaises rocheuses sont rouges.  Nous passons la première gorge celle de Qutang,  Plus tard nous prendrons une excursion sur le ruisseau de la déesse pour entendre et imaginer la légende du rocher!

Le bateau frôle pratiquement les falaises nous permettant de bien voir les nombreuses grottes dispersées dans ces falaises.  L’eau est d’un calme plat ce qui donne l’impression d’être seul dans ce site grandiose.  Le passage est très étroit.  Une fois l’entrée de la gorge passée les montagnes s’adoucissent et les sommets semblent faire le dos rond.  Graduellement le jour se lève et les nuages se dispersent révélant des sommets somptueux dessinant un spectacle continuel.  On peut distinguer les constructions agglutinées aux montagnes, sans doute des résidences de travailleurs, et quelques champs de culture étagés.  À certains endroits la montagne semblent tranchée.  Le fleuve s’élargit à ces endroits.

L’eau du Yangzi est brune à cause de la composition sablonneuse du lit du fleuve dont la montée des eaux fréquente draine la terre des montagnes.  À quelques endroits on peut voir des sorties des quelques mines de charbon.  Les résidus sont généralement recouverts pour éviter la dispersion des poussières de charbon sans doute.  Quelques barques de pêcheurs naviguent tout près et les petits bateaux qui nous conduirons au ruisseau de la déesse s’approchent doucement.  Ces bateaux sont plats et recouverts d’un toit ressemblant au toit des pagodes chinoises.  Lors de notre excursion, on attire notre attention sur des cercueils accrochés aux parois rocheuses « à la façon des habitudes anciennes ».  Depuis la montée des eaux du barrage (environ 60 m) cela ne se fait plus et plusieurs ont été submergés alors que les autres auraient été déplacés vers les musées pour être conservés.

Nous passons plus tard la seconde gorge, celle de Wu et la troisième, la gorge de Xiling.  Nous arrivons aux écluses des Trois Gorges à l’heure de l’apéro.  Devant nous se trouve l’escalier d’écluses.  Nous entrerons dans la première écluse et prendrons 45 minutes pour descendre.  Il nous faudra environ 4 heures pour traverser 5 écluses.  Il existe également un ascenseur à bateau pour des poids de 3 000t permettant de réaliser le passage en 25 minutes.  L’ingénierie est impressionnante.

Nous sommes dans la province du Hubei où semble-t-il les filles sont les plus jolies de Chine! Lors de ma première visite en 1996, alors que je répondais à une question d’un haut dirigeant du projet des trois Gorges, que je n’avais pas d’enfant, ce dernier m’a généreusement offert un « bébé du Hubei, où les filles sont les plus jolies ».  J’avais gentiment refusé l’offre!  Je le répète, pour les chinois, les enfants sont très importants et pour lui c’était un grand chagrin pour moi de ne pas avoir d’enfant.

 

Le barrage des trois gorges

Le barrage des Trois Gorges a pris 18 ans à construire de 1994 à 2015.  Il a déplacé environ 1,3 millions de personnes et inondé une centaine de villages.  L’objectif initial était la régularisation des eaux du Yangzi où les variations des crues d’une grande intensité inondaient annuellement environ 10 millions de personnes sur leurs passages et en en tuant occasionnellement un million.  Le second objectif de ce barrage était le transport des marchandises sur un fleuve central jusqu’alors impraticable sur toute sa longueur pénalisant ainsi le développement du pays.  Le coût de transport est donc passé de 8 Yuan (renminbi) à 3 Yuan la tonne.  Enfin le troisième objectif était la production d’électricité représentant

aujourd’hui 12% de toute l’électricité produite en Chine annuellement.  Selon nos guides, le coût du projet aurait été de 25 milliards de $.  Pour le financer on aurait facturé 2 centimes par Kwh à tous les consommateurs chinois d’électricité.

Peu de gens savent que ce sont des ingénieurs canadiens qui ont réalisé les études de faisabilité de ce gigantesque projet.  D’ailleurs au moment où j’ai visité la Chine pour la première fois (1996), l’objectif de cette visite officielle était de mettre en valeur l’expertise québécoise en matière de réalisation de grands projets hydroélectriques.  Les fournisseurs québécois de turbines ont d’ailleurs non seulement été invités à répondre à l’appel d’offres mais ils ont gagné la fabrication de la moitié des groupes de génératrices requis pour la production hydroélectrique.  Cette mission sur le site du barrage, bien que contestée au Québec, fut la première par un Ministre d’un gouvernement en provenance du Canada.  Par contre elle avait été très visible en Chine à l’époque et fut un véritable succès pour toutes nos entreprises!  Ce contrat a permis au Chinois d’acquérir l’expertise pour devenir eux-mêmes les fabricants de l’autre moitié des équipements.   Le Québec  avait eu un net avantage dans cette concurrence n’ayant pas d’antécédent colonial et nous l’avions bien mis en valeur lors de cette mission! C’est le Premier Ministre du Québec de l’époque qui est allé représenter le Québec pour la signature des contrats l’année suivante.

