5 août 2009

Le mirage d’Hydro-Québec

l serait temps que le gouvernement écarte le mirage qu’Hydro-Québec lui présente à chaque plan de développement et que les élus questionnent les méthodes de prévision de la demande et les hypothèses de la société d’État avant que cette société d’électricité qui fut déjà citée comme étant la mieux gérée en Amérique ne devienne la honte du Québec.

Le mirage d’Hydro-Québec

Depuis 1998 Hydro-Québec présente aux élus des plans de développement sur 5 ans dans lesquels le taux de croissance moyen de la demande d’électricité est toujours en baisse d’une période de planification à une autre.   Du même souffle, les dirigeants d’Hydro-Québec  jjustifient leurs projets sous prétexte qu’il faut une marge de manoeuvre et que nous pouvons toujours vendre les surplus aux réseaux voisins le cas échéant.

Au cours de plusieurs commissions parlementaires sur le plan de développement d’Hydro-Québec les élus ont fait ressortir  ces faits sans jamais obtenir de réponses documentées par les dirigeants d’Hydro-Québec.

Plutôt que de poursuivre l’analyse de cette question et approfondir les explications données par la société d’État, le gouvernement actuel a projeté Hydro-Québec dans une course contre la montre pour le devancement et l’accélération de grands projets hydroélectriques.  Plutôt que de demander des validations de ces modèles de prévision et de la documentation en appui de ses prétentions, le gouvernement actuel a préféré accélérer les projets en prenant le risque que l’activité économique et les profits en découlant soient au rendez-vous.

Ce ne sera pas le cas comme le traduit l’actuel plan de développement de la société d ‘État.

Déjà des indicateurs d’un changement profond conjoncturel sur le plan économique avertissait Hydro-Québec  que l’économie du Québec ne soutiendrait pas une telle croissance ce qui a amené Hydro-Québec à payer pour ne pas prendre livraison de l’électricité dont la centrale de Trans Canada à Bécancour est un bon exemple et à mettre fin à différents projets.  Mais les grands projets n’ont pas été ni ralentis ni suspendus.

Aujourd’hui les actionnaires d’Hydro-Québec découvrent qu’il y a des surplus et des baisses de profits, ce qui va se traduire par des hausses de tarifs pour les abonnés d’Hydro-Québec et peut-être des rabais aux exportations…

Je comprends que l’on souhaite faire beaucoup d’argent avec les exportations et les devancements de projets, mais il serait temps que le gouvernement se pose une question essentielle :  « et si les clients n’étaient pas au rendez-vous qui va assumer la facture de tous ces devancements?¨

Nous connaissons tous la réponse.  Ce sont les abonnés et peut-être les contribuables québécois si cela tourne vraiment mal!

Il serait temps que le gouvernement écarte le mirage qu’Hydro-Québec lui présente à chaque plan de développement et que les élus questionnent les méthodes de  prévision de la demande et les hypothèses de la société d’État avant que cette société d’électricité qui fut déjà citée comme étant la mieux gérée en Amérique ne devienne la honte du Québec.

Rita Dionne-Marsolais
Économiste
Et qui fut notamment, ministre de l’énergie du Québec

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