16 avril 2008
Fermeture de 10 Centres d’emploi de Montréal: Québec recule
Article tiré du Journal de Rosemont par Louise Potvin
Le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale jette à la poubelle son plan de fermeture de 10 Centres locaux d’emploi (CLE) sur l’Île de Montréal. Un simple délai avant de passer ce service à la moulinette? L’avenir le dira. Pour l’heure, on sait seulement que tout ce dossier sera réévalué.
Il y a quelques semaines, la nouvelle avait créé une véritable onde de choc notamment dans Gouin et Rosemont. Les députés péquistes Nicolas Girard et Rita Dionne-Marsolais avaient vertement dénoncé la menace qui planait sur le CLE de l’avenue du Parc, dans La Petite-Patrie, et sur celui de la rue Beaubien, dans Rosemont. Une levée de boucliers qui a portée ses fruits.
Le 9 avril, tous les députés concernés par les éventuelles fermetures ont rencontré les représentants du ministre de l’Emploi, Sam Hamad, et ceux d’Emploi-Québec. «En juin, il y aura des consultations avec les élus et les partenaires des CLE. Nous avons eu l’assurance qu’aucune fermeture ne se fera sans consensus», a expliqué, lundi, Rita Dionne-Marsolais.
La décision de fermer les CLE s’est tramée en catimini, a rappelé Nicolas Girard: les établissements menacés se trouvaient tous dans des comtés péquistes, a-t-il souligné du même souffle.
Le choix des centres condamnés se serait fait de façon aléatoire, sans aucun critère sérieux, ce que Québec n’a même pas nié, a fait valoir sa collègue dans Rosemont. D’ailleurs, la responsable qui pilotait ce dossier n’est d’ailleurs plus sur l’écran radar.
Québec a maintenant le fardeau de la preuve. Advenant des coupures de services, il devra démontrer que les plus démunis n’auront pas à en faire les frais.
Depuis 1998, le nombre de prestataires de l’assurance-emploi dite de dernier recours a diminué de 25,6 % à Montréal. En soi, c’est une bonne chose. En contrepartie, ceux qui sont toujours dans le système nécessitent plus d’aide, par exemple sur le plan de la formation pouvant les conduire à revenir sur le marché du travail, d’où l’importance de maintenir une offre de services de proximité et de qualité, ont exposé les députés locaux.
Depuis 2005, les CLE ne sont plus de compétence montréalaise. Ils relèvent de Québec. «On comprend cette réorientation. Mais cette réorganisation des services ne doit pas nécessairement aboutir à des fermetures. Il faut d’abord évaluer les besoins locaux», a argué la députée de Rosemont.