20 juin 2008

Bilan de la session parlementaire – Fiasco libéral : rapports tablettés et multiples cafouillages

La députée de Charlevoix et chef du Parti Québécois, Pauline Marois, et le député d’Abitibi-Ouest et leader parlementaire, François Gendron, ont dressé aujourd’hui un bilan peu reluisant du gouvernement Charest au cours de la dernière session parlementaire.

La députée de Charlevoix et chef du Parti Québécois, Pauline Marois, et le député d’Abitibi-Ouest et leader parlementaire, François Gendron, ont dressé aujourd’hui un bilan peu reluisant du gouvernement Charest au cours de la dernière session parlementaire.

Les derniers mois ont été marqués par la mise sur les tablettes de multiples rapports, un espèce de gouvernement parallèle où se rassemblent de multiples réflexions payées à grands frais par les contribuables. « Le gouvernement en place a commandé une vingtaine de rapports et gaspillé des millions de dollars parce qu’il a refusé les recommandations et les conclusions avant même leur publication. Cela illustre d’abord assez bien jusqu’à quel point le gouvernement fait du surplace, mais cela illustre parfaitement la dernière session parlementaire qui vient de se terminer : le gouvernement Charest est affligé par la peur et l’angoisse de déplaire. Or, à force de ne rien faire, cela finira par coûter cher », a déclaré Pauline Marois.

 Le bois québécois pour construire des tablettes!

Mme Marois a déploré l’absence de leadership de la part du premier ministre pour bien répondre au rapport le plus attendu, celui de la Commission Bouchard-Taylor. « La seule réponse gouvernementale au malaise identitaire aura été des pages de publicité pour réitérer les valeurs québécoises qu’il n’a même pas le courage d’inscrire dans la Charte québécoise des droits et libertés? La question des accommodements raisonnables demeure entière et essentiellement juridique. La réponse gouvernementale devrait également être juridique », a indiqué la chef du Parti Québécois, qui dénonce également le peu d’efforts consentis par le gouvernement Charest pour renforcer la langue officielle du Québec, la langue française.

Pitoyable gestion libérale de l’État québécois

Pour la chef du Parti Québécois, la gestion pitoyable libérale de l’État québécois a été abondamment illustrée par de multiples cafouillages dont les Québécois devront assumer, tôt ou tard, la facture :

 – UQAM

– CHUM

– Autoroute 30

– Hippodromes

– Finances publiques

– 30 M$ à vie aux villes les plus riches du Québec

À lui seul, le fiasco libéral de l’UQAM, dont la perte nette dépassera le demi‑milliard de dollars, prive les Québécois d’investissements majeurs qui pourraient être faits. « Si l’actuel député de Chateauguay avait fait son travail plutôt que de fermer les yeux par simple paresse, 50 000 familles pourraient espérer avoir une place en services de garde », a illustré Pauline Marois.

Ce fiasco s’ajoute à celui du CHUM, un véritable éléphant blanc libéral dont l’issue est toujours inconnue, tout comme celui du tronçon de l’autoroute 30, prévu dans les terres agricoles, et dont les dépassements de coûts sont de l’ordre de 200 %, passant de 110 M$ à 305 M$ pour l’instant. Il y a également la privatisation ratée des hippodromes du Québec, un véritable cafouillage dont les fonds publics qui pourraient y être engloutis atteignent le milliard de dollars. C’est sans compter également la confirmation, par le Vérificateur général, que les finances publiques du Québec, malgré le beau discours libéral depuis cinq ans, sont dans le rouge pour 5,8 G$. À ces fiascos, on doit ajouter le versement de 30 M$ à vie aux villes les plus riches du Québec, les 15 villes défusionnées sur l’île de Montréal. Pour le Parti Québécois, il s’agit d’une décision qui exprime bien la philosophie du gouvernement Charest, celle du chacun pour soi et où le partage de richesse n’a plus de sens.

« Tout ce qui a été fait, annoncé, promis ou versé par Jean Charest depuis qu’il est au pouvoir a été permis parce qu’il a fait le choix d’utiliser la carte de crédits de nos enfants. C’est assez inimaginable que le gouvernement Charest souhaite revenir à la gestion libérale du début des années 90, sabrer l’héritage et les nombreux sacrifices nécessaires pour atteindre le déficit zéro et tout ça, avec la complicité inexplicable de Mario Dumont qui, rappelons-le, a voté pour le budget », a dénoncé la chef du Parti Québécois.

