4 décembre 2018
Voyage au Japon
À la découverte du Japon du 21 ième siècle
En Septembre 2018, après avoir étudié plusieurs options et fait une bonne planification, ma soeur Luce et moi prenions l’avion pour Tokyo. Un vol direct de 13 heures, sans escale et en classe affaires pour ne pas trop souffrir de la longue durée du vol. Cela s’est avéré un bon choix, même si le coût était respectable. Nous avions opté pour une croisière autour du Japon. Il n’y a pas beaucoup de choix pour cela, mais Princess offrait deux blocs de 7 jours afin de faire le tour complet du pays. Ce fut encore un bon choix et cela nous a permis de découvrir un Japon différent des villes de Kyoto et de Tokyo.
On ne le dira jamais assez: le Japon est un pays efficace au plan de la logistique. Tout est précisément défini. On ne déroge pas du programme, quel que soit le problème. Par contre ce qui m’a le plus étonnée c’est combien ce pays contrôle les allées et venues de ses habitants et de ses visiteurs. Par moment j’ai même eu l’impression que nous visitions un État policier. Cela m’a fait pensé à New York après le 11 septembre 2001. Il y a des caméras partout, des policiers partout, des agents d’immigration à toutes les escales et à chaque fois le contrôle est effectué rigoureusement même si cela cause des retards imprévus. Certains agents vont sourire mais généralement c’est le sérieux total et ce n’est pas à eux qu’il faut poser des questions. J’en ai fait l’expérience assez brutalement alors que je cherchais une information juste avant d’arriver à la guérite d’un métro à Tokyo. L’agent auquel je m’adressais m’a rageusement montré l’écusson sur sa chemise et avec l’écoute à l’oreille m’a fait signe de disparaître. Heureusement les préposés aux clients sont plus délicats! Néanmoins tout le monde demeure d’une grande politesse.
J’étais déjà allée deux fois au Japon, par affaire. Dans ces cas, c’est plus simple puisque les intervenants s’occupent de tout et un chauffeur est généralement mis à votre disposition. Pas le temps de faire du tourisme. Tout est réglé au quart de tour comme c’est la coutume dans ce pays. On optimise le temps pour le maximum d’efficacité. Quand on va au Japon en touriste, c’est une toute autre affaire. On doit se débrouiller et s’ajuster au pays et à ses coutumes. Cependant le Japon demeure un pays intéressant même si la communication ou plutôt la conversation bilatérale est difficile. C’est une culture tellement différente de la culture occidentale! Il est vrai que les jeunes Japonais parlent anglais en général mais, le dialogue est difficile. Comme dans plusieurs pays orientaux, les japonais ont de la difficulté à comprendre l’anglais occidental rendant les échanges difficiles. Il manque certaines lettres à leur alphabet, comme le « r » par exemple, leur compréhension est confuse et l’échange plus qu’exigeant.
Petit rappel historique
Le « pays du soleil levant » remonte à plusieurs milliers d’année. Et cela se sent dans ce pays harmonieux. À ses débuts, les relations du Japon avec ses voisins Coréens et Chinois étaient calmes et sereines. Il semble que ce soit vers le VI ième siècle que les relations se soient détériorées. Le pays devient militairement puissant à la suite de la fédération des gouverneurs des différentes régions et de leurs guerriers et ce, très graduellement. Les conflits et les relations deviennent tendues avec la Chine et la Corée. Ces derniers pays étant alors aux mains des Mongols, ils n’apprécient pas les aspirations de ce petit voisin, en apparence. Il s’en suit un certain nombre de conflits. Les grandes batailles seront gagnées par les Japonais à la suite de violents déchaînements accidentels dûs à ”dame nature”! À l’époque on parlera d’interventions divines, mais dans les faits il s’agirait de tremblements de terre, de tsunamis ou de typhons. Ces phénomènes étant assez fréquents au Japon
Ce serait à la suite de ces affrontements que le shogounat se développe avec ses samouraïs et sa classe des guerriers. Une fois vainqueur et reconnu comme pays par ses voisins immédiats, le Japon se transforme. La société s’affirme et graduellement le bouddhisme se répand puis, est déclaré religion d’Etat. Par la suite le commerce avec les anciens ennemis reprend. Kyoto devient la capitale impériale (d’où son nom signifiant capitale de l’ouest). Graduellement, une autre cour impériale se développe au sud, Edo, dite la capitale de l’est, entraînant des conflits, internes cette fois. Certaines principautés se constituent alors progressivement. Gouvernées par des « daymiôs » elles seront totalement indépendantes des pouvoirs officiels des shogouns et des empereurs.
Au XVI ième siècle, les marchands portugais et les jésuites s’amènent en Orient. Il existe d’ailleurs au musée de Lisbonne une magnifique collection de ces souvenirs. Ces premiers Européens inaugurent une mission japonaise tout en faisant du commerce avec le Japon et la Chine. Le jésuite François Xavier réussit à implanter le christianisme à Kagoshima où il établit une mission en 1549. Elle durera une trentaine d’année jusqu’à ce que le chef militaire Tokugawa Ieyasu (vainqueur de la bataille de Sekigahara) lance une persécution des chrétiens en 1597, suivie par l’interdiction du christianisme en 1614. Il fermera les portes du Japon aux influences occidentales dès 1641 et établira sa capitale à l’est: Edo, aujourd’hui Tokyo.
C’est ainsi que pendant 200 ans, l’empire insulaire du Japon se consolide. Il semble que le Japon d’aujourd’hui reflète globalement l’époque shogounale des Tokugawa (1615-1867). Le dernier shogoun de la lignée Tokugawa abandonna ses fonctions en 1867 en espérant continuer à dominer le pays grâce à un réseau de vassaux et à ses grands domaines. Mais, rapidement le pouvoir impérial s’impose et, après la restauration de l’empereur (1868-1869) un gouvernement éclairé (le Meiji) pris forme. La cour impériale est alors transférée à Edo, rebaptisé Tokyo. De nombreuses réformes s’ensuivirent dont la principale fut la Constitution du Grand Empire du Japon en 1889.
L’impérialisme nippon débute alors avec des guerres contre la Corée, la Chine et tout l’Empire continental. La première guerre mondiale (1914-1918) renforça la présence du Japon dans le Pacifique alors que la Chine semait la méfiance chez les Occidentaux par ses ambitions. La conquête de la Mandchourie par des officiers japonais en 1931 amorça de nouveaux conflits. Dès lors les militaires japonais imposèrent leur ambition de créer une « sphère de co-prospérité dans la Grande Asie orientale » aboutissant à l’agression du Japon sur la Chine en 1937. Cela s’inscrit dans la seconde guerre mondiale. Les Américains y mettant fin avec les deux bombes atomiques lâchées sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945. Cette année-là l’empereur Hirohito accepta la capitulation de son pays, totalement en ruine.
C’est le Général MacArthur qui reçut le mandat de l’occupation et du redressement du Japon de 1945 à 1951. Après avoir d’abord éliminé les responsables du régime précédent, il imposa une nouvelle constitution donnant un véritable régime parlementaire au pays. « L’empereur n’était plus que le symbole de l’Etat et de l’unité de la nation ». Dans la nouvelle constitution « le peuple japonais renonce à jamais à la guerre ». À partir de 1948, les américains se préoccupèrent d’assurer la prospérité de l’économie japonaise jusqu’au « traité de paix de San Francisco » en 1951, qui redonna son indépendance au Japon. C’est la guerre de Corée (1950-1953) qui donna son élan à l’économie du Japon. Elle est à l’origine du « miracle économique » dont on parle encore aujourd’hui.
La religion originelle du Japon est le « shintoïsme», une religion plutôt animiste. Cependant au fil des ans, un engouement pour le bouddhisme Zen a émergé au sein de la population. Cette philosophie des samouraïs basée sur la maîtrise de soi et la quête personnelle du salut, est bien présente aujourd’hui, et guide encore, à mon avis, les relations humaines des Japonais. C’est aussi ce qui en fait un peuple si particulier! Aujourd’hui, les Japonais se partagent globalement entre ses deux croyances que sont le Shintoïsme et le Bouddhisme.
Le Japon est formé de quatre (4) îles montagneuses principales: Hokkaido, Honshu, Shikoku et Kyushu offrant 28 000 km de côtes où vivent 127 millions d’humains. Le pays se situe à la rencontre de la plaque pacifique et de la plaque asiatique. Responsable de son relief accidenté, cette rencontre est aussi la cause des aléas naturels qui l’affligent en prenant la forme de séismes et d’activités volcaniques très fréquentes. Elle est également responsable de la diversité climatique à travers tout le pays passant du subtropical au climat nordique.
Notre arrivée au pays du soleil levant
Nous arrivons à Tokyo par l’aéroport de Narita. En effet, la compagnie aérienne Air Canada exploite depuis l’été 2018 un service sans escale vers Narita. C’est un vol confortable, dans un « Dreamliner 787 », un avion moderne où l’air circule très bien. J’ai été étonnée d’apprendre que l’avion comptait un deuxième étage (bien dissimulé) où le personnel de pilotage et de cabine peut se reposer durant le vol. Cela permet aux équipes d’être efficaces tout au long du vol.
L’aéroport de Narita est à environ une heure et demie de Tokyo, par la route et ce, en fin d’après-midi d’un samedi pluvieux sans trop de circulation. Il est également possible d’atterrir à Haneda, l’autre aéroport international. On sait que ce pays est réputé pour l’efficacité de ses transports et nous en avons fait plusieurs fois l’expérience. Dans notre cas, comme nous avions choisi de visiter le Japon par la voie des mers, le promoteur s’était occupé du déplacement et c’est un bus-limousine qui nous a conduit à notre hôtel dans le quartier très fréquenté de Shinjuku.