La visite du complexe des Trois Gorges se déroule sous la pluie mais l’aménagement est telle que nous ne souffrons pas trop du mauvais temps.  C’est absolument impressionnant de constater l’ampleur et la qualité des aménagements.  J’en suis encore émue.

De retour au bateau, le massage chinois est très apprécié avant la soirée d’adieu!

Le lendemain c’est l’excursion à Jinzhou, ville préfecture du Hubei et coucher à Wuhan en aval du barrage.  Cette ville compte un modeste 6,5 millions d’habitants et est située au centre d’une boucle du fleuve Yangzi.  Nous visitons le musée d’histoire où se trouvent quelques objets de soie découverts lors de la construction des routes et une momie très bien conservée découverte en 1974.  La technique de momification remonterait à plus 100 av J-C et permet de conserver souples tous les organes et le corps du défunt.  Cela se voit.  On aurait trouvé plusieurs autres momies en Chine depuis ce temps.  C’est assez étonnant.  Ce qui est triste dans ces découvertes, c’est que lors de la révolution culturelle (1966-1977) le passé culturel de la Chine a été littéralement effacé pour ne pas dire renié.  En conséquence les guides plus âgés ayant traversé cette épreuve possèdent une certaine connaissance de leur passé féodal mais les plus jeunes nés après 1977 n’ont aucune idée de ce passé pourtant si important dans l’histoire du monde.

Néanmoins, le musée d’histoire de Jinzhou est intéressant en ce qu’il permet d’en apprendre un peu sur cette ville qui a longtemps contrôlé le cours du Yangzi.  Ce fut également la capitale des 20 rois du royaume de l’État de Chu pendant plus de 400 ans.  L’édifice du musée est particulièrement représentatif de l’architecture chinoise.  Le guide nous souligne que cet édifice était un temple avant la révolution culturelle.  Malheureusement il reste très peu de décoration originale d’émail et de nacre du tombeau des rois de Chu dans ce temple.   Cependant la richesse des soies et des brocards en présentation nous révèle l’importance de la soie dans la sépulture des rois.  Le corps devait être enroulé dans 13 couches de soie!  Les dessins de dragon (pour l’empereur)  et de phénix (pour l’impératrice) montrent bien l’importance de ces pièces de soie.

La ville possède encore ses anciennes fortifications sur 1km alors qu’à l’origine le rempart courait sur 75 km.  La visite du parc des remparts dévoile une statue de Qu Yuan, poète et vice- premier ministre du royaume de Chu.  Il aura marqué 2 000 ans d’histoire.  Plusieurs courses de bateaux dragons ont lieu ici durant le cinquième mois du calendrier chinois en sa mémoire.

 

Wuhan

Enfin, nous prenons la route vers Wuhan pour une durée de 4 heures.       Cette dernière est le premier port de Chine.  Nous traversons une région riche en pétrole.  Cette région possède de bonnes infrastructures et notre guide nous souligne que dans cette région il n’y a pas de taxe agricole.  On cultive ici du blé, du colza, du riz, du coton.  Si le champ est loué à la coopérative, le paysan en retire un certain revenu.  Sinon, il peut cultiver son champ et vendre une partie de sa production tout en conservant le reste.  Les paysans souffrent du coût élevé des frais médicaux parce que l’État en rembourse très peu.  Alors que le logement est un problème en ville, ce n’est pas le problème des paysans.  Plus loin on voit des petits champs cultivés, des champs de panneaux solaires et beaucoup de tours affichant une annonce de location ou de vente.