L’inaction libérale confirmée

Elle a également exprimé son désarroi devant l’inaction libérale pour régler les problèmes en santé, malgré les belles promesses de 2003. La dernière session aura été particulièrement marquée par la mauvaise gestion des blocs opératoires, la crise des soins intensifs, le retard à mettre en place des mesures structurantes pour aider les infirmières à bout de souffle. Elle a particulièrement rappelé la question de la congestion des urgences, rappelant qu’en 2003, les Québécois attendaient 16,5 heures pour se faire soigner et attendent toujours en 2008 16,5 heures.

Mme Marois ne comprend toujours pas l’impassibilité du gouvernement devant le manque criant de places en services de garde, réclamées par des milliers de parents. « Le gouvernement dit être à l’écoute des citoyens. Il devrait entendre ceux qui se plaignent du manque de planification du gouvernement à cet égard », a-t-elle suggéré. À cela s’ajoute le fait que le gouvernement Charest préfère hausser les cotisations du Régime québécois d’assurance parentale plutôt que de défier le gouvernement fédéral qui refuse de renégocier l’entente et qui refuse toujours de régler les multiples contentieux financiers avec le Québec.

Un plan vigoureux pour limiter les dégâts de la crise énergétique qui s’annonce

Elle a aussi réclamé à nouveau un plan concret et précis de la part du gouvernement pour une offre accrue de transport en commun dès le mois de septembre afin que les familles puissent mieux faire face à la hausse du prix de l’essence, suggérant même un plan d’action vigoureux pour faire face à la crise énergétique qui s’annonce. « Tous les signaux sont en place pour que cette question du prix de l’essence affecte dramatiquement l’économie du Québec déjà chancelante. L’urgence d’un plan est manifeste », a ajouté Mme Marois. Elle invite également le gouvernement Charest à sortir de sa torpeur dans la crise forestière qui se poursuit. « Les drames humains se multiplient. Les travailleurs forestiers et leur famille attendent toujours que le gouvernement Charest leur lance une bouée de sauvetage », a déploré Pauline Marois.

Un Parlement de cohabitation?

De son côté, le leader parlementaire du Parti Québécois, François Gendron, a clairement démontré que la cohabitation dont se gargarise le gouvernement Charest est purement virtuelle. « Nous avons déposé trois projets de loi qui ont pour nous une dimension humaine et sociale importante et qui font largement consensus dans la société, qu’il s’agisse de la reconnaissance de l’eau comme patrimoine collectif, de l’exclusion des pensions alimentaires dans le calcul de programmes sociaux ou encore d’une aide réelle aux municipalités pour donner un peu de souffle aux propriétaires fonciers. Or, jamais le gouvernement Charest n’a voulu aller de l’avant, pas plus qu’avec les autres projets de loi de l’opposition. Agir ainsi et dire que l’on cohabite, c’est d’abord faire preuve d’arrogance dont les libéraux sont passés maîtres, mais c’est aussi clairement nier la réalité », a déclaré François Gendron.

L’élasticité de l’éthique libérale

M. Gendron a rappelé que, malgré l’insistance des députés du Parti Québécois, l’éthique du premier ministre du Québec demeure toujours élastique puisqu’il n’a toujours pas agi en toute transparence sur les 75 000 $ qu’il reçoit du Parti libéral du Québec. « Le gouvernement a voulu éluder la question en avril en misant pour un code d’éthique des parlementaires. Or, les discussions progressent trop lentement, le leader de l’ADQ, Sébastien Proulx, ayant affirmé qu’il n’était pas convaincu de la nécessité d’un tel code d’éthique, a indiqué M. Gendron. L’émission d’un simple communiqué de presse demeure la seule défense du premier ministre. Dans un tribunal, un communiqué de presse ne vaut rien, ça prend des documents officiels », a-t-il poursuivi.

« Le Québec a d’importants défis à relever. Les Québécois ont besoin d’un gouvernement d’action, pas d’un gouvernement qui ne s’occupe que de belles images et de vœux pieux », a conclu Pauline Marois.

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