2 novembre 2005

Le projet de loi 124, un détournement des CPE

Au cours des dernières semaines, l’avenir du réseau des Centres de la petite enfance a fait les manchettes régulièrement et a nourri, avec raison, l’inquiétude des parents et des intervenants du milieu. Alors que dans les années 1970 les garderies émergeaient des milieux locaux et venaient souvent d’initiatives parentales, la décennie 1980 voit l’État commencer à s’investir dans ce pan de la vie sociale des Québécois.

Au cours des dernières semaines, l’avenir du réseau des Centres de la petite enfance a fait les manchettes régulièrement et a nourri, avec raison, l’inquiétude des parents et des intervenants du milieu. Alors que dans les années 1970 les garderies émergeaient des milieux locaux et venaient souvent d’initiatives parentales, la décennie 1980 voit l’État commencer à s’investir dans ce pan de la vie sociale des Québécois.

C’est en 1997 que le gouvernement du Parti Québécois fait réellement du soutien à le petite enfance une priorité et instaure les nouvelles dispositions de la politique familiale québécoise en créant les CPE. C’est un succès immédiat. La mission des CPE est de fournir aux enfants un milieu de garde stimulant, enrichissant et socialisant tout en assurant aux parents un service de garde accessible et peu coûteux.

Cependant, l’accessibilité financière de ce nouveau programme, bien qu’importante, ne doit pas faire oublier que son principal attrait est de transformer les garderies pour en faire un véritable milieu d’éducation et de socialisation. Ce n’est qu’un des aspects qui en font un projet novateur et primordial pour le soutien de l’enfance en vue de préparer les petits enfants à entrer de plein pied dans leur collectivité. Avec le programme éducatif  «Jouer, c’est magique», le gouvernement du Parti Québécois a innové en mettant le jeu au centre d’un véritable projet d’apprentissage touchant tous les enfants du Québec.

Aujourd’hui, ce qui est proposé dans le projet de loi 124 dévalorise le réseau des CPE en abandonnant les garderies en milieu familial à elles-mêmes. Le gouvernement libéral met ainsi la hache dans un édifice bâti de concert avec les parents et les intervenants spécialistes du milieu. La pierre angulaire du réseau des CPE est l’importance accordée aux parents dans les choix des conditions du milieu de vie de leurs enfants. Les parents sont les grands artisans de la mise en place du réseau des CPE. Ils participent à tous les jours à l’évolution sociale de leurs petits enfants dans ce modèle admiré à travers le monde. En assurant aux parents les 2/3 des places sur les conseils d’administration des CPE, nous leur permettions de maintenir une proximité de service et une garantie de qualité que leur procure les CPE.

La réforme proposée par le gouvernement Charest dans le projet de loi 124, diminue le pouvoir des parents sur les conditions de vie de leurs enfants et banalise leur apport au fonctionnement du réseau. Le gouvernement libéral se targue d’avoir conclu une entente avec le gouvernement fédéral sur le programme national des garderies. Or, seulement la moitié des 2,5G$ payés par les citoyens québécois au fédéral revient au Québec avec cette entente. Non satisfait d’avoir échoué lamentablement à récupérer l’argent du Québec, le gouvernement Charest nous annonce que ce montant ne sera même pas réinvesti dans le réseau des CPE.

La réforme proposée dans le projet de loi 124 éloigne les CPE de leur mission sociale et éducative pour en faire un simple service de gardiennage. Il enlève aux parents le contrôle réel du suivi et de l’amélioration de l’évolution éducative et sociale de leurs petits enfants. C’est pour cela qu’il faut que les parents du Québec dénoncent ce détournement de la mission du réseau des CPE. La ministre Théberge doit retourner à la table à dessin et réécrire son projet de loi.

N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires sur le sujet. Vous pouvez communiquer avec moi pour vous exprimer sur ce projet de loi au (514) 593-7495 ou au rdionnemarsolais@assnat.qc.ca.

Je me ferai votre porte-parole.

Votre députée,
Rita Dionne-Marsolais

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