Wuhan regroupe trois anciennes villes.  Elle est très polluée avec 1,6 millions de voitures.  On remarque beaucoup de constructions et beaucoup de projets arrêtés sans doute à cause du congé national!  Néanmoins on voit également beaucoup d’appartements qui semblent vides et qui annoncent un numéro de téléphone à contacter pour l’achat.   Je remarque également que le virage en « u » est permis pour les bus!  La ville a visiblement un problème de circulation avec ses 9 ponts sur le Yangzi.  Notre guide est plutôt amusant avec toutes ses phrases qui commencent par  «  alors c’est quoi »?  Le lendemain nous prenons le train rapide vers Hangzhou!  Notre guide est très inquiet parce qu’il craint l’affluence à la gare à cause du congé national.  Il nous fera lever un peu tôt, un peu trop tôt d’ailleurs.  Heureusement le trajet sera assez long pour reprendre le sommeil le cas échéant.

 

Hangzhou

Notre arrivée à Hangzhou est impressionnante et notre guide absolument charmante et très informée.  Cette ville de 8,7 millions d’habitants est riche avec de nombreuses usines de voitures.  C’est la ville où se développe Alibaba (plus grosse compagnie d’internet chinoise) avec ses 46 000 employés!  La guide nous a fait bien rire en rappelant que le propriétaire d’Alibaba avait fait une photo avec Justin Trudeau lors d’une visite au Canada et que toute la Chine a trouvé Justin Trudeau très beau et Jack Ma très laid!   Elle s’en est bien amusée.  Nous y découvrirons le « Lac de l’ouest ».  Le siège social d’Alibaba est d’ailleurs tout près du Lac de l’ouest.

L’innovation est rapide en Chine et ce, pour plusieurs raisons.  D’abord, la taille de l’économie qui est la deuxième plus grande au monde.  Le fait que la langue et la culture soient homogènes sur tout le territoire ou presque, joue aussi un rôle crucial.  Les infrastructures  (routes, sans fil, larges bandes) sont récentes et donc plus modernes qu’en Amérique.  Aussi l’attitude des consommateurs qui sont très curieux et audacieux pour les nouveaux produits à en juger par leurs appareils sans fil et leurs outils de paiements mobiles.  Enfin, les entreprises d’Etat seraient tellement inefficaces que les nouveaux arrivants sur le marché peuvent les remplacer rapidement.  Tout cela peut expliquer une grande partie de la réussite de Hangzhou.

Hangzhou est la capitale de la province de Zhejiang à 200 km au sud de Shanghai.  Cette ville est construite au fond de la baie de Hangzhou sur le bord du « Lac de l’ouest ».  Ce serait le plus beau lac de Chine et en tout cas le plus connu puisqu’on peut le voir au verso de tous les billets d’un yuan.  Cette ville compte 3 000 ans de civilisation et possède un magnifique patrimoine architectural.  Elle fut la deuxième capitale de la dynastie Song après avoir été longtemps  la capitale de la dynastie Tang.  C’est sous cette dernière dynastie que la région du Lac de l’ouest fut appelée par les poètes comme étant l’équivalent du paradis terrestre.  Notre guide nous fait remarquer que tous les fleuves coulent d’est en ouest en Chine d’où l’importance d’avoir construit le fameux canal vers Pékin à partir de Hangzhou.  On nous a dit que chaque famille du royaume a dû fournir une personne pour la construction de ce canal.  À 3 millions d’ouvriers il a fallu sept ans pour le construire.

L’empereur collectait par la suite une taxe sur tout le commerce circulant sur le canal! Aujourd’hui le canal empêche les inondations dans la ville. On disait de cette ville qu’elle était le paradis terrestre parce qu’elle était située loin de l’empereur, donc peu sujette à des guerres de pouvoir, et son climat était favorable pour le vers à soie, le riz, le thé et pour les intellectuels qui préféraient vivre au sud de l’empereur!  D’ailleurs les maires de cette ville étaient généralement des intellectuels ou des artistes.

Notre visite commence par une marche dans le parc du Lac de l’ouest.  Des stations de vélos en libre-service sont en location pour 1 yuan l’heure.  Cet oasis de calme est très fréquenté par les touristes chinois en vacances.  Nous prenons un joli petit bateau électrique pour une excursion sur le lac qui nous permettra d’admirer non seulement la beauté du paysage mais

également les trois « Stupa » (tombeau de Bouddha) véritables curiosités du lac surtout à la pleine lune.  Très pratiqué sous la dynastie des Tang, le bouddhisme n’est pratiquement plus pratiqué aujourd’hui en Chine.  Le lac mesure 15 km de circonférence et un peu plus de 2 mètres de profondeur.  Il est parsemé de petites îles et d’un joli pont piétonnier.  Il fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO.  Ce lac entouré de collines nous permet de profiter d’une heure très paisible où l’on nous rappelle qu’une scène submergée permet des spectacles grandioses notamment à l’occasion d’événements internationaux comme le G 20!  L’eau du lac de l’ouest est changée tous les mois par un système de traitement d’eau à l’entrée du fleuve situé à 900 mètres environ du lac.  Le fond du lac est argileux et le lac doit être vidé régulièrement pour en éliminer l’argile.