Tokyo
On le sait Tokyo est une ville immense et coûteuse. Comptant environ 14 millions d’habitants en ses murs, mais 42 millions dans l’ensemble de son agglomération, soit le tiers de toute la population du pays, ce n’est pas une ville à dimension humaine. C’est le moins que l’on puisse dire. C’est un des espaces urbains les plus peuplés au monde. Comme cette ville s’est développée après la seconde guerre mondiale les premiers immeubles aperçus en rentrant de l’aéroport offre un profil audacieux sur le plan architectural. Le visiteur est aussi impressionné par l’imposante quantité d’autoroutes à plusieurs étages et multiples voies. Personnellement, je suis toujours envahie d’une impression à la fois d’immensité et d’étouffement en arrivant à Tokyo. Heureusement, cette impression s’estompe graduellement au fur et à mesure qu’on découvre la ville. En effet, il y a bon nombre de parcs, d’espaces verts et de petites rues. Encore faut-il les trouver.
Arrivées en fin d’après-midi, nous avons le temps de nous installer à l‘hôtel et de nous reposer avant d’aller dîner. Le décalage horaire n’est pas trop difficile. En quittant Montréal en fin d’après-midi on arrive à Tokyo en fin d’après midi également. Avec un peu de discipline il est possible de dormir dans l’avion et passer le temps sans trop de fatigue. Nous logeons dans un des très gros et très beaux hôtels de Tokyo tout près de la plus grosse gare de la ville, celle de Shinjuku. L’hôtel fait tout un quadrilatère. Le Keio Plaza Hotel est immense et s’y retrouver pose quelques défis. Il compte de nombreux accès sur au moins deux, sinon trois étages, ce qui devient étourdissant pour trouver la bonne sortie en fonction du programme de la journée. L’avantage est que l’on a accès à la gare ferroviaire de la ligne Toei Oedo Tochomae simplement en traversant la rue. C’est un gros avantage, mais encore faut-il trouver la bonne sortie!. D’autre part, l’immense gare de Shinjuku donne accès à pratiquement tous les réseaux de transport: autobus, métro, train, .
Notre chambre est belle, grande et moderne avec deux lits plutôt larges et une salle de bain tout confort. Nous découvrons les célèbres cabinets d’aisance japonais (Toto) aux multiples fonctions: chauffe-fesses, musique, bidet etc. Je n’ai pas tout essayé parce que tout est présenté en idéogramme et en japonais… Pas toujours évident. Nous sommes en hauteur et la vue est impressionnante. La mairie de Tokyo nous fait face. Sur sa façade, une grande banderole annonce ”Tokyo 2020”. En effet, c’est ici que se tiendront les jeux olympiques d’été de 2020. Cela reviendra souvent durant nos visites…
Plusieurs édifices nous entourent dont certains sont particulièrement intéressants et au coucher du soleil le spectacle est grandiose, en particulier du sommet de l’hôtel. Après discussions nous décidons de notre organisation du temps pour une visite guidée de Tokyo le lendemain.
Notre première visite touristique à Tokyo offre une vue d’ensemble incomplète mais intéressante. Il fait beau, l’autobus (de la firme Hato Bus!) est confortable et notre guide est jeune, sympathique avec un accent forçant notre attention pour comprendre et suivre, un tant soit peu, ses explications. L’excursion consiste en un survol de la ville avec quelques arrêts importants pour comprendre son histoire. D’abord nous apprenons que la superficie du Japon est équivalente à celle de l’Allemagne (377 000 km carrés), que 70% du pays est montagneux et qu’on y compte environ 3 000 sites d’eaux thermales.
Notre premier arrêt sera la tour du ”World Trade Center” d’où nous aurons une vue à 360 degrés de Tokyo. Cette visite au 40 ième étage en offre plein la vue à 152 mètres de haut! La vue est imprenable au sommet de la tour où se trouve l’observatoire. Cela permet de mieux comprendre cette ville. On peut y voir clairement la tour de Tokyo. Haute de 333 mètres, elle ressemble à la tour Eiffel dont elle s’inspire, sauf qu’elle est peinte en orange et blanc. Construite en 1957-1958, ses couleurs répondent aux exigences de la sécurité aérienne. On peut également voir le ”Tokyo Skytree”, la plus haute tour de radiodiffusion au monde haute de 634 mètres. Le chiffre ”634” est important pour les Japonais parce qu’il peut également se lire ”Musashi”, nom très significatif au Japon. En effet, il rappelle le nom d’un grand ”samouraï”. Son nom a d’ailleurs été donné à une ancienne province englobant notamment Tokyo. Le jour de son inauguration en 2012, elle devenait la deuxième plus haute structure auto-portante au monde.
Le complexe du palais impérial, le Kôkyo, suivra. Il abrite la résidence de l’empereur du Japon et tous ses services. Il se trouve à l’emplacement de l’ancien château d’Edo (1457), résidence des shogouns Tokugawa. Il ne reste que les vestiges, le château ayant été détruit en 1873. Il fut reconstruit en 1888, puis détruit à nouveau en 1948. Le château actuel remonte à 1968. On peut par contre, très bien voir les douves de la forteresse limitant l’accès au site. Ces remparts en pierre ont plus de 400 ans. Le site du Palais impérial couvre 3,41 m carrés et le pourtour en est de 5 km. Il est composé de trois ilots reliés par plusieurs ponts. Le site du Palais n’est pas accessible sauf, 2 fois par année, à l’anniversaire de naissance de l’empereur et au Nouvel an. L’allée traversant le Palais est ouverte au public deux fois l’an également, pour permettre d’admirer les cerisiers et les couleurs d’automne. Le jardin de l’Est est quant à lui ouvert au public. De magnifiques pins bonsaïs géants dont certains sont pratiquement centenaires, encadrent cet espace. La culture des vers à soie se poursuit encore dans les jardins du palais et ,l’impératrice y veillerait personnellement. En effet, une vaste culture de mûriers pousse encore dans les parcs du palais à cette fin.
L’empereur actuel du Japon Akihito abdiquera en avril 2019. Son fils héritier, Naruhito et son épouse, l’impératrice Masako, ont une première fille ce qui avait soulevé toute un polémique sur la succession d’une fille au trône dans les années 2000. La naissance d’un fils, en 2006 a arrêté le débat et le projet, qui aurait permis l’accès au trône d’une fille! Le Japon face au rôle des femmes ne change pas rapidement, même si durant notre séjour une manchette de la presse annonçait que cette année, 70% des femmes japonaises étaient sur le marché du travail. Une première pour ce pays.
En quittant le site du palais impérial nous passons devant la gare ferroviaire de Tokyo, datant de 1914. Détruite en 1945 elle fut reconstruite en 1947 et entièrement restaurée en 2012. C’est un bien culturel important pour le Japon. Selon notre guide son architecture s’inspire de celle d’Amsterdam. En effet, faite des mêmes matériaux, elle lui ressemble un peu.
En route vers le plus célèbre et le plus ancien temple bouddhiste de Tokyo, nous apprenons qu’il y a trois sortes de plaques d’immatriculation dans cette ville. Les véhicules privées ont une plaque blanche, les véhicules petits, une jaune et les transporteurs, une verte. Nous poursuivons par le parc Hibiya reconnu pour ces cerisiers en saison et continuons vers Ginza, le quartier de luxe de Tokyo que nous explorerons le lendemain.
Au coeur du Tokyo traditionnel nous nous arrêtons dans l’un des plus vieux et des plus vénérés temples du Japon. Le temple Senso-ji possède une jolie histoire. Sa construction remonte à l’an 628, alors que deux frères pêchant dans la rivière Sumida (tout près), y trouvèrent une statue de Kannon (déesse bouddhiste). Terminé en 645 le temple ne cessa de prospérer. Détruit durant la seconde guerre mondiale, il fut reconstruit en 1958 et en 2010.
Selon notre guide, ce temple serait le site privilégié pour les mariages, si l’on est de religion shintoïste ou, pour les funérailles, si l’on est de religion bouddhiste!
On pénètre dans la zone du temple par la porte Kaminari-mon ou porte du tonnerre. Il s’agit de passer sous une grande lanterne en papier, encadrée par deux statues, représentant le dieu Vent d’une part et, le dieu Foudre d’autre part. Le rôle de ces divinités est essentiellement d’éloigner les mauvais esprits du temple! En pénétrant sur le site nous sommes étonnées de voir de nombreuses boutiques de souvenirs de chaque côté de l’allée centrale. Certaines sont superbes avec des produits haut de gamme (et très coûteux) et d’autres moins exceptionnels. Une deuxième rangée de boutiques offrent également d’autres souvenirs typiquement japonais et assez jolis. Toutes ces rues ou plutôt ruelles, mènent à une autre porte du nom de Hozo-mon donnant accès au temple Senso-ji. En marchant vers le temple, c’est intéressant d’observer de jeunes japonaises en costume traditionnel dispersées un peu partout. Plusieurs couples de japonais s’y promènent également. Evidemment on y trouve plusieurs touristes comme nous. On ne pénètre pas dans le temple comme tel, mais on peut voir l’immense lampion rouge au centre où se trouve l’effigie originale de Kannon. Les fidèles déposent des bâtons d’encens dans un brûleur d’encens de bronze au pied du temple. Ils dirigent la fumée vers certaines parties de leur corps puisque le ”souffle” des dieux est censé guérir des maladies…
On dit que le troisième shogoun Tokugawa aurait édifié un petit sanctuaire shintoïste tout près, pour rendre hommage aux trois pêcheurs ayant découvert la statue de Kannon. Mais le temps nous manque pour y aller. Nous quittons doucement cette zone en observant d’un oeil fasciné, le comportement des japonais devant une pagode située entre le temple et la porte Hozo-mon. Plusieurs groupes laissent toute sorte de messages (requêtes) aux dieux, sur des papiers vendus sur place et par la suite accrochés sur des tableaux près du temple. À la quantité de papiers accrochés, les dieux auront beaucoup de travail!
