22 février 2011

le mirage de la coalition Legault

“La population ne veut pas de la souveraineté” alors on arrête d’en parler et on travaille à s’entendre sur les moyens d’améliorer le Québec.  Intéressant mais insuffisant.  Dans les faits la population ne veut jamais d’élection non plus.  La population veut un sauveur qui lui offrira des conditions pour un avenir sans heurts.  Cela n’existe pas.  L’avenir est fait d’inconnus et d’obstacles comme d’opportunité.  Les leaders politiques doivent amener la population à saisir ces opportunités et à faire face sereinement aux obstacles le cas échéant.

La coalition Legault me semble bien loin de tout cela.  C’est une coalition pour aider l’administration publique à améliorer ses façons de faire.  C’est une solution de dirigeant d’entreprises qui savent faire preuve d’efficacité et qui ont réussi.

Un peu trop simple à mon avis parce que le problème de l’avenir du Québec c’est son absence de contrôle sur les outils de réussite de cet avenir.  Une entreprise, comme un gouvernement qui ne contrôle pas ses entrées comme ses sorties de fonds ni les lois ou règlements qui encadrent ses opérations ne peut pas contrôler son avenir ni sérieusement « améliorer » ses chances de succès.

En mai 2005, François Legault a présenté un document sur les finances du Québec intitulé « Finances d’un Québec souverain ».  Dans ce dernier il présentait des tableaux de revenus et de dépenses du Québec de 2005 à 2009-2010 selon que le Québec soit une province ou un pays.  Il estimait que le statu quo constitutionnel du Québec entraînerait un manque à gagner du Québec de 3,3 milliards de $ sur la période de 2005 à 2010.

Les chiffres de la réalité financière du Québec ont donné des résultats encore pire.  Selon le budget du Québec déposé il y a un an, c’est un déficit de 4,3 milliards pour 2009-2010 seulement avec ses revenus de 62,6 milliards$ et des dépenses 66,9 milliards$.

Quelle que soit la rigueur dans la gestion ou le leadership dans le diagnostic, le Québec est face à un mur qui ne peut que s’épaissir à moins que l’on ne change fondamentalement non seulement nos façons de faire mais aussi la provenance de nos fonds et le contrôle de nos lois.

Je veux bien qu’il ne défende plus la souveraineté du Québec, mais la raison d’être de la souveraineté sur le plan financier demeure.

Rita Dionne-Marsolais

(a été Ministre du Revenu sous le gouvernement de Parti Québécois)

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