C’est un endroit magnifique avec une flore exceptionnelle à cause du climat.  On peut voir une allée de platanes français, des « osmanthus » en fleurs ainsi que plusieurs « ginkgo bilobas » dont le système reproducteur est assez complexe et dont les fruits sont excellents pour la circulation du sang.  L’osmanthus est un arbuste à fleur jaune ou blanche, dont le parfum est très fort.  D’ailleurs c’est une odeur familière dans les magasins chinois de Montréal.  On trouve aussi dans ce jardin des camphriers à l’origine du « baume de tigre » bien connu en occident. Enfin,  un bassin de lotus affiche des feuilles immenses dont la racine serait apprêtée au repas.

Près du Lac de l’ouest on remarque des magnifiques hôtels de luxe dans un jardin de toute beauté.  En regardant le jardin on voit de superbes bonsaïs. Ces plantes seraient originaires de Chine et non du Japon.  De plus, notre guide nous souligne que les caractères de l’écriture japonaise auraient été influencés par les caractères chinois sous la dynastie des Tang.  En effet, à cette époque un prêtre chinois visita le Japon et ramena avec lui 100 étudiants japonais à qui il enseigna l’écriture!  D’où le fait que les caractères japonais ressemblent un peu aux caractères chinois.

Durant notre visite à Hangzhou nous irons visiter une plantation de thé.  Le thé local est le thé vert de « Long Jing ».  C’est un thé de grande renommée et non fermenté contrairement au thé noir.  Il a la particularité d’être séché à la poêle et non par déshydratation et ses feuilles sont mangeables.  La fermentation foncerait le thé. Le thé vert est très recherché pour les polyphénols (comme le raisin et les tomates).   C’est un antioxydant très puissant.

Autour de ce village, les collines couvertes de théiers se situent au sud du Lac de l’ouest favorisant ainsi la culture.  On cueille non pas la fleur de thé ni les feuilles mais les bourgeons. La meilleure période serait en mars ce qui permet aux bourgeons de se renouveler plus tard. Contrairement au thé en sachet où les feuilles de thé sont coupées, les feuilles du thé de Long Jing sont complètes.  On peut faire 5 infusions avec une pincée de ce thé. Evidemment le thé présenté n’est pas disponible à l’exportation justifiant son prix exorbitant pour l’achat immédiat.

Les membres de notre groupe ont monté dans la plantation en escalier pour voir la belle vue de la région.  Je ne l’ai pas fait préférant plutôt observer ce site élégant où les Chinois se bousculaient pour différents achats.  La vie moyenne du théier est de 89 ans et l’arbuste du théier est à son meilleur entre 5 et 15 ans d’âge.  Ici il semble que la propriété soit collective où chaque famille possède son carré de culture. Le paysan paie une contribution (taxe) à l’État et garde le reste de la production pour lui.  Sur la propriété on peut observer une superbe statue de Lu Yu, cet auteur chinois de la dynastie Tang mieux connu pour son ouvrage « le classique du thé » publié en 780!  Le thé que nous avons acheté (évidemment) était le thé de l’empereur. C‘est ici que nous avons appris la coutume de verser l’eau trois fois pour accueillir un visiteur.

Cela signifierait « bienvenue ».  Si l’invité cogne sur la table avec deux doigts, trois fois de suite, cela signifie « merci beaucoup ».  S’il cogne avec tous les doigts cela signifie qu’il en veut encore.

La préparation du thé ne tient pas d’une cérémonie comme au Japon, mais il faut quand même quelques précautions.  L’eau doit être à 80C. L’eau doit avoir bouillie et il faut attendre 2 minutes pour l’infusion.  On peut faire du thé avec de l’eau minérale et du citron ce qui serait très bon.  Les Chinois mangent les feuilles de ce thé pour nettoyer la bouche.