En quittant le quartier historique d’Asakusa et en marchant vers notre point de rencontre sur le bord de la rivière Sumida, on remarque plus loin un édifice de couleur jaune et blanc, en forme de grand verre de bière avec de la mousse au-dessus. Totalement étonnant! Philippe Stark serait l’architecte de cet édifice de la bière Asahi, situé de l’autre côté du pont Azuma reliant les deux rives de la rivière Sumida.
Nous prenons un genre de bateau mouche, pour une courte croisière sur la Sumida. Elle durera 40 minutes. Nous pouvons voir les pourtours de Tokyo. Il est difficile de suivre en détail ce qui s’offre à nous parce que l’enregistrement audio est défaillant et il faut prêter une attention très grande pour comprendre un peu les commentaires. En gros, en quittant le quartier d’Asakusa nous croiserons pas moins d’une douzaine de ponts reliant les deux rives. Nous aurons l’occasion d’observer d’un peu plus près la fameuse ”Tokyo Skytree” renommée pour ses qualités anti sismiques malgré ses 634 mètres de haut! Nous passerons par la suite le célèbre stade de compétition de Sumo, le Ryôgoku Kokugi-kan un peu plus loin.
Cette découverte de Tokyo par l’eau n’est pas impressionnante. D’abord, cette ville ne possède pas tant de grands édifices à l’architecture intéressante le long de ses rives. Aussi, la rivière Sumida est aujourd’hui assez étroite et, ne permet pas de saisir l’envergure de l’architecture mais seulement les constructions en bordure de la rivière. Elles ne me sont pas apparues particulièrement exceptionnelles. En fait, ces édifices auraient été érigés en préparation de la tenue des jeux olympiques de 1964. Les canaux de Tokyo ont alors été remplies pour laisser la place à des réseaux d’autoroutes superposées, faisant perdre à cette ville son titre de ”Venise de l’orient”. C’est malheureux et la comparaison avec l’impression ressentie à Shanghai par exemple, est nettement défavorable.
À la descente du bateau il faut rentrer par métro à notre hôtel! Voilà notre première expérience d’autonomie dans cette ville gigantesque. Il nous faut trouver la bonne ligne, ce qui prend plusieurs minutes et quelques conseils. Heureusement avant de prendre notre excursion nous avions pris le soin de nous procurer une carte ”Suica”. Cette carte magnétique est recommandée pour tous les transports et plusieurs services à Tokyo, comme ailleurs au Japon. Il faut se la procurer à un comptoir de métro ou de train (JR), et la charger selon nos besoins. La recharge est toute aussi facile dans certains dépanneurs comme les ”7 Eleven” qui se retrouvent partout. Une fois notre ligne et notre quai trouvés, nous passons la guérite avec notre ”suica”. À la sortie il faut encore une fois passer la ”suica” si on ne veut pas se faire intercepter la fois suivante. J’en ai fait l’expérience parce que je ne savais pas qu’il fallait la repasser en sortant la première fois! Heureusement, la courtoisie reconnue des japonais évite de se sentir trop en faute même s’il y a une pénalité à payer….
La pluie nous est tombée dessus à la sortie du métro ruinant notre courte marche pour rentrer à l’hôtel. Une fois rentrées nous n’avions aucun intérêt à ressortir et le soir nous avons pris notre premier souper japonais dans un restaurant japonais du complexe hôtelier. C’était joli et bien présenté avec tout le décorum, mais pas très goûteux. Luce a opté pour le crabe (c’était la saison) moi pour le boeuf à cause de mon allergie à ce crustacé…
Notre deuxième journée à Tokyo était réservée pour le marché aux poissons et le quartier chic de Ginza (signifiant ”siège de l’argent”). C’est là en effet que se trouve le bureau chargé de superviser la frappe des pièces de monnaie en argent (ginka), d’où le nom de Ginza. Nous nous y rendons en métro évidemment. À la sortie c’est impressionnant. Ce quartier est magnifique avec des boutiques de grand luxe et surtout, des japonaises élégantes partout. Notre objectif était d’aller voir les boutiques et en particulier le nouveau Ginza Place. C’est un endroit où se trouvent différentes salles de montre dont celle de Nissan présentant la nouvelle voiture sport due en 2020. Chez Sony, nous avons la chance d’observer les jouets du futur dont un petit chien robot très amusant et dont la seule différence avec un vrai chien est son enveloppe en plastique, plutôt qu’en fourrure ou en poil. Nous sommes ici dans le monde du futur!
Cette promenade est une expérience culturelle. À la vue d’un chemisier magnifique dans une vitrine de boutique, je demande le prix: 2 500$. Evidemment je suis ressortie avec un grand sourire en regrettant de ne pas me le procurer! Tout est dépaysant.
On ne peut passer sous silence la visite du marché aux poissons de Tsukiji. Remontant aux années trente, ce marché était un modèle de modernisme selon The Economist du 13 octobre 2018. Ce marché ne serait plus approprié aujourd’hui pour toutes sortes de raisons. Il n’en demeure pas moins que ce marché ”du peuple” a déménagé pour faire place à un stationnement en vue des olympiques de 2020. Plus tard, on peut présumer qu’il deviendra un nouveau site de développement immobilier comme ce fut le cas lors des olympiques de 1964. J’espère que ce qui suivra sera plus intéressant que les constructions découlant des jeux de 1964!
Ce marché sera fermé en octobre 2018 et nous avons la chance de le visiter avant son déménagement. Nous n’ avons pas assisté aux enchères de thons à cause de l’heure matinale mais, nous avons traîné dans ce marché un bon bout de temps. À la sortie nous sommes arrêtées par une équipe de la télé japonaise qui nous demande si nous accepterions une entrevue. On nous propose une entrevue de 5-10 minutes qui s’est prolongée jusqu’à environ 30 minutes. C’est à ce moment que nous apprenons le déménagement du marché pour bientôt. La personne qui nous questionne sur notre séjour au Japon parle anglais (et aussi français) et veut connaître notre intérêt pour le marché, pour Tokyo et pour le Japon. Un dialogue prend forme et le tout finit par une visite chez un petit fournisseur d’algues séchées. Le propriétaire nous dit qu’il est le fournisseur des grands restaurants étoilés de Michelin. Très sympathique, Luce et lui échangent sur les différentes caractéristiques de ses algues et sur des particularités pour les recettes. N’étant pas aussi informée que Luce sur la cuisine japonaise, j’écoute attentivement. À la fin de leur échange il nous offre à chacune un paquet sous vide d’algues de grande qualité. En quittant, l’on nous dit que l’émission passera la semaine suivante sur la chaîne principale de la télé japonaise. Et plus important, on nous indique bien quelle ligne de métro il nous faut prendre pour le retour à l’hôtel.
Cette rencontre nous apprend que dans la dernière décennie, le Japon s’est payé de nombreuses publicités pour attirer des touristes étrangers. Personnellement je peux confirmer l’impact de ces publicités. Tokyo croule sous les touristes, ce qui dénature un peu nos visites. Cette ville étant déjà très peuplée, le nombre élevé de touristes est franchement déplaisant. Par contre les japonais ne semblent pas contrariés bien au contraire…
Après une bonne journée d’exploration et d’émotions diverses ,nous rentrons à l’hôtel où nous nous préparerons pour le départ en bateau du lendemain, depuis le plus grand port japonais de Yokohama. Avec plus de 3 1/2 millions d’habitants, Yokohama est la seconde ville du Japon. Cette cité industrielle fait partie aujourd’hui du grand Tokyo. Nous y ferons une escale au milieu de notre croisière, ce qui fait que nous nous concentrons sur notre embarquement sur le Diamond Princess.
Croisière autour du Japon: Départ de Yokohama
Comme il faut s’y attendre, les modalités d’embarquement sont d’une efficacité toute japonaise avec tous les contrôles appropriés! Nous apprenons que notre croisière se compose en fait, de deux blocs. Un premier bloc nous conduira à Busan (prononcer Pusan) en passant par la pointe sud du Japon, l’île de Kyushu et le détroit de Kanmon séparant cette dernière de l’île de Honshu. Cette partie se veut pittoresque avec un arrêt à Yokkaichi pour des visites à Nagoya. La ligne Princess se spécialise dans les découvertes géographiques, d’où mon intérêt pour cette ligne. Aussi, ce voyage sera pour nous une découverte intéressante.
Nous constatons très vite que cette croisière cible une clientèle japonaise. En effet, j’estime que facilement 80% des croisiéristes sont Japonais, le reste étant Australiens, Américains, Britanniques et Canadiens. Montées à bord vers midi, nous quittons le port de Yokohama à 17 heures en route vers la Corée. Notre premier souper se prendra à la salle à dîner retenue où nous rencontrerons nos compagnons de table. Ils sont tous Australiens (”Aussie”). Le premier couple (Carol et Maurice) vient d’une petite banlieue à quatre kilomètres d’Adélaïde en Australie du Sud. Les deux autres sont deux soeurs venant de l’autre côté, soit de Chinderah, petit village côtier dans le nord de New South Wale. L’aînée (Carol) est veuve depuis peu et voyage pour son plaisir. L’autre est plutôt bohème et partage quelques expériences avec sa soeur et à l’occasion, nous dit-elle, avec sa fille.
