31 décembre 2015
Voeux de 2016
Ce que je retiens de l’année 2015: l’ouverture sur le monde
Une année se termine et une autre débute. Mais 2015 a été particulièrement éprouvante pour plusieurs. Elle a débuté par un hiver polaire et s’est terminée par un début d’hiver en attente. Mais ce qu’il me reste de 2015 c’est une impression de point d’inflexion. À partir de maintenant rien ne sera comme avant.
En effet, le monde a changé en 2015. Je ne parle pas que des attentats meurtriers. Ce à quoi je fais référence c’est le choc mondial du constat qu’une guerre « sainte » lointaine arrivait à nos portes. L’occident tout à coup se voit confronter à une réalité qu’il essaie d’éviter depuis la seconde guerre mondiale, à savoir que la guerre destructrice du genre humain est non seulement encore possible mais qu’elle fait rage dans certaines parties du monde. Toutes les sociétés dites « développées » sont face à une réalité brutale qu’elles ont tenté par tous les moyens de ne pas voir. L’ONU (organisation des nations unies) devait pourtant assurer la paix mondiale. Elle ne semble plus exercer une autorité suffisante pour empêcher une barbarie envahissant subtilement les sociétés modernes.
La technologie développée à coup de milliards aurait-elle donner naissance à l’expression d’une violence inconnue ou volontairement ignorée jusqu’alors. La vague actuelle de migrants ou plutôt d’émigrants n’est-elle pas aussi dramatique que la vague d’émigration européenne de la deuxième guerre mondiale. Tous ces gens fuient des pays en guerre. Tous ces gens n’aspirent qu’à la paix et à la liberté d’élever leur famille en sécurité.
Bien sûr il faut accueillir ces nouveaux arrivants à bras ouverts. J’ai l’impression que le monde occidental est prêt à faire les efforts requis pour accueillir tous ces gens. Mais pour que leur accueil soit constructif pour eux comme pour les sociétés d’accueil il faut apprendre des erreurs passées des sociétés développées.
Angela Merkel l’a très bien exprimé. Dans une vidéo reprise par le journal Globe and Mail du 18 décembre dernier elle disait: « le multiculturalisme est un mensonge. Il faut que les nouveaux arrivants obéissent à nos valeurs, à nos traditions et qu’ils apprennent l’allemand…». La Chancelière Allemande est la personnalité de l’année du magazine Time en 2016.
Ce n’est pas de la xénophobie que de donner un tel ton au défi de l’arrivée d’une immigration massive dans nos sociétés modernes et surtout libres. C’est plutôt fixer les balises de l’accueil devant être assuré. Elles sont essentielles à la contribution des nouveaux arrivants à la société d’accueil.
Le Québec a longtemps cherché à faire comprendre à une population immigrante l’importance de participer à la société d’accueil. Après tout le Québec possède une grande expérience dans l’accueil d’immigrants si ce n’est que par le nombre accueilli à chaque année en proportion de la population québécoise. Grâce à la loi 101, le Québec a réussi l’intégration des enfants de la première génération d’immigrants par l’accès à l’école.
Face au défi de l’immigration massive qui arrive au Québec il faut être vigilant. Il faut continuer d’ouvrir nos portes en respectant précieusement les balises de la participation à la société d’accueil. L’école demeure une voie essentielle, mais il y a plus. Il y a la communauté d’accueil et l’effort requis pour y participer et y contribuer. Cela commence par un emploi c’est certain. Mais ce n’est pas tout.
Pour les nouveaux arrivants, il faut éviter la ghettoïsation. Dany Laferrière dans son livre « Tout ce qu’on ne dira pas, Mongo » y fait référence de manière tellement délicate et magnifique que je voudrais le citer (p. 195) «. ..Dans un ghetto où ne vivent que des gens qui se ressemblent, qui partagent les mêmes idées, surtout le mêmes récriminations, on risque de ne rien apprendre. »
Cette phrase s’adresse aux nouveaux arrivants pour qu’ils continuent leurs efforts afin de se donner toutes les chances de réussir leur avenir dans ce nouveau pays d’adoption qu’est le Québec.
Bonne Année 2016!