Les études sont gratuites en Chine pour les 9 premières années: 6 ans de primaire et 3 ans de secondaire.  Le lycée et l’université sont à charge.  Il existe encore aujourd’hui un contrôle sur le déplacement des personnes comme souvent dans les pays communistes.  À la naissance d’un enfant, l’enregistrement est important afin d’obtenir une place à l’école plus tard.  On ne déménage pas en Chine.  De plus, il faut une autorisation de la part du Bureau du plan familial pour avoir un enfant, à la fois pour la mère et pour le père.  Ensuite l’enfant peut obtenir sa carte de citoyenneté une fois bien enregistré.  Sans l’enregistrement le bébé sera considéré comme étant « au noir » et les parents seront sujets à une amende.  Il semble que le paysan qui n’a pas beaucoup de revenu peut avoir plusieurs enfants parce qu’il serait moins contrôlé.

Bien que les enfants uniques soient très choyés et une de nos guides/accompagnatrices en

était une preuve vivante, l’éducation des enfants est très suivie.  Dès la maternelle on enseigne l’éducation politique et l’enfant apprend que le pays est bon!   En réponse à une question, cette guide/accompagnatrice confirme que son père est membre du Parti communiste chinois (PCC)! Cela explique beaucoup, à mon avis, sa liberté de parole et les avantages de déplacement qu’elle semble avoir.  Selon elle, les visas pour visiter d’autres pays sont difficiles à obtenir parce que l’on craint toujours que les chinois ne reviennent pas chez eux.  Pourtant cette jeune femme avait beaucoup voyagé hors de Chine…

Selon cette guide/accompagnatrice, les écoles publiques en Chine seraient meilleures que les écoles privées.  Les chinois doivent apprendre le mandarin, l’anglais et les mathématiques obligatoirement.  Environ 10% des étudiants peuvent appliquer pour devenir membre du PCC. Pour être employé du gouvernement il faut être membre du PCC.  On doit faire beaucoup d’études et plusieurs vérifications sont faites au sujet du candidat (e).  Il faut aussi payer à chaque mois une certaine contribution pour joindre le PCC.  Considérant que la grande majorité des membres du PCC sont très riches, il peut y avoir des avantages à devenir membre du PCC et de s’inscrire aux concours!  La revue The Economist  du 23 Septembre 2017, révélait qu’il y a 609 milliardaires en Chine contre 552 aux Etats-Unis.  Elle ne précisait pas si ces derniers faisaient parti du PCC.  Dans les faits, environ 5% des chinois seraient membres du PCC. Aucun de nos guides n’a montré de l’intérêt au PCC ce qui m’a étonnée.  Peut-être que leur relation familiale est suffisante pour leur assurer quelques avantages!

La politesse semble un comportement très rare en Chine et cela nous a été confirmé par certains guides!  On peut sans doute expliquer ce comportement par l’histoire du pays où chacun a dû voir à sa propre survie durant tout le XX ième siècle!  Les chinois ne possèdent pas de fusil, même pas les policiers.  C’est illégal d’en posséder un.  Les chinois seraient peureux et aiment se tenir en groupe.  D’ailleurs le « Kung Fu » serait un ensemble d’exercices pour se protéger soi-même.  Il est possible que certaines gens possèdent des fusils mais cela est très secret et constituerait un peu un héritage du passé à la suite du terrible massacre de Nankin effectué par les japonais.  Ce souvenir serait la raison pour laquelle le gouvernement chinois n’accorde pas de visas aux japonais pour venir visiter la Chine.  Par contre, les chinois sont très friands de visites au Japon à cause de la qualité de ce qui s’y fabrique et s’y vend en particulier la nourriture!  Les chinois n’ont pas confiance en leur propre transformation de nourriture.

En quittant Hangzhou on constate combien cette ville est verte, riche et belle.  Des jardins, de sculptures et des édifices très modernes défilent devant nous le long de cette autoroute à 3 voies avec d’autres voies réservées aux vélos, aux scooters et un trottoir pour la marche, le tout entre de beaux arbres et des fleurs.  Le long des plates-bandes divisant les voies on peut admirer les pots de fleurs de poinsettias et de chrysanthèmes entassés au bout de chaque rangée.  C’est sans doute à cause de la fête nationale.  Ici l’architecture européenne et américaine ont la cote.

 

La montagne jaune

Notre guide pour la Montagne jaune s’appelle Fan Fan (Fang Fang en Chinois).  Elle est très sympathique et vient d’avoir un bébé.  Son patois est « en Chine c’est comme ça ».  On arrive en fin de journée.  C’est la première fois que nous logerons dans un hôtel de propriété régionale.  Nous avons toujours logé dans des hôtels de chaînes internationales.  Il s’agit d’un immense centre de congrès un peu isolé du centre-ville.  Comme c’est la saison des mariages (congé national oblige) il y a des feux d’artifices partout.  C’est la coutume d’offrir ce spectacle au village quand la jeune fille se marie.  Un festin de mariage aura lieu d’ailleurs à notre hôtel durant notre séjour.