Notre premier repas ensemble est amusant même si nous devons prêter très attention à leur anglais dont l’accent nous est peu familier. Nous les baptisons nos amis du ”Commonwealth”, ce qu’ils trouvent très amusant. C’est ainsi que nous nous saluerons durant tout notre séjour sur le bateau. Notre nouvel ami Maurice est humoristique, de bonne conversation et nous formons une galerie plutôt bruyante. Quand les serveurs se mettent de la partie, c’est le party tous les soirs… On digère bien quand on rit beaucoup et quelques voisins nous envient visiblement!
Notre première journée se passera en mer à l’exploration du bateau. Notre mini-suite est confortable et assez spacieuse avec un petit coin salon, suffisamment grand pour les exercices du matin de Luce. La salle de bain est assez grande pour tous les effets personnels de deux filles! Elle est adaptée aux besoins des japonais avec le cabinet d’aisance aux multiples fonctions! Nous avons une salle de lavage au bout de l’étage ce qui peut être très pratique. Nous explorons les espaces et découvrons l’espace du bain japonais, baptisé ”IZUMI”. Nous ferons l’expérience plusieurs fois au coût de 15$ pour 90 minutes. Un bien énorme pour les corps fatigués… Je me procure un accès internet qui ne fonctionnera pratiquement jamais, à tel point que je demande un remboursement après quelques jours. Nous nous informons pour les excursions à venir et choisissons la visite qui nous convient pour la prochaine escale.
Cette première journée en mer est très animée. La mer est agitée. Tout est prévu pour amuser les Japonais plutôt ludiques. Plusieurs occasions de magasinages s’offrent à nous. Nous assistons à une démonstration de Yukata, une sorte de kimono léger, puis de véritable Kimono. Nous apprenons les rudiments vestimentaires japonais. La soirée est élégante et la tenue de soirée est de rigueur ce soir-là. Certaines japonaises portent des kimonos magnifiques. Pour les autres, c’est la tenue occidentale. Le cocktail du Capitaine est agréable alors que nous avons l’occasion d’échanger avec d’autres Australiens. Le souper de spécialité que nous avons choisi au restaurant italien ne nous a pas particulièrement impressionnées. En fait il était un peu trop tard pour nous.
Je suis étonnée qu’il n’y ait pas de conférence sur le bateau. J’apprends que ce circuit offre tous les soirs des spectacles d’envergure. De ce fait, la salle des spectacles étant la même que celle réservée normalement aux conférences journalières, elle est monopolisée pour les répétitions requises par ces nombreux spectacles. Personnellement je trouve cela décevant parce que j’aime toujours les conférences, souvent passionnantes sur les bateaux. Généralement elles sont éducatives, historiques et préparatoires aux découvertes terrestres à venir. Souvent, elles nous permettent de mieux comprendre ce que nous observerons durant nos visites! Comme on ne reconnaît que ce que l’on connaît, il faut apprendre à connaître! C’est à cela que servent ces conférences.
Après coup, et à la réflexion comme à l’observation, je comprends que cette croisière compte beaucoup de membres de l’industrie touristique, si on se fie à nos échanges. C’est une sorte de croisière promotionnelle pour faire connaître ce nouveau circuit autant aux Japonais qu’aux Australiens. En conséquence, il s’agit de montrer tout ce que le bateau et le circuit ont à offrir. Et l’animation théâtrale est aussi une élément important sur une croisière.
Busan
Après une journée de navigation nous arrivons à Busan. La Corée du Sud est un pays surprenant. Busan avait pour nom Pusan dans le passé et a gardé cette prononciation. Après les formalités d’immigration dans un magnifique terminal portuaire, le ”Pusan international cruise terminal” nous nous dirigeons vers notre bus d’excursion. Ce dernier est éclairé de plusieurs néons, créant une atmosphère de discothèque. C’est assez particulier. Bienvenue en Corée du Sud. La musique pop coréenne a la cote en ce moment dans le monde, alors on fait avec!
Cette ville est l’hôte de nombreuses conférences et congrès internationaux, d’où cet impressionnant terminal. En 2005, elle aurait notamment accueilli la conférence de l’APEC (Coopération économique pour l’Asie-Pacifique). Le cinéma est aussi très important pour cette ville qui tient un festival de cinéma asiatique et international assez connu (le BIFF ou Busan International Film Festival ). Une promenade du genre ”walk of fame” le rappelle en permettant de voir les mains et les noms de plusieurs vedettes internationales, marqués sur le ciment du centre-ville (comme à Hollywood, sauf que ce sont des mains).
Notre guide Ted, est très intéressant et au fil de l’excursion il nous fait part des particularités coréennes et, de celles de sa ville en particulier. La population de cette ville compte une forte présence Russe issue de la seconde guerre mondiale et du conflit de 1945, entre le Japon et la Russie. Le Japon occupait toute la péninsule coréenne depuis 1910 jusqu’à ce conflit. Après la seconde guerre mondiale et la reddition du Japon, la péninsule fut partagée entre la Corée du Sud, alliée de l’ouest et des Etats Unis et, la Corée du Nord, alliée de la République populaire de Chine et de la Russie. L’occupation qui suivra devait aboutir à des élections libres en 1948. Malheureusement le Nord met en place un gouvernement communiste, alors que le Sud opte pour un gouvernement capitaliste, pro États-Unis. Le 38 ième parallèle devient alors la frontière entre le Nord et le Sud. Malheureusement, le Nord décide d’envahir le Sud le 25 juin 1950, déclenchant la guerre de Corée, qui se terminera le 27 juillet 1953. Le 38 ième parallèle deviendra une zone démilitarisée, un sorte de zone tampon entre les deux nations coréennes. Mon professeur d’anglais au collège avait participé à cette guerre et, en parlait avec émotion comme étant l’une des plus sanglantes de l’histoire moderne. Depuis ce temps, le Japon et la Russie n’ont jamais signé de traité de paix, malgré la fin de la guerre.
En poursuivant notre visite dans Busan nous découvrons que 70% du pays est montagneux. Évidemment le voisin du nord peut être menaçant. Les bouches du métro de Busan sont donc prévues pour servir également d’abris nucléaires. Alors que la capitale, Séoul, à 450 km de là, compte dix lignes de métro, Busan en compte la moitié. Cette ville, à la pointe sud-est de la Corée du Sud, est en fait le plus gros port de ce pays, en tonnage cargo. On y compte 3,6 millions d’habitants. La température est clémente même s’il tombe une faible pluie durant notre visite. Le climat de Busan est sub-tropical avec une moyenne de 75F l’été et 42F à l’automne. En hiver, le thermomètre oscille entre 30F et 40F, alors qu’au printemps, on atteint entre 50F et 60F. La monnaie est le Won (KRM) et notre dollar vaut environ 1000 Won. Le pays dépend de la construction de navires, de la fabrication de tout: des vêtements aux souliers en passant par les produits électroniques et enfin, de plus en plus, de tourisme.
Nous avons voulu visiter le musée d’archéologie de Busan, le musée Bokcheon construit en 1996. Il présente des pièces trouvées dans les tombes remontant aux trois royaumes du pays s’échelonnant du 1er au 6 ième siècle av JC. Une visite assez impressionnante et qui nous permet de découvrir un peu la période opulente de Busan et des riches cultures Gaya,
On y trouve aussi un grand parc où le roi, féru de science, avait aménagé un jardin très spécial. Une série de sculptures démontrent les connaissances astronomiques et autres de son époque. Ce roi engageait des savants pour innover et le jardin du château en haut du musée en témoigne de façon élogieuse. C’est surprenant le nombre d’innovations qu’il avait mises au point et qui ornent le très grand jardin ”de découvertes” ainsi que le dôme de son tombeau. C’était fascinant et nous y avons passé un bon moment, même si le guide n’était pas assez explicite pour nous permettre de tout comprendre, préférant nous laisser apprécier les sculptures.
Le guide fait souvent référence à la période coloniale, sous l’autorité japonaise, par rapport à la période courante. Pour les Coréens, la période coloniale débute en 1910 avec la mise en place du protectorat japonais. Le traité de Ganghwa en 1878 ouvrit la ville de Pusan aux Japonais, lesquels méprisaient les Coréens. Cela entraîna la conquête par la suite.
Anciennement, chaque ville de la péninsule coréenne possédait une forteresse murale pour la protéger des invasions. Celle de Pusan possède aujourd’hui une circonférence de 5 240 mètres avec quatre portes d’entrée, en fonction des quatre points cardinaux. Cette forteresse aurait été la première ciblée par les Japonais, lors d’une invasion en 1592. Le siège qui suivit, aurait coûté la vie au courageux chef des armées qui préféra mourir avec ses hommes et les citoyens de la ville plutôt que se rendre. Détruite en partie, la forteresse fut reconstruite vers 1703.
Notre visite se termine par un arrêt à l’un des plus modernes et des plus grands centres d’achats de luxe de Corée du sud, le ”Lotte”. Il est immense. Nous y avons fait des bons achats. Toutes les boutiques valaient une visite et les prix en Won étaient très favorables à notre dollar. Les produits de beauté en particulier sont de choix et à des prix très avantageux en Corée. Dans ce centre commercial on comprend que, pratiquement tout ce que nous achetons est fabriqué en Corée! Evidemment nous n’avons pas visité toutes les boutiques, mais ce n’était pas l’envie qui manquait, plutôt le temps. La fatigue de la journée n’aidait pas non plus. En résumé, nous étions bien satisfaites de notre journée. Nous nous sommes promis de continuer notre visite par nous-mêmes, lors de notre prochain retour durant la seconde partie de notre croisière! En effet, il nous reste à voir le quartier du cinéma et le ”walk of fame”.
