19 septembre 2006

HYDRO-QUÉBEC DOIT RAPIDEMENT RÉTABLIR SA CRÉDIBILITÉ AUPRÈS DES QUÉBÉCOIS

Québec, le mardi 19 septembre 2006 – La députée de Rosemont et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’énergie, Rita Dionne-Marsolais, juge qu’Hydro-Québec souffre d’un grave problème de crédibilité auprès de ses actionnaires que sont les Québécoises et Québécois, résultat d’une vision à courte vue du gouvernement Charest. À cet égard, elle souhaite que l’audition de la société d’État en commission parlementaire les 20 et 21 septembre prochains puisse contribuer à l’amorce d’une réhabilitation de l’estime que portent les citoyens à l’égard de ce fleuron québécois.

Québec, le mardi 19 septembre 2006 – La députée de Rosemont et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’énergie, Rita Dionne-Marsolais, juge qu’Hydro-Québec souffre d’un grave problème de crédibilité auprès de ses actionnaires que sont les Québécoises et Québécois, résultat d’une vision à courte vue du gouvernement Charest. À cet égard, elle souhaite que l’audition de la société d’État en commission parlementaire les 20 et 21 septembre prochains puisse contribuer à l’amorce d’une réhabilitation de l’estime que portent les citoyens à l’égard de ce fleuron québécois.

« Ça fait plus de deux ans et demi qu’Hydro-Québec ne s’est pas présentée devant les parlementaires pour rendre compte de sa gestion, sa planification et ses relations avec le gouvernement. Or, plusieurs engagements ont été pris avec des conséquences importantes pour l’avenir du Québec et plusieurs événements ont miné la crédibilité d’Hydro-Québec, que l’on pense à la question des hausses de tarifs, à la vente soudaine des actifs à l’international pour la création d’une cagnotte électorale, au congédiement déguisé du président du conseil d’administration, André Bourbeau, à la controverse au sujet de la sécurité des barrages ou au discours alarmant sur le manque d’électricité alors que le premier ministre suggère une exportation massive de notre or bleu », a déclaré, d’entrée de jeu, la députée de Rosemont.

Elle a rappelé que l’incapacité du gouvernement Charest à livrer sa stratégie énergétique dans un délai responsable l’a conduit à reporter à deux reprises le dépôt du plan stratégique de la société d’État, contrairement au règlement qui en définit la périodicité à tous les deux ans.

Hausses tarifaires arbitraires
Les diverses informations contradictoires émises par Hydro-Québec sur les hausses tarifaires anticipées laissent perplexe la porte-parole. Le 18 avril dernier, la Régie de l’énergie rendait une décision sur des coûts de transport plus élevés que prévu par Hydro dont l’impact tarifaire devait être de 10 % en 2007. À ce moment, Hydro avait tenté de rassurer la population en affirmant que la hausse serait plutôt de l’ordre de 5 %. Or, le plan stratégique 2006-2010, déposé en juin, prévoyait effectivement une demande de hausse tarifaire de 4,8 % au 1er avril 2006 parce que la société d’État propose de répartir la hausse sur trois ans plutôt que de l’imputer totalement à l’année 2007.

Puis, au mois d’août dernier, Hydro déposait sa nouvelle demande de hausse de tarifs auprès de la Régie, non pas de 4,8 % comme le prévoyait le plan stratégique, mais de 2,8 %. Raison invoquée : l’hiver 2006 a été particulièrement doux, la croissance de la demande d’électricité a été plus faible et les économies d’énergie plus importantes qu’anticipées. Pourtant, la baisse de la demande en raison de l’hiver doux était déjà connue au moment du dépôt du Plan stratégique en juin dernier. Alors pourquoi ne pas l’avoir incluse dans la version de juin du Plan?

Finalement, vendredi dernier, soit le 15 septembre, à quelques jours de son passage devant la commission parlementaire, Hydro-Québec a déposé une version « ajustée » de son plan stratégique. On y lit que les prévisions des besoins en électricité ont été revues à la hausse, passant de 0,7 % d’augmentation annuelle à 0,8 % pour les quatre prochaines années et une augmentation de tarifs à 2,8 % en 2007.

« Ces multiples changements de prévisions exposent la société au scepticisme général. Cette réduction soudaine amène à se questionner sur les réelles raisons qui la motivent. Le ministre Pierre Corbeil aura l’occasion, demain, d’expliquer pourquoi il refuse de se doter d’une politique tarifaire stable et prévisible qui servirait mieux les intérêts socio-économiques du Québec plutôt que les intérêts politiques du gouvernement Charest », a ajouté Mme Dionne-Marsolais.