Nous sommes dans la ville de Huangshan (ville des « monts jaunes ») dont l’architecture est noire et blanche en l’honneur des monts jaunes.  La route a été longue, l’hôtel est confortable. On y soupera et on se reposera pour la grande excursion à la montagne jaune le lendemain.

La montagne s’annonce comme « the Birthplace of Tourism in China ».  C’est le père de l’ouverture de la Chine après le décès de Mao, Deng Xiaoping qui a vu à l’aménagement de ce site de sa région natale.  Le site fait 1 600 m de haut et possède 49 km de sentiers aménagés de marche, de promenade ou d’escalier.  Il y a de nombreuses plates-formes pour faire des photos, manger ou se reposer.  C’est très bien aménagé.  Il y a une foule de chinois (fête nationale oblige) et tout le monde se bouscule.  C’est un site impressionnant où nous montons à un premier niveau en bus.  Ensuite des gondoles nous mènent au premier sommet d’observation.  De là, nous entamons une marche suivie de montées diverses le tout pour 4,9 km selon mon iphone!  La promenade est formidable et nous permet de voir ce que les chinois appellent la « mer des nuages » en référence aux changements brusques et continus des nuages dont le mouvement est semblable à celui des marées.  C’est vraiment unique.

Le temps est splendide avec une variation de soleil, de nuages et de brouillard.  Deux d’entre nous ont eu la chance de voir ce que les chinois appellent la « lumière de Bouddha ».  Il s’agit d’un arc-en-ciel en forme de boule absolument exceptionnel.  Elles en ont fait une belle photo. Selon notre guide cela annonce la chance.  Tout ce qui est une surprise agréable semble annoncer la chance ici.  Comme nous sommes dans l’esprit chinois depuis un certain temps, considérant cette chance, quelqu’un a proposé d’acheter un billet de loto, ce qui fut fait grâce à la technologie.  Mais la chance ne nous a pas souri!

Cette visite a fait ressortir à mes yeux le choc de la civilisation chinoise.  L’avant 1990 c’était la Chine d’hier: post révolutionnaire avec sa politique de l’enfant unique, le déplacement des paysans vers les milieux urbains, et les traditions bouddhistes et taoïstes.   Aujourd’hui tout change avec la technologie.  Le pays bouge très vite et la population suit. La population des campagnes a peut-être un peu plus de difficultés que celle des villes à suivre mais elle bouge également.

 

Shanghai

En route vers Shanghai nous ferons un arrêt pour manger dans une résidence privée.  C’est une expérience heureuse.  Nous avons mangé un excellent repas du midi.  Plusieurs propriétaires dans les campagnes tiennent restaurant à l‘étage de leur maison dans une grande salle.  En quittant certains veulent laisser un pourboire.  Quelqu’un a laissé 5 Yuans et un autre un yuan.  Curieusement celui qui avait laissé un yuan se l’est vu remettre en précisant que le pourboire n’était pas accepté.  Par contre, le billet de 5 yuans n’a pas fait l’objet d’une remarque et ni d’un retour.  « En Chine c’est comme ça»!

Comme la route est longue jusqu’à Shanghai et que les autobus chinois n’ont pas de toilette à bord il faut arrêter à un arrêt aménagé sur l’autoroute.  C’est un arrêt routier moderne parce que nous sommes dans une province riche reconnue pour la fabrication de vêtements.  On y trouve toutes les franchises américaines de McDonald au Starbuck!  C’est immense.  Les toilettes publiques sont tout de même à la turc alors il faut trouver une toilette pour handicapé ou une toilette pour les mamans avec table à langer.  Ce sont les « pot toilet » qui sont comme nos toilettes occidentales.  Il faut chercher ou demander parce qu’elles ne sont pas toujours faciles à trouver.  Les toilettes publiques ne se verrouillent pas toujours en Chine.  Il faut être vigilante. Durant cet arrêt c’est incroyable d’observer le nombre de chinois accrochés à leur portable! Certains en ont même deux: un iphone et un Huawei, la marque chinoise.  Sur la route je ne peux m’empêcher de remarquer encore la quantité de tours de télécommunication le long de la route.