Busan est un arrêt obligé pour les bateaux parce que c’est un point d’approvisionnement important. Le coût de la vie à Busan est vraiment avantageux, par rapport au Japon en tout cas, d’où l’intérêt de s’y approvisionner j’imagine. Nous y reviendrons.
Retour au japon par Yokkaichi
Nous rentrons au Japon par le détroit de Kanmon appelé également Shimonoseki. C’est une passe entre deux des quatre îles du Japon: Honshu et Kyushu, reliant la mer intérieure et le Pacifique à la pointe de Shimonoseki. Ce détroit est très important dans l’histoire du Japon. Il fut le site de plusieurs batailles importantes dont celle de Dan-no-ura lors de l’émergence de la puissance des Samourais (1185) jusqu’à la mise en place du premier shogounat en 1192. Depuis 1973, le pont Kanmon relie les îles japonaises. Le courant est puissant dans ce détroit et on se demande bien comment les grandes batailles ont été possibles sur les barques fragiles du 12 ième siècle! Le paysage est par contre assez beau dans ce passage. Cette journée en mer nous donne l’occasion de participer à une dégustation de vins fort agréable. Le soir, une représentation du genre ”Broadway”, intitulée ”Born Wild”, valait le déplacement.
Il a fallu passer encore une fois l’immigration le lendemain même si nous n’avions pas prévu descendre du bateau. Le premier arrêt au Japon implique un contrôle de sécurité: long et exaspérant à cause de délais informatiques, ce qui cause un retard important pour les excursions.
L’arrêt à Yokkaichi offre l’occasion de visiter des temples et certains points saillants de Nagoya. Comme je suis déjà allée à Nagoya, je n’ai pas particulièrement le goût de faire une des excursions, d’autant qu’elles durent toute la journée à cause des distances importantes entre le port et les sites de visites de Nagoya. Nous sommes dans la Baie de Ise et le pays des Ninjas. Nous optons pour nous reposer au bateau et profiter du paysage et du bain japonais sur place. L’expérience du bain Japonais peut paraître curieuse. Personnellement j’aime bien les bains japonais. Celui du bateau offre des bains séparés, pour homme et femme et un mixte. Du côté des femmes nous avons un bain à ciel ouvert et, un autre à toit de verre. L’eau est à 40C. Le rituel est typique avec une salle de douche préparatoire au bain. Un sauna est également disponible. Luce est très frileuse. Inutile de dire qu’elle a adoré ces bains. Comme le bateau est au port il n’y a que 3 ou 4 personnes à part nous. Cela nous fait un bien énorme! En fin de journée je termine mon livre de Julie Otsuka ”Certaines n’avaient jamais vu la mer”, traduction de ”The Buddha in the Attic”, tout à fait approprié pour ce voyage! Une belle journée de farniente.
Yokohama (port dans la banlieue de Tokyo)
Pour certains qui descendent du bateau aujourd’hui, ce sera le départ. Pour les autres, nous passerons une journée dans le plus gros port du Japon. Certains passagers qui nous quittent aujourd’hui sont déçus, puisque leur premier circuit a dû être modifié à cause d’un typhon qui les a empêchés de suivre le trajet prévu. Ils ont donc fait le voyage de Yokohama à Busan et retour. Ensuite, un tremblement de terre dans le Hokkaido la semaine suivante, les avait empêchés de voir cette île du nord du Japon. Ils ont dû retourner à Busan avec nous. C’est vraiment pas de chance. Heureusement ce ne sera pas notre cas. Ce sont les aléas du voyage. Il faut tenir compte des conditions météorologiques et climatiques!
Le retour au port de Tokyo nous permet de visiter un musée que nous avions remarqué en arrivant. Le Musée de la soie de Yokohama est très intéressant. Nous apprenons l’implication de la France dans la deuxième moitié du 19 ième siècle. Les industriels lyonnais offrirent des métiers avec la ”mécanique Jacquard” aux japonais, qui jusqu’à ce moment-là, utilisaient des métiers chinois très simples. En même temps, cela a permis à la France de s’assurer d’un approvisionnement en soie et en vers à soie après les épidémies européennes dans leurs propres élevages de vers à soie. Nous découvrons tout ce qui entoure la production de la célèbre soie japonaise, de même que l’implication de l’impératrice pour assurer la poursuite de l’élevage des vers à soie par la culture des mûriers du palais impérial.
Ce ”port du futur” comme on nomme Yokohama, possède sa propre histoire. C’est une ville intéressante. On y trouve d’importantes populations étrangères, remontant au traité du ”commerce et de navigation”. Cette ”convention de Kanagawa” en 1854, pratiquement sous la menace des canons des bateaux américains, fut signée entre le commodore américain Matthew Perry et le dernier shogoun de la dynastie Tokugawa. Il ouvrit des ports japonais aux navires étrangers et donna l’élan au développement international qui allait suivre. Une plaque près de la zone portuaire en fait état, sur la ”Place de l’Amitié Japon-Etats-Unis ». Comme les américains faisaient le commerce avec toute la région et, particulièrement avec la Chine, on trouve à Yokohama un important quartier chinois. C’est une ville agréable et facile à vivre. Elle fut longtemps une base militaire américaine et il en reste des séquelles dont un village de la bière Kirin! En 1970, Yokohama est devenu le plus grand port du Japon.
Ishinomaki
Nous repartons pour la deuxième partie de notre périple vers Ishinomaki. Cette ville portuaire a été le plus durement touchée lors du séisme, et du tsunami qui a suivi, en mars 2011. Nous ferons une excursion de plus de 6 heures, qui nous conduira aux eaux thermales de Akiu appelé ”Akiu onsen”. Notre guide Eriko a été baptisée par Luce ”le petit lapin Duracell” à cause de sa vivacité, son dynamisme, sa sérénité. Volubile et passionnante, c’est avec beaucoup d’intérêt que nous écoutons les observations et les commentaires sur la catastrophe de mars 2011.
En quittant le port nous traversons une grande zone de terrain plat dans la Baie de Matsushima dans le Sendai. C’est non loin de là que la centrale nucléaire de Fukushima a causé des dommages irréparables. La zone est maintenant sécuritaire et des efforts de promotion touristique visent à lui redonner un peu d’élan économique. Eriko nous parlera des efforts faits toutes les fins de semaine, par les habitants de Tokyo, qui s’y rendaient pour apporter leur contribution et leur soutien à la reconstruction de la région. Aujourd’hui, rien n’y paraît vraiment si ce n’est l’aspect assez récent, des petites maisons dispersées tout le long de la route.
En mars 2011, les alarmes ont résonné dans la région, avertissant d’un séisme et d’un risque de tsunami. Comme cela arrive souvent au Japon, la majorité des habitants n’y ont pas prêté attention. Heureusement, les entreprises, les écoles et les services publiques ont suivi les consignes et grâce à leur rigueur et à leur discipline, les gens ont pu fuir vers les collines entourant la baie. Notamment, les enfants ont été amenés sur une colline de 54 m de haut comme plusieurs pêcheurs de thon aussi. C’est ce qui leur a sauvé la vie. Il y a eu trois vagues successives de 8,6 m. Le feu a ensuite tout rasé. La moitié des 61 000 habitations de la ville ont été détruites. On parle de 30 000 personnes touchées, 20 000 édifices détruits. On estime à 7 000 les refuges aménagés pour abriter les survivants. Environ 10 000 des 160 000 habitants, auraient disparu.
C’est intéressant d’observer la nature magnifique et riche autour de nous, tout au long du trajet. Heureusement, parce que la route est longue et nous mettrons plus d’une heure en autobus pour rejoindre le ”Akiu onsen” dans la belle et luxuriante région de Sendai. Une fois passés les cimetières (au moins trois), nous traversons des champs de riz. C’est l’époque de la récolte. Nous sommes à l’intérieur des terres, dans le Japon profond à 900 km de Kyoto. Akiu est l’un des plus vieux centres d’eaux thermales du Japon. Très apprécié par l’empereur, il attire évidemment beaucoup de visiteurs. L’hôtel où nous en ferons l’expérience a été totalement rénové. Les bains sont en granit noir mat. Absolument superbes. Nous sommes sur la rive de la rivière Natori-gawa dans le nord-est du Japon mais du côté ouest de la région de Miyagi. En bas de l’hôtel, on peut voir de superbes roches de quartz fendues sur lesquelles circule l’eau. De toute beauté!
Après nous avoir expliqué les procédures, nous entrons dans la zone préparatoire au bain. Comme Luce et moi avions déjà fait l’expérience sur le bateau nous procédons efficacement après avoir appris que les tatous ne sont pas admis. En effet, au Japon ces marques indiquent que l’on a fait de la prison! Heureusement, personne ne semble en afficher dans notre groupe. L’expérience est agréable et nous aurions aimé la prolonger un peu plus longtemps. Malheureusement, le repas du midi suit et il faut se rendre dans la salle adjacente pour goûter à cette cuisine impériale. Il nous faut laisser les chaussures à l’entrée à cause des tatamis par terre. Nous nous assoyons à la japonaise, devant des petites tables basses, déjà montées sur lesquelles repose le plateau du repas. C’est beau, mais les explications concernant le contenu du repas laissent à désirer, surtout à cause de la difficulté de la langue. Pour avoir déjà eu l’expérience de la découverte du repas japonais, je suis un peu déçue par la vitesse de déroulement du repas. Mais je comprends que nous sommes pressés par le temps! L’ensemble de l’expérience est quand même intéressante mais nous n’en avons pas suffisamment profité, vu la vitesse de l’exécution.
