7 avril 2005

Pages: 1 2 3 4 5 6

Le secteur énergétique au Québec – contexte, enjeux et questionnements

Remarques finales de la députée de Rosemont et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’énergie Madame Rita Dionne-Marsolais, à l’occasion de la fin des travaux de la commission parlementaire portant sur le document de consultation

7o L’électricité : un facteur de développement du Québec, de ses régions et
qui contribue à l’occupation du territoire avec la participation
des communautés locales et autochtones

L’électricité produite au Québec constitue un facteur de développement industriel et régional majeur. Le Québec a nettement intérêt à faire bénéficier son électricité d’abord et avant tout à ses entrepreneurs, à ses industries, aux hommes et aux femmes du Québec.

Le revenu par kwh consommé pour les exportations manufacturières totales du Québec s’établit à 69 cents. Pour l’exportation d’aluminium du Québec, on parle de 14,3 cents du kWh. Quant à l’industrie forestière, elle chiffre les revenus de ses exportations à 40 cents du kwh.

On est loin des maigres bénéfices que le Québec retire en exportant son électricité à l’étranger où la société d’État récolte 8,8 cents du kwh durant les meilleures périodes évoquées par l’économiste Pierre Fortin.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’électricité du Québec doit servir les intérêts du Québec. L’électricité du Québec doit servir d’abord au développement des régions du Québec. Ces chiffres ne sont probablement pas étranger à la récente demande d’avis à la Régie de l’énergie formulée par le ministre pour la distribution de l’électricité aux grands consommateurs industriels et dont on attend le dépôt d’ici le 1er juin prochain.

En matière d’exportation, le Québec serait gagnant en procédant à la vente des crédits verts associés à nos choix de produire de l’électricité à partir d’énergies renouvelables. Il n’y a aucun doute là-dessus. Alors, pourquoi ne pas miser là-dessus plutôt que de planifier l’exportation massive de l’électricité seulement ?

Quand on dit que l’électricité produite au Québec doit profiter au Québec, cela devrait aussi faire réagir le gouvernement dans le dossier d’Alcoa à Baie-Comeau. Le gouvernement doit cesser de se contredire dans ce dossier comme l’ont fait ressortir les intervenants. La démonstration n’est plus à faire : on y gagne tous au tarif L.

Maintenant, pour les différents projets hydroélectriques d’Hydro-Québec actuellement dans le collimateur, il demeure impératif qu’ils reçoivent l’appui des communautés. C’est incontournable. Mais il faut plus que ça.
La participation active des communautés, particulièrement des autochtones, en amont comme en aval, est non seulement souhaitable, mais incontournable et bénéfique, tant pour elles que pour l’ensemble de la population du Québec.

Également, quant à la participation des communautés locales dans des projets énergétiques sur leur territoire, on a même évoqué l’idée de modifier la législation actuelle pour que les municipalités puissent assumer plus de 50% de participation. En clair, il s’agit ici de réfléchir et d’envisager la participation des populations régionales, locales et autochtones aux décisions comme aux bénéfices des projets d’énergie qui les concernent.

8o Transparence nécessaire pour Hydro-Québec Production

Dans l’esprit de la très grande majorité des groupes venus se faire entendre ici, une chose est claire : la Régie de l’énergie doit avoir juridiction sur Hydro-Québec Production.

Je demeure convaincue qu’il faut revoir la loi 116 rapidement afin d’avoir l’heure juste sur les coûts d’Hydro-Québec. Cela apparaît essentiel à tous et j’espère sincèrement que l’arrivée de l’ancien président HQP à la tête de la société d’État n’envoie pas le message que le gouvernement a l’intention de maintenir le statu quo.

Une planification intégrée des ressources responsables impose d’ailleurs cet assujettissement.

9o une agence de l’efficacité énergétique autonome

La création de l’Agence de l’efficacité énergétique était un grand pas en avant, un bon pas et dans la bonne direction. Par contre, les aléas budgétaires du gouvernement limitent l’intervention de l’Agence.

Si l’on veut que l’efficacité énergétique soit la pierre angulaire de la stratégie, de l’avis de tous, l’Agence devrait obtenir un financement stable, prévisible, en plus d’un statut indépendant. Autrement, comment atteindre nos objectifs d’efficacité énergétique en demandant à des vendeurs d’énergie d’encourager la non-consommation ? C’est comme demander au président d’Air Canada de prendre le train !

Pages: 1 2 3 4 5 6

Catégorie : Communiqués | Imprimer