Notre arrivée à Shanghai est impressionnante.  Notre guide s’appelle Lee.  Il est typique de l’enfant roi chinois! Habillé en jeans et kangourou, téléphone en main et basket aux pieds il est âgé d’environ 33 ans.  Il est avec Sinorama depuis 12 ans, soit depuis le début.  On voit qu’il est habitué aux Québécois et ne se prive pas de référer à nos habitudes.  Il est assez intéressant quand il lâche son téléphone pour nous donner quelques explications.

Notre première excursion sera sur la rue marchande principale de Shanghai, la rue  Nankin. C’est la rue des boutiques de luxe.  Cette ville est belle.  Elle est séparée par une rivière en serpentin ce qui donne à la ville une impression aérée.  Telle qu’elle est aujourd’hui  c’est une ville assez jeune contrairement à Pékin.  Elle date de 30 ans.  Par contre, elle possède un vieux quartier de plus de 200 ans avec un boulevard du nom de Bund sur lequel se trouve une belle promenade piétonne où nous aurons le plaisir de marcher à la découverte de la ville et de son histoire.  Ce bord de l’eau du Bund est considéré comme « la berge des étrangers ».  Du Bund on peut comparer le vieux et le nouveau Shanghai.  La vieille ville avec ses édifices à l’architecture occidentale et ses maisons basses et le nouveau Shanghai avec ses édifices en hauteur à l’architecture chinoise moderne.  On peut y voir la célèbre tour que l’on dit 3ième plus haute au monde, où le film « mission impossible » avec Tom Cruise a été filmé.

Cette ville a son histoire.  La guerre de l’opium (1839-1842) que les chinois de la dynastie Qing ont perdu aux mains européennes a donné naissance à une époque coloniale.  Selon certains historiens, cela aurait été le début du déclin de l’empire chinois.  Les français et les anglais se partageaient alors la ville.  Le centre-ville appartenait aux Anglais et l’autre rive aux Français.

Les riches chinois du sud et du centre se sont réfugiés à Shanghai entre 1851 et 1864 à la suite d’un grand soulèvement contre la dynastie des Qing.  La révolte de Taiping, appelée « révolte céleste » tire son nom du royaume que les rebelles avaient fondé en Chine du centre et du sud. Elle sera arrêtée par les forces étrangères qui y mettront fin entre 1876 et 1878.  Ces années constituent la période des concessions française, britannique et américaine.  Elle a atteint son apogée en 1930.

Entre 1930 et 1934 on estime que 30 000 juifs seraient arrivés à Shanghai.  De 1937 à 1945 les japonais ont occupé la ville et les juifs auraient vécu en ghetto dans la ville.  Quelques juifs vivraient encore à Shanghai aujourd’hui.  Cela est étonnant parce qu’il n’y a pas d’immigrants

en Chine parce que « les chinois sont déjà assez nombreux et qu’il n’y a en pas assez pour tout le monde» selon notre guide.  On se rappellera que les japonais coopéraient avec les

allemands et perdaient la guerre en 1945 mettant fin à leur envahissement de la République de Chine et ouvrant ainsi la voie à Mao qui prendra alors le contrôle du pays et instaurera la République Populaire de Chine.

Les gratte-ciels de Shanghai sont renommés pour leur caractère architectural. Plusieurs semblent vides.  Aujourd’hui le « Shanghai World Financial center » regroupe des édifices majestueux qu’une croisière de soirée nous permet d’observer à notre guise.  D’ailleurs pour mettre en valeur sa ville, le maire finance un spectacle lumineux sur tous les édifices bordant la rive tous les soirs.  C’est féérique.  Si avant 1843 la ville était inconnue, aujourd’hui elle compte 23 millions d’habitants soit 10 millions de moins que Chongqing.  Elle est par contre nettement plus urbaine que cette dernière.  C’est le plus grand port de Chine.

Notre guide nous souligne qu’en 2016, 300 millions de chinois auraient visité cette ville. L’édifice qui m’a le plus impressionné est le Jin Mao Tower, où loge l’Hôtel Grand Hyatt construit en spirale entre les 53 et 87ième étages sous un édifice à bureau.  Il compte 555 chambres. C’est l’oeuvre d’un architecte américain ayant également réalisé l’architecture de la tour Sears à Chicago.  On trouve aussi à Shanghai la troisième plus haute tour du monde, après El Khalifa à Dubai et la tour du CN à Toronto.  L’édifice Westin quant à lui porte une couronne au sommet.  On réfère à Shanghai comme étant « la forêt des gratte-ciels ».