Sur la route du retour nous ferons un arrêt dans un temple shintoïste/bouddhiste. La porte d’entrée du temple, le ”Tori” est la voie vers Dieu pour les shintoïstes et la voie vers Bouddha, pour le bouddhistes. La visite au temple est surtout faite à la naissance et au décès. La crémation est généralisée au Japon et chaque famille choisit son temple. La chute ”Akiu Otaki” est l’une des cent plus importantes chutes du Japon et, la promenade entre le temple et la chute est ”zen” et inspirante. On y trouve beaucoup de bambous. Le bambou est important au Japon. Ce n’est pas un arbre mais une plante qui croît pendant cinq ans. Au retour de la chute, on marche au jardin botanique tout près pour observer des plantes dont certaines nous sont peu familières. Cet endroit serait mythique selon notre guide. Le retour au bateau complète notre découverte de cette belle région de Sendai. En observant les alentours sur la route du retour, j’ai constaté que le nom du bain japonais du bateau: ”Izumi” se retrouvait sur l’un des cinq arrondissements de la ville de Sendai.
Hakodate dans Hokkaido
L’île d’Hokkaido est l’île le plus au nord du Japon. C’est sur cette île que se trouve la ville de Sapporo où eurent lieu les jeux olympiques d’hiver de 1972. Notre bateau arrête au port de Hakodate, la troisième plus grande ville d’Hokkaido. La journée est belle et confortable. Nous partirons à l’aventure découvrir cette ville où se trouve une forteresse de style Vauban à laquelle on réfère comme la première forteresse ou château de style occidental du Japon. Ce port remonte à 1859 et fut le premier port de commerce international du Japon. Il compte plusieurs consulats dont celui de la Russie avec son église orthodoxe! Nous sommes en effet assez près de la Russie. D’ailleurs l’hiver, le bras de mer entre le Japon et la Russie, gèle souvent et relie les deux pays ,causant une zone de conflit entre le Japon et la Russie eu égard à la propriété du territoire.
La navette du bateau nous laisse devant la station ferroviaire d’où nous partirons à pied explorer d’abord le marché aux poissons. C’est la région et la période du crabe. Je serai donc très prudente dans mes dégustations à cause de mon allergie. Plus loin nous continuons jusqu’à un complexe d’entrepôts de style victorien, assez anciens, et abritant aujourd’hui toutes sortes de boutiques. C’est une assez belle visite qui se terminera par une ballade en pousse-pousse jusqu’à notre point de rencontre de la navette. En effet, fatiguées de notre promenade, nous ne voulons pas marcher sur la route du retour jusqu’à la gare. Notre ”pousseur ” est un jeune japonais très sympathique, en short blanc ,qui courre efficacement et nous offre une petite visite touristique par le bord de mer. Il s’offre à prendre quelques photos de ses passagères. Nous avons beaucoup ri lors de cette ballade qui nous a ramenées à une autre époque.
Pour terminer cette journée assez particulière, nous sommes allées dîner dans une nouvelle salle à manger. Nous y avons fait la connaissance de passagers australiens et d’une ”vieille dame indigne” de 84 ans du nom de Barbara. Ce ”personnage” délicat et fragile était tellement drôle et parlait même quelques mots de français. Voyageant seule, elle connaissait bien tous les serveurs, et nous a bien précisé que ”nous” étions à sa table et non l’inverse! Ce fut un autre repas plein d’humour. Je ne me rappelle pas si elle était Britannique ou Australienne mais nous la comprenions très bien. Elle a beaucoup voyagé…
Akita
Situé sur la mer du Japon, cette ville n’est pas très attrayante à l’arrivée. En effet, elle est reconnue pour ses gisements de gaz et de pétrole et, le port en offre un exemple pas très joli. Mais souvent au Japon les ports ne sont pas attrayants. Ce sont des zones industrielles pour la plupart. Cela s’explique, considérant la nature insulaire du pays. Il faut donc quitter la zone portuaire et rentrer dans les villes. Encore là ,nous prenons la navette du bateau pour nous rendre au centre de la ville et débuter notre circuit personnel de découverte. Ce sera notre première véritable expérience d’un vieux jardin japonais. Cette ville s’est inscrite sur le circuit touristique grâce au terminus Shinkansen des liaisons ferroviaires qui s’y trouvent depuis peu, et qui permet l’accès à la région des lacs du Japon. C’est également là que se trouvent les plus belles filles du Japon, dit-on.
Nous marchons vers le parc Senshu et le château de Kubota. En arrivant sur le site, une visite du musée de la famille Satake, l’un des plus puissants clans de samouraïs, s’impose. Modeste mais passionnant, ce musée nous fait découvrir trois types de tenues des samouraïs, ces agents fédéraux responsables de la garde du château du 16 au 18 ième siècle.
Plus loin, nous marchons vers le parc où l’âme japonaise est à son meilleur. Nous passons devant une maison datant de plus de 2 000 ans où se tiendra plus tard une cérémonie du thé. Bien sûr nous réservons notre place pour plus tard. En montant vers le parc et le château nous aurons l’occasion de voir les superbes chiens Akita-Inu. Cette race de chien japonais constitue le symbole d’Akita. D’ailleurs, un film américain a été produit en adaptant l’histoire aux Etats-Unis. Mais ces chiens sont d’origine japonaise et l’histoire se serait passée au Japon. Il s’agit d’un chien qui, tous les jours reconduisait son maître à la gare du train de la ville puis, attendait son retour . Quand son maître est décédé et n’est pas redescendu du train, le chien a continué sa routine jusqu’à sa propre mort. Ce film, très touchant a fait connaître cette race de magnifiques chiens, dont nous avons pu voir deux beaux spécimens, à la buvette de l’entrée du parc. Malheureusement, ils étaient en cage, sans doute par prudence, trop de visiteurs voulant les voir et les toucher!
C’était la première occasion de visiter et de prendre le temps d’observer un parc à la japonaise. L’aménagement du parc et l’agencement des plantes, des arbres, de l’eau et des pierres étaient non seulement beau, mais inspirait le calme et la paix incitant à la méditation. Ces caractéristiques des jardins japonais sont absolument séduisantes pour les nord-américains que nous sommes. On comprend combien ces espaces de repos et de méditation sont importants dans ce pays, si densément peuplé. En effet, comme ce pays est très montagneux, les espaces habitables sont fortement concentrés. Cela requiert un effort d’isolement pour se détendre. Même si l’éducation japonaise insiste sur le ”vivre ensemble”, même si la société japonaise est respectueuse des espaces communs, même si, très tôt les enfants apprennent l’importance du bien commun, il faut des occasions d’isolement et de méditation pour oublier la fébrilité environnante. D’où je crois, les espaces ”zen” parsemant ce pays.
Notre promenade dans le parc s’est prolongée de telle sorte que nous allons descendre vers la maison de thé plutôt que de monter au château de Kubota. Nous y serons accueillies par deux japonaises en kimono traditionnel. La cérémonie du thé se déroulera dans une grande salle où nous pénétrons pour nous asseoir, sans chaussure évidemment, sur des tatamis couvrant tout le sol. Nous sommes assez nombreux et des chaises basses sur le côté, sont dispersées pour asseoir des personnes moins flexibles!
La cérémonie débute par un court métrage, présentant les concepts de la cérémonie du thé japonais. Le rituel est toujours étonnant, surtout pour des nord-américains peu enclins aux rituels traditionnels. Il y a aura la cérémonie, une danse, des chansons et enfin, un petit jeu entre les 2 geishas ou plutôt les deux ”Akita-Maiko”, soit des apprenties geishas. Comme je l’ai déjà souligné, les filles d’Akita ont la réputation d’être très belles. Leur peau est blanchie artificiellement et de la couleur de la nacre de perle. Leurs cheveux noirs sont coiffés à la manière traditionnelle des geishas. Des fleurs de cerisiers roses ou blanches tombent des broches posées sur leurs cheveux. C’est assez élégant et, après toutes sortes de préparation, la cérémonie du thé peut débuter. Le rituel des geishas est très important. D’ailleurs au Japon, tous les rituels sont importants. Il faut les apprécier correctement. Personnellement cela me fait toujours la même impression de délicatesse, d’attention et de calme. Cela me plait beaucoup. Après cette activité nous étions prêtes à rentrer au bateau.
Sur la route du retour vers le point de rencontre, nous avons l’occasion d’observer une cérémonie dite ”Kantô Matsuri”, une spécialité de la région. Sur la grande place, face au Musée folklorique, des hommes portent d’énormes mâts ornés de lanternes. Cela reproduit une festivité estivale basée sur l’ancien calendrier agraire, se déroulant normalement au mois d’août. Ces hommes portent un haut noir (genre kimono court) ceinturé avec des inscriptions blanches en japonais et un short blanca vec un bandeau toujours blanc sur le front. Ils placent ces grands mâts chargés de lanternes en équilibre sur leurs fronts, leurs hanches ou leurs épaules. Ces mâts peuvent peser jusqu’à 50 kg, dit-on. Les lanternes symboliseraient les épis de riz. Cette cérémonie correspond à la période entre la moisson des plants de riz et le repiquage. Des femmes, portant la même tenue, jouent de la flûte et du tambour, pour les encourager à garder leur mât le plus longtemps possible en équilibre. Il s’ensuit une sorte de ballet assez intéressant durant lequel le mât change de tête plusieurs fois. C’est un très beau spectacle sur cette place où il est possible de goûter quelques spécialités japonaises. Luce en a fait l’expérience avec une sorte de ”pogo”. C’est un rouleau de riz enveloppé de pancetta, puis rôti et plongé dans la sauce soya. Elle a bien apprécié. Je n’ai pas osé n’étant pas certaine de ce que l’on goûtait et la communication en japonais ne permettait pas de me rassurer.