Sécurité énergétique : il n’y a jamais eu de pénurie
L’avis de la Régie de l’énergie sur la centrale thermique Le Suroît est clair : il n’y a jamais eu de pénurie d’énergie, contrairement aux multiples affirmations du gouvernement Charest qui a préféré ameuter l’opinion publique. Ce même avis précise plutôt qu’il serait utile de constituer une marge de manœuvre pour faire face aux fluctuations de la consommation et du niveau d’eau des réservoirs, ainsi que pour maintenir les exportations qui contribuent aux bénéfices de la société.

En ce sens, il est précisé à la page 9 du Plan stratégique que cette marge de manœuvre de 15 TWh sera atteinte dès 2010 grâce aux centrales actuellement en construction ou en réfection autorisées par le gouvernement du Parti Québécois. À la page 17 du Plan, on expose que la production accrue de 15 TWh contribuera à la sécurité énergétique du Québec et permettra le paiement des redevances hydrauliques prévu selon la loi instituant le Fonds des générations, tout en maintenant la rentabilité d’Hydro-Québec.

« Encore une fois, la confusion règne à l’égard des véritables raisons qui amènent Hydro Québec à vouloir constituer une marge de manœuvre énergétique toujours plus grande. Est-ce pour la sécurité énergétique des Québécois ou pour permettre de remplir la commande du premier ministre qui ambitionne d’exporter massivement notre électricité? », se demande la députée. Elle rappelle que le PDG d’Hydro-Québec, Thierry Vandal, affirmait en avril que l’électricité qui sera produite grâce à l’entrée en service des centrales Eastmain 1A et Péribonka servira à l’exportation.

Les barrages sont-ils sécurisés?
Mme Dionne-Marsolais entend bien connaître l’état de sécurité des installations de la société d’État. En mars 2005, l’opposition officielle avait demandé au ministre Corbeil qu’Hydro-Québec puisse venir rassurer la population. Cette même demande a été réitérée lorsque le plan confidentiel de sécurité a été retrouvé dans le métro de Montréal. Or, le gouvernement Charest a voulu balayer la question sous le tapis. Pourtant, selon le président Vandal, plus de 130 M$ y auraient été consacrés.

Développement de la filière éolienne : pourquoi Hydro-Québec doit-elle demeurer passive?À l’heure actuelle, le développement des parcs éoliens, au Bas-St-Laurent ou en Gaspésie, se fait de manière chaotique. Plusieurs MRC édictent des moratoires. Le gouvernement Charest a choisi de laisser aux entreprises privées la planification des projets de parcs éoliens et cela engendre de nombreux irritants, tant pour les municipalités, les MRC, les citoyens que pour l’environnement. Pour la porte-parole, le Québec est placé devant un paradoxe : le développement d’une énergie verte ne répond pas au principe de développement parce que l’acceptabilité sociale n’est pas au rendez-vous.

« Pour nous, il est acquis depuis longtemps que le Québec a intérêt à développer la filière éolienne. C’est d’ailleurs pour cette raison que le gouvernement du Parti Québécois avait pris l’initiative de lancer un premier appel d’offres en 2003 pour en démontrer l’intérêt financier. Maintenant, il faut que le gouvernement s’assure que le développement de l’énergie éolienne se poursuive de façon responsable, respectueuse et durable. C’est la forme d’énergie la plus efficace pour lutter contre les gaz à effet de serre », a poursuivi la députée.

Elle a rappelé qu’une étude sur l’évaluation du potentiel éolien, réalisée par le ministère des Ressources naturelles, révèle que le Grand-Nord québécois possède 85 % du potentiel éolien technique exploitable du Québec. Ainsi, elle suggère qu’Hydro-Québec optimise le potentiel de ses installations en y jouxtant des éoliennes, comme le lui suggèrent de nombreux spécialistes. En impliquant un peu plus la société d’État, les citoyens pourraient y trouver davantage leur compte.

« La population québécoise est en droit de s’attendre à plus de transparence de la part du gouvernement, surtout quand ses décisions ont un impact aussi important sur le niveau de vie. Voilà pourquoi il était temps que cet exercice de reddition de compte ait lieu. J’ose maintenant espérer que les dirigeants auront toute la marge de manœuvre pour répondre aux questions précises des parlementaires sans interférence gouvernementale », a conclu Rita Dionne Marsolais.

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