S’il faut 24 heures de pratique de conduite pour avoir son permis en Chine, à Shanghai les conducteurs semblent moins disciplinés qu’ailleurs!  Les deux examens: oral et écrit n’ont pas été réussis ou compris par tous les chauffeurs de la même façon.

En se promenant sur le Bund, on peut voir une sculpture semblable au taureau de Wall Street, symbolisant le quartier des affaires.  Il m’a semblé très semblable sinon identique.  On peut voir aussi une statue du premier maire communiste de la ville que nous avons confondu avec Mao! Tous les points de vue sont beaux sur cette promenade envahie par les touristes chinois comme étrangers.  Ici notre guide n’est pas très porté sur les explications préférant de beaucoup son téléphone.

Une visite d’un centre de vente de la soie nous a permis d’apprécier la qualité des édredons bourrés de soie et leur prix compétitif.  Ensuite la visite de la partie des vêtements de soie nous a permis de découvrir des vêtements (foulards, cravates, châles, vestons, chemisiers, etc.), tous aussi beaux les uns que les autres.  Plusieurs achats ont été faits.  À la sortie le vendeur de sac de sport et de valises qui était là à notre arrivée, avait disparu au grand désespoir de certains qui ne voyaient pas la possibilité de fermer leur valise!

Notre guide voulait nous faire voir le musée de Shanghai dont il vantait les objets anciens de plus de 2 000 ans d’histoire.  Anciennement sur la rue Nankin depuis 1952, il est maintenant dans un nouveau bâtiment dans la place du peuple en face de la mairie de Shanghai.   La journée étant particulièrement ensoleillée, les lignes d’attentes étant très longues, l’expérience muséale chinoise étant souvent décevante et le guide étant peu porté sur les explications nous avons préféré aller voir le quartier français avec lui.

Ce quartier français est en voie de restauration.  On y trouve un parc remontant au début du XX ième siècle et bien restauré en 2007.    Appelé le parc civilisé de Shanghai, il n’est pas aménagé à la française mais serait plutôt de style renaissance.  On peut y observer la statue de Karl Marx à côté de Thomas Engels rappelant la tenue du premier congrès communiste mondial en 1921 tenu à Shanghai.  Dans ce parc deux personnes de notre groupe ont décidé d’emboiter le pas à un groupe de danseurs se distrayant aux rythmes exotiques (samba, tango et autres) d’un petit groupe de musiciens.  Ce parc était envahi par plusieurs personnes célibataires, en famille, en couple à la fois locaux et étrangers.

Par la suite quelques moments de shopping dans un de ces centres regroupant une foule de marchands.  On s’y est littéralement perdu!  Pour cette dernière journée nous avons soupé dans un restaurant situé près de la salle de spectacle du Cirque de Shanghai bien connu dans le monde entier.  Durant le déplacement vers le restaurant j’ai remarqué une publicité en français du lait « Grand Pré » devant un marché alimentaire.  Je n’ai pas vu de traduction en mandarin mais j’espère que les chinois ont compris le message de ce gigantesque litre de lait!  Cela me fait encore toujours plaisir de voir la promotion des produits québécois à l’étranger.

Le spectacle du Cirque de Shanghai d’une durée d’une heure et demie a été bien apprécié par tous, même si nos places étaient sur le côté.  Mais pour les familiers du Cirque du soleil, je dois dire que le Cirque de Shanghai n’avait rien d’exceptionnel.  Malgré tout la soirée était bien agréable.

Le lendemain nous prenons l’avion pour Pékin.  Le vol durera un peu plus de deux heures avant un transfert sur le vol vers Montréal.  Cela terminera agréablement un voyage passionnant qui m’a beaucoup plu où Shanghai a été mon coup de coeur!

En conclusion je recommande ce voyage pour ceux que la Chine intéresse et qui veulent une vision rapide de ce pays.  Son rapport qualité/prix est exceptionnel, les guides sont efficaces et le programme bien pensé.  Le fait d’avoir eu un bon groupe y a été pour quelque chose.  Mais il n’en reste pas moins que ce voyage nous fait bien sentir ce pays d’avenir où la liberté n’a pas le même sens que chez nous!

Par contre, en Chine il ne faut pas déroger du programme parce qu’alors, tout devient compliqué.  « La Chine c’est comme ça! »

 

Rita Dionne-Marsolais

5 novembre 2017

 

Principales Sources

La revue The Economist, nombreux numéros, National Geographic

Nombreux Guide de voyages

 

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