Encore Busan
Après une journée en mer pour se rendre en Corée du Sud pour la seconde fois pour l’approvisionnement du bateau, nous prenons la décision de voir Busan, à notre manière cette fois. En effet, Busan est une ville facile et nous voulons en profiter un peu. La journée s’annonce agréable et la navette nous conduira au centre-ville, tout près de la place du festival international du cinéma de Busan (BIFF). Créé en 1996, c’est aujourd’hui le plus important festival du film d’Asie. Nous voulons marcher sur les mains des grandes vedettes de cinéma international bien marquées dans le ciment du trottoir de la promenade de Busan (le ”walk of fame”)! Nous avons été spécialement émues de contempler la petite main de Jeanne Moreau. Il nous faudra vingt minutes pour se rendre du port au centre-ville. La navette nous dépose à deux pas du poste de la police du tourisme. Ce genre de police est très fréquent en Asie.
Nous débutons la visite par le quartier de la mode de Busan, où nous pouvons trouver de véritables aubaines en cosmétiques, vêtements, chaussures, électroniques etc. Evidemment les aubaines doivent être payées comptant en Won. Nous n’avons pas de monnaie coréenne alors nous irons dans les magasins acceptant les cartes de crédit. Nous ne ferons pas de gros achats mais il est intéressant d’observer la faune ambiante! Ce n’est pas simple, parce que même si on peut se débrouiller avec la langue anglaise et que les Coréens sont de grands commerçants, ce n’est pas évident de faire comprendre ce que l’on veut. Mais l’expérience est amusante. Notre promenade nous fera découvrir toutes sortes de sculptures, de points de vue et de visages coréens. Plutôt relax et distrayant. Le retour au bateau sera plus calme.
Kagoshima
Kagoshima est la grande ville le plus au sud du Japon. Une fois passées les formalités de l’immigration encore une fois, nous procédons vers la navette qui nous conduira en ville, jusqu’au port du traversier de Sakurajima. Sans doute à cause de sa situation, c’est à Kagoshima que se firent les premiers contacts entre le Japon et l’Occident. Surnommée la ”Naples de l’Orient”, elle se trouve tout près de l’île volcanique de Sakurajima, symbole de Kagoshima. On trouverait à Sakurajima un observatoire de laves d’où il est possible d’avoir des vues imprenables sur le cratère. Comme il faut prendre un traversier pour s’y rendre et cela prend du temps, nous avons préféré nous rendre au port pour visiter l’aquarium de Kagoshima. Il fait beau et très chaud, avec un soleil de plomb.
Le ”dernier samouraï”, celui qui a inspiré le film avec Tom Cruise, serait natif de Kagoshima. Du nom de Saigô Takamori (1828-1877) il aurait dirigé le soulèvement contre le dernier shogoun Tokugawa et restauré l’ère impériale Meiji en 1868. Mal lui en pris, car l’empereur voulant entrer dans la modernité, réforma le système féodal des classes et retira les privilèges des samouraïs. Takamori aurait alors rassemblé une grosse armée en 1877 et aurait amorcé une attaque connue sous le nom de la révolte de Satsuma, ancien nom de Kagoshima. Malgré sa défaite cuisante et en conséquence, son suicide, Takamori est resté très populaire auprès du peuple et fut réhabilité en 1891.
Cette ville est jumelée avec Miami et elle lui ressemble un peu avec son bord de mer agréable. Considérant que nous sommes dimanche, il y a beaucoup de japonais qui se baladent en famille. Nous procédons donc à la visite de l’aquarium détenant le plus grand bassin aquatique au monde! Non seulement l’édifice est magnifique, mais nous voulions vivre une journée d’immersion dans une atmosphère familiale japonaise. Nous ne l’avons pas regretté. À l’entrée nous constatons qu’il n’y a pas de frais pour les 70 ans et plus. Une fois notre passeport soumis, nous commençons une visite qui durera presque toute la journée et qui vraiment nous éblouira, tout en nous instruisant.
Les habitants de Kagoshima sont très relax. Contrairement aux autre villes nous sommes dans un climat méridional et les familles s’amusent. Les parents et grands-parents se retrouvent ensemble à visiter les cinq étages de l’immense aquarium pour découvrir la flore, la faune et les courants marins de la région, le tout au pied d’un grand volcan. C’est fascinant d’observer les enfants écoutant les explications des adultes. Certains sont indisciplinés mais la plupart s’amusent sans excès. Ces enfants sont très bien élevés et très bien habillés. Cette visite est éducative et intéressante non seulement pour eux, mais pour nous également. Les présentations sont très bien faites et, malgré le nombre de visiteurs, nous avons tout le temps et le loisir de lire et d’observer les différents aquariums. Et il y en a beaucoup. Luce, qui a vécu longtemps sur la mer des Caraïbes, en a même appris un peu sur la faune aquatique. Nous terminerons notre visite par le spectacle de dauphins dans l’espace du fameux bassin aquatique. C’est un spectacle magnifique et amusant, où parents et enfants, grands et petits, sont absorbés par la danse de cinq dauphins sautant au son de la musique et des consignes de femmes dompteuses. Je le répète, les japonais sont très polis et malgré la foule, Luce a pu prendre place sur un banc à côté d’une jolie petite japonaise très timide, assise aux côtés de sa grand-mère. C’était très sympathique de les voir communiquer sans vraiment se parler. La politesse japonaise est vraiment unique et la timidité de l’enfant était charmante! Grand-maman Luce s’ennuyait de ses petits enfants!
En somme, nous avons passé une vraie journée à la japonaise ,dans une ville où le rythme de vie suivait les mouvements de la mer très calme! On a appris que l’on commence seulement aujourd’hui à découvrir des fonds marins à une profondeur aussi grande (plus de 200m) où se trouvent des espèces qui n’ont jamais vu le soleil. Aussi, peut-on lire que la vie peut exister sans soleil. Ainsi si notre monde s’éteignait, ces espèces survivraient sans doute. C’est l’objet d’études très spécialisées en ce moment et de découvertes à venir sans doute!
Cette belle journée s’est terminée pour moi avec un gain d’une ”pochette à bijoux” à la bijouterie du bateau! Ce sera notre dernière soirée animée avec un spectacle particulièrement grandiose, digne de Broadway, au cours duquel l’opéra se confond avec une musique et une mise en scène exceptionnelles!
Notre dernière journée fera l’objet d’organisation des bagages, du départ et du règlement final de tous nos engagements. Nous ne sommes pas fâchées de quitter parce que d’autres découvertes nous attendent au sol. Nous quitterons pour Kyoto et ensuite de retour sur Tokyo. À part les exigences des valises qu’il faut boucler avant de se coucher, des salutations à nos amis et amies ”Aussie” avec les échanges de courriels et la recherche des dernières informations sur l’accès au Shinkansen, tout se déroule rondement pour notre dernière nuit sur le bateau. Aucune urgence pour le lendemain, nous savons quoi faire.
Kyoto
Dès la descente du bateau nous nous dirigeons vers le bureau de transport des bagages du terminal. Les formules ont été obtenues sur le bateau la veille et remplies correctement, nous l’espérons. Celle de Luce a été remplie par le personnel du bateau et est en japonais, mais j’ai rempli la mienne moi-même, en anglais. Je prends une chance mais bon, il faut ce qu’il faut. Au comptoir des bagages, une seule personne parle anglais et elle nous réfère au bagagiste qui prend charge des bagages. Après vérification que les formules aient été bien comprises par les manutentionnaires, nous quittons le terminal en direction de Kyoto. Notre hôtel sera le Nikko Princess à Kyoto et nos bagages devraient y arriver le lendemain.
Nous marchons doucement vers la navette qui nous conduira à la gare où nous changerons nos documents de passe de train, pour la fameuse JRP (Japan rail pass). C’est un peu long mais tout ce déroule correctement. Nous prenons le bon train qui nous permettra la connexion avec le Shinkansen, à savoir le train à très grande vitesse. Ce dernier file à une vitesse impressionnante de 225 milles à l’heure (360km/h). Il serait le troisième plus rapide au monde après deux trains chinois (267 et 249 m/h). Tout est très facile, car le Shinkansen vers Kyoto part à environ toutes les trente minutes. Le confort du train est impeccable; compte tenu de l’heure de la journée, nous ne sommes pas nombreux dans notre wagon. Tel que recommandé, nous avons réservé notre place même si cela n’était pas nécessaire. Un léger goûter pris rapidement au passage d’une petite cantine, nous permet de faire le voyage sans souci. Parties à 11h22, nous arrivons à la gare de Kyoto à 13:45. Dès notre arrivée, nous passons au comptoir du bureau de tourisme et, après avoir obtenu les cartes et directions nécessaires, nous décidons de marcher vers notre hôtel. Le temps se fait subitement menaçant mais nous avons réussi à arriver à l’hôtel avant la pluie.
Un des plaisirs du Japon c’est l’efficacité et la politesse partout. À notre arrivée à l’hôtel nous commandons un massage, pour nous détendre et récupérer de cette marche, quand même assez sportive. Après un bon repos nous partons à la découverte d’un restaurant dans les alentours. Luce pousse l’audace à trouver un petit restaurant typique où nous faisons l’expérience de la cuisine locale. Une jeune dame avec son fils nous aide à choisir nos plats sur les panneaux de menus et surtout, à régler en machine toute la note au moment de la commande. Armées de notre reçu, nous pénétrons dans le restaurant où l’on nous dirige gentiment vers nos places. Il était temps parce qu’une file se formait derrière nous, compte tenu du temps que nous avons pris à comprendre et à commander notre repas. C’était très bon et très amusant même si nous avons dû prendre une bière plutôt que du vin. Mais au Japon on fait comme les Japonais!
De retour à l’hôtel, on découvre dans le tiroir de la table de chevet trois livres: le Nouveau Testament en anglais, le petit livre rouge Shintô en japonais et un guide sur le bouddhisme intitulé ”Live the teaching of Buddha” en anglais et en japonais. Après avoir échangé sur notre journée du lendemain nous nous endormons dans l’esprit du soleil levant!
Notre première journée de visite commence au petit déjeuner alors que nous faisons la connaissance d’un avocat israélien qui nous fait la conversation. Il nous apprend qu’il est là pour une quelconque compétition de danse. Un avocat-danseur d’Israël à Kyoto, il faut le faire… Quittant notre hôtel, nous prenons un bus pour nous rendre jusqu’au temple Ginkaku-ji, le ”Pavillon d’argent”. De là, nous voulons revenir par le chemin de la philosophie.
Notre visite vers le temple et son jardin s’étirera assez longtemps, parce que Luce voulait trouver de l’inspiration pour ses propres jardins et aussi pour sa peinture. C’est tellement beau. Nous faisons beaucoup de photos de façon à montrer aux jardiniers de Luce, ce qu’elle désire. Nous rions beaucoup et sommes très inspirées. Tout est beau: les aménagements, les bâtiments, les temples. Nous avons compté au moins 6 jardiniers pour manucurer ce site. Il y en a sans doute beaucoup plus. En quittant le site nous redescendons pour prendre le chemin de la philosophie. Un arrêt pour une glace au thé vert est une expérience durant laquelle nous observons des classes d’étudiants en visite avec leurs professeurs. C’est très typique.
Puis nous prenons le chemin de la philosophie en longeant un petit canal. La pluie commence doucement à tomber et nous nous réfugions dans une boutique de magnifiques kimonos. Evidemment, Luce cède à la tentation et à la sortie c’est l’averse. Malgré nos imperméables et notre parapluie, nous sommes trempées assez rapidement. Nous bifurquons donc du chemin de la philosophie et notre pragmatisme nous conduit à un poste de taxi pour rentrer à l’hôtel. Ce taxi nous coûtera une fortune parce que le mauvais temps provoque des embouteillages monstres. Il nous faudra un bon moment pour revenir à l’hôtel. Sans nous en rendre compte nous sommes en pleine heure de pointe. Néanmoins, nous sommes très enchantées de notre journée.
Au retour à l’hôtel, la valise de Luce est arrivée. Il y a une erreur sur la mienne. Elle appartient à une autre canadienne également à l’hôtel. Le concierge me prie de patienter dans ma chambre et m’assure que la valise arrivera dans quelques minutes. Comme de fait, dix minutes plus tard, ma valise arrive en parfait état. Quel soulagement. Je peux relaxer en paix avant de me préparer pour le souper. La prochaine fois je remplirai les documents en japonais ou plutôt je les ferai remplir par quelqu’un.
Notre souper ce soir-là, sera à l’italienne. Tout près de l’hôtel nous avons repéré un très joli petit restaurant italien. Il est minuscule mais nous inspire confiance. Avec raison, il est bien coté. Avec seulement une quinzaine de places, le Cenetta Barba sert une cuisine italienne impeccable. Sans réservation, nous acceptons d’être assises au comptoir parce que les quelques quatre ou cinq tables sont occupées. Nous pouvons donc observer le chef préparer ses plats avec précision, attention et élégance. Son épouse sert les clients avec raffinement et sourire. J’ai fait une bonne critique sur ”Trip Advisor,” parce que sur le plan qualité/prix c’est un excellent choix à Kyoto. Mais il faut réserver pour avoir une place à table.
Notre visite de Kyoto se poursuivra le lendemain avec pour objectif, le quartier de Gion et le temple Kennin-ji dont seule la porte centrale est d’origine. Dans Gion nous observons au temple de nombreuses japonaises écrivant un voeu sur un papier puis le déposant sur une pierre qu’elle traverse en se penchant. La pierre aurait le pouvoir de créer une relation humaine si on la traverse en avançant et d’en défaire une, si on la traverse à reculons. Ce va et vient est assez amusant à observer! Bien que nous ayons pu voir quelques geishas (aussi appelées Geiko), le quartier des Geishas est assez calme de jour. Ce n’est généralement que le soir que ces quelques dames, dépositaires de l’art traditionnel et de l’Iki (sorte d’esthétisme japonais), circulent dans le quartier.
Nous visiterons le temple ”Zen” le plus vieux du Japon après avoir eu la politesse (et l’obligation) de se déchausser. Cette visite est encore une fois très impressionnante et plutôt spirituelle. Nous goûterons un thé vert de mûrier, un peu salé, produit par la maison que nous rapporterons évidemment pour ses qualités bienfaisantes pour la santé. Ce thé de mûrier est vraiment bon. Nous visiterons ce site durant une longue période parce que tout y est magnifique, calme et instructif. Les jardins secs de sable et de roches sont inusités pour nous. Les maisons abritent de superbes oeuvres d’art sur des panneaux de soie ou de laques, dont un trésor national datant du XVII ième siècle. Ce paravent représente le dieu du vent et celui du tonnerre sur fond d’or. On y trouve aussi une salle avec un plafond aux dragons très impressionnants. Le tout dans une harmonie parfaite. Nous tardons à achever notre visite tellement elle est agréable.
En quittant religieusement le site du temple nous découvrons une boutique de magnifiques kimonos en soie. Cette fois nous avons toutes les deux succombé à la tentation, bien inspirées par ce que nous venions de visiter. Nous marchons doucement vers l’hôtel en traversant le pont du canal, le long duquel plusieurs bâtiments typiquement japonais nous apparaissent très vieux. Nous rentrons à l’hôtel à pied par les petites rues locales sans nous perdre, encore envoutées par notre visite. Notre souper ce soir-là se fera dans l’élégant restaurant japonais de l’hôtel, autour du comptoir/cuisson où le chef fera sauter les composantes de notre repas. Le célèbre steak japonais, le bon vin, les légumes verts sautés etc. Le tout est un pur délice et pour moi une leçon de cuisine. Nos voisins d’un côté sont des amoureux. De l’autre, trois hommes qui ressemblaient à des ”Bonzes” pouvant être des frères, s’amusent fermes, commandent un grand vin et sont plutôt bruyants. Ils ne se comportaient pas en Japonais. Ils semblaient assez intéressés par notre présence mais notre conversation et nos échanges ont limité leurs élans touristiques!
Retour suTokyo
Le lendemain, c’est le retour sur Tokyo puisque notre départ pour Montréal se fera le surlendemain depuis l’aéroport de Narita. Le retour en Shinkansen se fait efficacement. Encore une fois il fait beau et nous pouvons observer la campagne japonaise tout au long du parcours. Le mont Fuji sera toutefois dans les nuages, ce qui semble assez fréquent. Nos bagages arrivent avant nous cette fois et, nous pouvons nous installer dans notre chambre dès notre arrivée. Avant le dernier souper, nous allons changer notre carte ”suica” parce qu’il y reste encore quelques milliers de Yens. Une jeune japonaise nous assiste dans l’immense gare de Shinjuku, avec un beau sourire et beaucoup de patience, jusqu’au bureau de ”Japan Rail” qui s’occupe de cette conversion.
Notre dernier repas se prendra à l’hôtel dans un restaurant très occidental mais de grande qualité avec une bonne bouteille de vin! Nous réservons notre limousine pour l’aéroport le lendemain et profitons du reste de notre séjour en relaxant.
Conclusion
Après ce court séjour dans un pays fascinant et plus de 3600 milles nautiques autour des principales îles du Japon et quelques jours dans les capitales d’aujourd’hui et d’hier, nous rentrons chez nous. Le Japon est un pays dépaysant. Il n’est pas facile de s’orienter, d’abord en raison de la situation géographique des îles qui forment le pays. Aussi, la langue et les coutumes nous sont très étrangères. Néanmoins, ce peuple est intéressant et son raffinement ne se dément jamais à la grandeur du pays. Mais à voir évoluer les Japonais, en tout cas dans les grands centres, je me demande encore combien de temps il pourra garder sa langue et ses coutumes. L’attrait de l’occident américain est très puissant et les jeunes se piquent déjà de parler l’anglais. Le dialogue est encore difficile mais on sent qu’il ne faudra pas très longtemps pour effacer l’esprit japonais. Ce serait bien dommage!
Rita Dionne-Marsolais
en collaboration avec Luce Dionne
Septembre 2018
Sources:
Guide Voir du Japon, Les éditions Libre Expression, 2018
Guide Bleu du Japon, Livre Hachette, 2015
Guide Petit Futé, 2018-2019
Geo, Mars 2018
et nos nombreux guides sur place
Eiji Yoshikawa, Musashi, La Pierre et le Sabre, collection J’ai lu, 2000.
The Economist, Octobre 2018